C’est toujours particulier un premier Olympia à soi pour un artiste. Même s’il arrive qu’on y ait déjà fait des premières parties, voir son nom inscrit en grandes lettres rouges sur la façade de la légendaire salle parisienne a quelque chose d’aussi émouvant qu’impressionnant. Alors dans ces cas-là, on trouve des moyens de se rassurer et pour ça, Clara Luciani a décidé de fêter cette réussite en famille. Retour sur une soirée riche en émotions.
La famille donc. C’est quand même vers elle qu’on se tourne pour fêter les grandes réussites de notre vie. C’est souvent eux qu’on appelle en premier pour annoncer une grande nouvelle. Quoi de plus logique alors que de voir Clara Luciani offrir à sa soeur Ehla la première partie de son tout premier Olympia. En formation duo, la jeune femme a reçu un accueil bienveillant face au public parisien. Malgré quelques soucis techniques qui l’ont empêchée de développer totalement son univers, elle a quand même tenu son rang, offrant un set entre ballade et titres plus catchy, proche des intonations r’n’b et pop synthétique modernes, elle raconte son existence, son sud qui lui manque, la vie parisienne qui craint un peu et même si nous on vient du nord, on s’est quand même retrouver dans ce spleen et ce dépaysement d’une ville qui ne nous correspond pas vraiment. On retiendra de ce court set de 25 minutes des titres accrocheurs comme Gueule d’Ange ou L’Antidote, de belles promesses pour un premier EP attendu pour la rentrée de septembre.
Le temps d’une courte pause et voilà que débarque sur scène la star de la soirée. A peine plus d’un an après avoir dévoilé au monde son premier, et très bon, album Sainte Victoire, Clara Luciani a définitivement explosé comme sa Grenade. Et autant dire qu’elle a tenu son rang de nouvelle valeur sûre de la pop française. Il est bien loin le temps de la fragilitié apparue lors de sa date à Solidays en juin dernier, Clara Luciani en plus d’être un monstre d’amour est devenue une bête de scène. Une mise en scène impressionnante, des lumières aux diapasons et des musiciens habités par une musique aussi personnelle qu’elle en devient universelle, une belle trilogie pour accompagner la sainte victoire scénique de Clara Luciani. La jeune femme joue d’ailleurs des aspérités de ses chansons, offrant des titres forts et entrainant comme On ne meurt d’amour pour les enchainer à des titres intenses comme A crever intime comme Drôle d’époque ou plus calme comme Eddy pour laquelle elle fera monter sur scène un garçon… prénommé Eddy. La jeune femme se ballade entre ses chansons, joue sur les intentions et les émotions, elle se plonge dans sa musique pour l’interpréter de manière impeccable. Impossible ainsi de à un titre épique comme Les Fleurs qui explose complètement en live et offre à chaque prestation un des meilleurs moments du set, irréel de ne pas danser sur La Baie, sa reprise de Metronomy à la basse complètement folle.
Et si la sudiste est désormais rompue à l’exercice du live, elle n’a pas pu contenir son émotion lorsque toute la salle à soulever des cœurs en sa direction sur Monstre d’amour. La voix se brise sous le poids de l’émotion, sans doute un des plus beaux moments de la soirée.
Comme dit précédemment, l’Olympia est une date spéciale, idéale pour des invités mais aussi pour des moments inédits. On s’est donc retrouvé en larmes sur cette version sublime de Pleure Clara Pleure, issu de son premier EP et sans aucun doute l’une de ses plus belles chansons ici interprétée de manière épurée avec piano et cordes. Niveau invités c’est Benjamin Biolay, forcément attendu, qui débarque en premier sur scène pour une reprise de Bonnie and Clyde puis Aurélie Saada des Brigitte pour une version très sensuelle de Déshabillez moi.
Clara Luciani nous aura donc offert un set de plus d’une heure trente, varié, habité, intense mais aussi plein d’humour et toujours sur le fil de l’émotion qui s’est conclue sur son inévitable reprise en français du Blue Jeans de Lana Del Rey.
Un premier Olympia réussi en somme, une nouvelle étape dans la carrière d’une artiste qui ne cesse de nous surprendre et de nous charmer.
Bonus : Les photos du concert par Alphonse Terrier
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.