Cléa Vincent rallume les étoiles avec Gens de la nuit
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Auteur·ice : Joséphine Petit
19/07/2021

Cléa Vincent rallume les étoiles avec Gens de la nuit

Ces dernières années, Cléa Vincent s’est imposée comme une artiste aux mille projets toujours plus ambitieux, des soirées Sooo Pop à ses concerts ambulants avec Kim Giani. Plus d’un an après la sortie de Tropi-cléa 2, nous étions impatient·es de retrouver son timbre sur un nouveau morceau. À peine l’avions-nous pensé, que notre vœu s’est vu réalisé : il aura suffi que Midnight Records, son label, lance l’idée d’une compilation de titres inédits pour ses dix ans, pour que Cléa délivre nos envies de retrouver la fête et les insomnies avec Gens de la nuit.

Délaissant les percussions et synthés groovy de Tropi-cléa 2, ce nouveau titre rappelle avec une pointe de nostalgie l’instrumentation de ses deux premiers albums, Retiens mon désir et Nuits sans sommeil. Dans une production soignée évoquant les années 80, les influences s’y multiplient et il devient aisé de penser aux débuts de Mylène Farmer, ou encore au beat résonnant d’un Smalltown Boy de Bronski Beat. À travers la voix de l’artiste, toujours aussi cristalline, l’harmonie s’opère instantanément alors que l’instrumentation vient intelligemment élever la mélodie et réveiller l’envie de taper du pied.

Par ailleurs, retrouver Cléa Vincent, c’est aussi retrouver son écriture économe et si juste dans le choix des mots. À naviguer ici poétiquement entre noctambules qui “se sont endormis”, “manquent à l’infini” et sont “au bord de l’agonie”, l’artiste rend hommage à ces personnes qui vivent et chérissent la nuit comme un précieux diamant reflétant les rayons des réverbères. En véritable part de la population qui aura vu ses habitudes écrasées par la situation sanitaire, la revendication devient plus politique lorsque se glissent des “interdits”, “résidences assignées” et “clubs abandonnés” dans le texte.

© Kamila K Stanley

 

Évoquant en outre des “nuits sans sommeil” en fin de titre, les amateur·rices accueilleront à bras ouverts le clin d’œil à son titre phare, ravivant la soif de se replonger dans le disque les yeux fermés. Et quand la chanteuse mentionne les Paradis Perdus en s’attristant que “Bevilacqua ne brille plus sur Paris”, la référence au regretté Christophe, incontestable oiseau de nuit, se révèle bouleversante.

Gens de la nuit se fait ainsi hymne du retour de l’été, des réouvertures joyeuses et des soirées virant à l’insomnie. On écoutera alors ce morceau encore et encore, pour se rappeler comment la lune a un jour cessé de briller dans nos yeux, et le désir qui nous brûle de ne plus jamais laisser enfermer la nuit dehors et nous dedans.

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