Choirs of Nemesis : le cri libéré et personnel de Guilt en full band live
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
24/11/2021

Choirs of Nemesis : le cri libéré et personnel de Guilt en full band live

Plus d’un an après sa dernière sortie, c’est en configuration full band que revient Guilt. Une peau neuve cristallisée à travers une live session électrisante de leur nouveau single Choirs of Nemesis, qui résonne comme une urgence : rock, complexe, fiévreux et changeant. Un reflet sonore des maelströms qui peuvent nous tourner dans la tête. Et une sacrée claque, aussi.  

L’an passé, c’était avec son engagé Missed Shots que s’introduisait Guilt, un mystérieux projet porté par le touche-à-tout belge François Custers. Et si cette première sortie nous avait valu pas mal de frissons, il nous tardait d’avoir de ses nouvelles. C’est aujourd’hui chose faite, sauf que l’artiste n’est pas revenu seul : à ses côtés, Antoine Flipo et Martin Grégoire (Glass Museum), Pierre Van Vlanderen (Endless Dive) et Jeremy Debuysschere (Jean-Paul Groove, Indigo Mango) joignent leurs forces pour habiller les compositions de Custers de couches instrumentales organiques et symbiotiques.

 

Sous la caméra de Morgan Liesenhoff (collaboratrice pérenne du chanteur) et à travers le son dirigé par le technicien Romain BoonenGuilt s’élance dans une interprétation pas forcément extravagante, mais assurément grandiose. Avec un morceau comme celui-ci, difficile de ne pas se sentir habité en live : le squelette du titre est déstructuré, fluctue d’un registre à l’autre, de la houle à l’accalmie, et le tout dans un ensemble cohérent et agréable à l’oreille. On souligne d’ailleurs la juxtaposition fine des textures qui composent l’instru, notamment grâce à la patte inimitable du tandem Glass Museum, dont le pianiste Antoine Flipo a d’ailleurs composé et arrangé la mélodie.

Et si le morceau se pare d’une musicalité si complexe et hétérodoxe, c’est pour mieux traduire le cœur du morceau : la santé mentale. François Custers, qui avait décidé de s’écarter du centre de la scène pour mieux raconter des tourments plus universels sur Missed Shots, décide ici d’user de sa tribune musicale pour panser ses plaies et exalter ses vulnérabilités sans pudeur. L’occasion pour lui de briser la carapace et d’aborder la bipolarité qui ponctue sa vie, le tout via une métaphore alarmante, inquiétante. Celle d’une menace qui commence à poindre, au loin, et qui s’approche progressivement tandis qu’on la laisse arriver, impuissant·e. Une trame qui conduit à la tension du morceau, brillamment orchestrée à travers un crescendo haletant.

Comme pour beaucoup de nos morceaux, Choirs of Nemesis aborde ma bipolarité et la représentation des recoins dans lesquels celle-ci m’a mené, le tout à travers la vision métaphorique d’un champ de bataille. Ce sentiment d’être encerclé par une armée fantôme. L’ennemi invisible qui semble s’approcher, mais dont on n’est pas exactement certain de la présence. J’espère sincèrement que vous l’aimerez et que vous y décèlerez quelque chose de personnel à l’intérieur. Ce morceau est dédié à toute les personnes qui bataillent avec leur santé mentale, tout spécialement durant ces temps étranges.

Avec cette sortie, François Custers et sa joyeuse bande amorcent un futur EP à paraître en mars 2022. Une release party est d’ailleurs prévue le 20 mars prochain au Botanique.

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