Cet été, destination le pays des rêves avec Glass Animals et leur nouvel album Dreamland
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Auteur·ice : Jeremy Vyls
04/05/2020

Cet été, destination le pays des rêves avec Glass Animals et leur nouvel album Dreamland

“So you go make an album and call it Dreamland”, dit la dernière ligne du nouveau single de Glass Animals, Dreamland. La chanson-titre du troisième et nouvel album est un teaser on ne peut plus explicite. Prévu pour le 10 juillet, Dreamland nous emmènera au pays des rêves et des souvenirs du groupe le plus excitant du moment.

Pochette de jeu vidéo

Dans l’iPhone de Dave: sauras-tu deviner les titres de Dreamland ?

Dave Bayley, chanteur et chef d’orchestre du groupe, a traversé ces dernières années ce qu’on pourrait appeler une crise existentielle. Retour en 2018. Alors en plein été de festivals, le batteur Joe Seaward est victime d’une très grave collision à vélo à Dublin et est hospitalisé pendant des semaines. Il est quasi totalement paralysé, personne n’imagine qu’il s’assiéra à nouveau derrière une batterie. Dave se remémore cette période extrêmement traumatisante dans un lettre diffusée sur les réseaux : “L’idée de cet album est venue à un moment de confusion et d’incertitude. Mon meilleur ami était à l’hôpital. Je ne savais pas s’il allait s’en sortir. L’avenir était effrayant et complètement inconnu. Pendant ces semaines à l’hôpital, il était si difficile de regarder vers l’avant que je me suis retrouvé à regarder vers l’arrière. Je creusais dans mon esprit, je remontais de vieux souvenirs, j’y trouvais du réconfort même s’ils étaient inconfortables en eux-mêmes”.

Après ces longs mois d’acceptation, d’introspection et de créativité retrouvée, les Anglais étaient impatients de partager leur nouvelle vision de la vie. Ils nous ont déjà lâché les très lourds Your Love (Déjà Vu) et Tokyo Drifting (avec un Denzel Curry en guest et en feu comme toujours), et ont distillé quelques friandises pas encore dévoilées lors de leur tournée américaine come back, il y a deux mois. Tournée stoppée nette pour cause de virus, ce qui a offert encore plus de cohérence à la sortie de cet album. “Beaucoup de gens vivent aujourd’hui le même genre de confusion que moi à l’époque de l’hôpital. On ne peut pas être dehors à créer de nouveaux souvenirs, alors on replonge tête première dans les anciens. Le moment actuel semble être le plus fou, mais aussi le plus propice pour révéler ce disque. Grandir est une époque étrange, l’hôpital était une époque étrange, et nous voilà à nouveau dans une époque étrange.”

La toute fraîche Dreamland, chanson-titre d’ouverture, est la table des matières de l’album. Chaque ligne de paroles est un sujet qui sera développé dans le disque. Dave y parle de son enfance au Texas (“You were ten years old, holdin’ hands in the classroom / He had a gun on the first day of high school”), de vulnérabilité et de sentiment d’être paumé dans sa tête et dans son cœur (“You want something bizarre, old conceptual cars / You want girls dressed in drag, you want boys with guitars”). Dreamland est assurément l’album le plus autobiographique et profondément personnel de Glass Animals. Et point de vue son, le groupe développe une pop riche, inventive et excitante, encore un cran au-dessus de How to Be a Human Being. Le virage R’n’B est ici plus présent que jamais : beats hip-hop sur Tokyo Drifting, gimmicks irrésistibles sur Your Love, ou chant aérien et rempli d’effets sur Dreamland. Tout cela est surtout terriblement addictif.

La vidéo qui accompagne ce single vaut également le détour. Réalisée en plein confinement, Dave s’est fait livrer tout le matériel nécessaire à la fabrication du clip à domicile : rails pour travelling, éléments de décor et instructions étape par étape envoyées par le réalisateur. Le résultat est un face caméra ouaté, films d’enfance de Dave projetés sur son visage. C’est beau et délicat, à l’image de la chanson. Dans la deuxième partie de la vidéo, on a carrément droit à un making of, et on se dit que ce gars ne recule décidément devant rien.

Car face à l’adversité rencontrée sur le chemin de Dreamland, il semble que l’imagination de Dave Bayley soit entrée en ébullition. Depuis le début du confinement, il nous propose une correspondance par mail avec les autres membres du groupe, des Quarantine Covers depuis son home studio (Nirvana, Lana Del Rey, Bill Whiters et Drake y ont déjà été repris), un site Internet en open source générant des créations dingues de la part des fans, et une Glass Animals TV avec un tas de programmes (allant du Mario Kart en live au télé-achat vendant le merchandising du groupe).

Oui, ça part dans tous les sens. Mais on ne peut regarder cette excitation qu’avec bienveillance quand Dave confesse: “C’est la chose la plus stimulante et la plus ambitieuse que nous ayons faite, de loin”. Glass Animals a hâte, et nous aussi. Vivement juillet et les vacances au pays des rêves.

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