“Comme la patate, il faut essayer notre musique” – Escale sur la route de la soie avec Murman Tsuladze
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Auteur·ice : Victor Houillon
27/11/2020

“Comme la patate, il faut essayer notre musique” – Escale sur la route de la soie avec Murman Tsuladze

Murman joue du saz. Zaouri de la basse. Krikor, lui, s’occupe des boîtes à rythmes. À eux trois, les zouaves honorent l’aïeul Murman Tsuladze, vendeur de tapis volants. L’année dernière, au temps où l’été rimait avec festivals endiablés, on les avait rencontrés sur les côtes de Normandie, à l’occasion de Pete the Monkey, pour une interview délurée. Depuis, le trio a enfin sorti son premier EP, Abreshumi (La soie). On en a profité pour prendre des nouvelles de la troupe, entre envie de découvrir le monde, lecture de Sartre en anglais et haine envers Pete Doherty.

De gauche à droite : Zaouri, Murman et Krikor par Alice Sevilla

La Vague Parallèle : Hello Murman, Zaouri et Krikor. On vous avait croisés à Pete The Monkey. Quels souvenirs gardez-vous de cette escale sur la route de la soie ?

Murman : Le concert était top. Incroyable.

Zaouri : On a été les petits favorisés du festival.

Krikor : De vrais outsiders.

Z : La meilleure heure, la meilleure scène.

K : Minuit, au moment où tout le monde a chaud, sur la scène Gibou.

M : D’ailleurs, petite anecdote : j’étais un peu chaud, et en dansant j’ai envoyé valsé l’ordi de Krikor. Les samples se sont arrêtés d’un coup.

K : Par miracle, l’ordi n’a pas souffert et j’ai pu relancer le tout quasi-instantanément.

Z : Finalement, ça a permis aux gens de faire une petite pause avant de repartir de plus belle.

M : Ce n’était jamais arrivé que ce soit arrivé.

K : Si, une fois quelqu’un a volontairement tiré nos câbles. Tout est parti, l’ordi, la carte son… Peut-être que la personne n’aimait pas cette chanson. Après, elle voulait parler à Zaouri.

Z : C’était en Suisse, je crois. Elle me disait “va me chercher ton pote” pendant qu’on jouait. Je crois qu’on s’en souviendra longtemps.

https://www.youtube.com/watch?v=KyAxkIHChtE&ab_channel=ARTEConcert

 

LVP : Vous devez avoir votre lot d’anecdotes avec un public déluré. Dans une ambiance opposée, vous jouiez dernièrement à Nancy devant un public assis. C’était comment ?

K : Franchement, ils étaient chauds. On s’est dit que ça valait le coup malgré les circonstances.

Z : Si les gens sont chauds et réceptifs, c’est génial.

M : En vrai, il n’y a pas le choix.

LVP : Tout le monde ne pense pas la même chose. Certains acteurs pensent qu’il est impossible de retranscrire un concert de rock devant une foule assise, par exemple. De votre côté, les concerts se finissent sur de la hardtek…

Z : C’était un moment bizarre. Boum boum boum. Mais on les avait prévenus.

M : Après nous, le groupe Kabylie Minogue a ambiancé la salle. Ça nous a rappelé le passé, wow.

© Alice Sevilla

On veut jouer devant tout le monde. Assis, debout, peu importe.

LVP : Murman Tsuladze est surtout un groupe live. Vous vous voyez continuer à tourner intensément malgré la situation ?

M : On veut jouer devant tout le monde. Assis, debout, peu importe. C’est sûr que c’est autre chose, mais c’est un challenge.

Z : L’artiste qui dira “je préfère ne pas jouer plutôt que d’être face à des gens assis“, lui c’est vraiment que 1) il n’est pas dans le besoin, 2) on se demande pourquoi il fait ça et 3) c’est une grosse tronche de cake.

Tabassage dans ta gueule

LVP : Vous avez modifié votre set pour un public assis ?

M : Que dalle. Tabassage dans ta gueule.

K : On s’est demandé, mais finalement non.

Z : Petit set avec Bacho à la guitare folk. Moi, je jouerai du pipeau et Krikor, du bilboquet et du cajon.

LVP : La dernière fois qu’on s’était vu, Krikor venait de rejoindre le duo pour se faire de l’argent, avant de repartir en mer. Défi réussi ?

K : Covid oblige, les frontières sont bloquées d’ici à Bakou, donc non.

M : Du coup, il bosse sur le vaccin en ce moment.

K : C’est ça. Je bosse avec eux, ce sont des collaborateurs.

 

© Alice Sevilla

LVP : En d’autres news, Murman Tsuladze vient de sortir son premier EP, Abreshumi (La soie). Vous vous sentez comment ?

M : Ça fait du bien que ce soit sorti.

Z : Je pense qu’on avait envie de passer à autre chose. Celui-là est sorti, on va le défendre, mais on a vraiment envie de s’y remettre.

K : On a du temps, mine de rien.

M : Le covid a amené du retard sur cet EP.

Z :  Il faut donc bosser sur un autre pour rattraper ce retard. Finalement, comme on ne peut pas le défendre tout de suite, on peut peut-être sortir un autre EP d’ici la reprise des concerts et défendre les deux d’un coup.

LVP : D’une certaine manière, vous avez déjà défendu ces chansons avant de les sortir, en les ayant bien poncées en live. Ce sont les compos de Murman, à la base. Comment vous y êtes-vous mis pour l’EP ?

M : On a vraiment bossé tous ensemble dessus.

Z : On a gardé certaines choses qu’il avait déjà faites. Et on a tout repassé dans des effets, tout rejoué.

K : Les démos étaient claires, mais il fallait ré-enregistrer les sons pour plus de punch.

M : On a fait ça à la maison, mais c’est surtout l’ingé-son qui a apporté plus de profondeur, en repassant ça dans des bonnes machines en studio. Le son est plus fat, plus doux, ne fait plus mal aux oreilles.

© Alice Sevilla

LVP :  Sur cet EP, les passages psychés instrumentaux du live s’effacent, au profit de chansons. Pourquoi ce choix ?

K : L’instrumental, on fera ça plus tard. On a travaillé beaucoup track par track, ça ne permettait pas beaucoup d’impro.

Z : On voulait un truc où il y a un peu de tout. Donc plus de contenus et moins d’instrumentaux.

M : Et en quatre ou cinq chansons, tu n’as pas assez pour montrer toute l’étendue de ce que tu fais. Pour un début, il faut accrocher directement. C’est comme un menu : entrée – plat – dessert. On verra sur le deuxième. Par exemple, Rayon d’oré est prévue à l’avenir.

 

LVP : L’avenir ressemble à quoi pour Murman Tsuladze ?

M : Peut-être un nouveau track au printemps, et un EP vers septembre prochain. D’ici-là, on espère tourner un peu, et surtout ailleurs. C’est bien de tourner en France, mais on est un groupe qui marche surtout bien à l’étranger. Murman Tsuladze, ça marche partout. On n’est pas limité par une barrière de la langue. Les gens ont l’habitude d’écouter des chansons en anglais, pourtant personne ne comprend ce que dit Tupac. Un français sur dix parle anglais, et même moi qui parle anglais, je ne capte pas. C’est surtout le flow qui impressionne.

Z : Souvent, les Américains se plaignent de ne pas comprendre les groupes français. Ouais, eh bien ça leur fera les pieds. Nous, on écoute de la musique US et on n’y a jamais rien compris. Ne pas comprendre les lyrics, tu m’en vois désolé, mais je n’en ai rien à faire.

M : On a eu un retour fantastique sur La flemme de danser : “It’s nice, but I don’t speak French” (rires). Le summum de l’ignorance. Il mérite une médaille.

 

© Alice Sevilla

LVP : Que les gens ne comprennent pas les lyrics, ça ne t’impacte donc pas ?

M : Je m’en fous (rires). Mais les Géorgiens surkiffent les paroles. Ce n’est pas écrit d’une façon traditionnelle. Soit ils allaient adorer, soit détester. Le délire de l’autodérision a bien été compris. Dans Abreshumi, ça parle de couper des têtes, mais c’est une référence à tous les connards qui ont écrit des trucs. On se demande qui est ce connard de mes couilles qui a écrit le truc. Pour résumer, ce sont des petites phrases un peu attaque, mais toujours classes. On a une grande fan base en Géorgie. On avait une date là-bas cet été, mais ce fut annulé par le corona.

Z : Là, on rentre dans la période chiante où tout est annulé.

M : On vient par contre de programmer une date à la Boule Noire le 12 février. Ce sera notre première date à nous. On n’y sera pas pour voler les fans d’un autre groupe en tant que première partie.

Z : C’est vrai qu’on a bien fait les voleurs.

 

Comme la patate, il faut essayer notre musique

LVP : C’est vrai que vous avez fait beaucoup de premières parties. Par exemple, en ouvrant pour Tinariwen, les spectateurs ont dû halluciner de vous voir.

Z : Ils se sont dit “mais qu’est-ce que c’est que ça ?“.

M : Ouais, mais finalement on a toujours été bien reçu. On aime le challenge de convaincre le public, des gens qui ne nous connaissent pas et qui ont payé trente balles pour voir le groupe suivant.

Z : Finalement, ce qu’on fait n’est pas si niche que ça. Ce n’est pas de l’expérimental ou de la noise. C’est quand même dansant. Et si le format ne plaît pas à certaines personnes, ça ne nous gène pas.

M : Ça nous gêne d’autant moins que ces gens-là seront fans dans trois, quatre ans. On les aime bien aussi ces gens-là.

Z : C’est comme le premier mec qui a bouffé une pomme de terre. Ça a choqué au début, mais tout le monde l’a suivi.

K : Comme la patate, il faut essayer notre musique.

Z : Et après, tu ne pourras plus t’en passer. Typique exemple, quand La Femme (ex-groupe de Zaouri, ndlr) avait débuté en chantant en français, à l’époque où les groupes parisiens étaient anglophones, personne n’y croyait, c’était trop spé, pas assez rock… Et les gens ont rapidement retourné leur veste. Et le rock francophone est au top actuellement.

M : Du coup, dans six ans, le géorgien sera la troisième langue officielle en France.

K : Et nous serons adoubés par la reine.

Z : La Géorgie, c’est le berceau du vin. On sera bourré tout le temps. On bouffera du khachapuri.

M : On va tout de même faire des chansons en français. Dans une chanson, la langue est un instrument. Certaines sonorités font ressortir certaines notes. Comme une couleur. On prévoit même des textes en anglais, comme Shape, inspiré de Bukowski. Ou Darling, où j’ai pris des petits mots d’un bouquin de Sartre en anglais que j’avais acheté pour m’améliorer dans cette langue et j’ai déroulé à partir de là. Je ne pouvais pas passer à côté de la phrase “Darling, would you like to grind?“.

 

© Alice Sevilla

LVP : Il y a sur cet album une chanson qu’on attendait beaucoup car c’était à chaque live une grosse débauche d’énergie, Ras Dva Tri. Les gens sautent, explosent…

K : Et explosent même nos ordis ! L’histoire des câbles en Suisse dont on te parlait, c’était là-dessus. Lors de notre live sur Arte, l’ordi s’est éteint. C’est toujours sur ce morceau qu’on rencontre des soucis. En tout cas, il se passe toujours quelque chose d’électrique. Ça réveille peut-être l’aïeul Murman (rires).

 

Tu ne peux pas te branler sur ta musique en continu

LVP : Comment adapter cette chanson très live en studio ?

Z : On l’a plus composée de manière carrée, avec une basse plus nonchalante.

M : La voix crie moins. Une voix rock passait moins bien, on a donc préféré une voix plus posée, avec beaucoup d’effets. Mais la version studio garde beaucoup de patate.

K : Elle est plus dance ! Même si ça reste à 152 bpm, hein.

Z : Je suis très content de cette version. Je pense que c’est celle où on a fait le moins de compromis et où on a vraiment réussi à aller au bout de notre vision. Elle a été plus simple que d’autres.

K : J’aime aussi beaucoup Abreshumi, mais on s’est beaucoup pris la tête dessus. Au final, on avait deux versions qui n’avaient rien à voir.

Z : On voulait un résultat à la fois ténébreux / Caucase et rythme jungle fou, un peu dark.

K : On est allé tellement loin, trop loin.

M : Des fois, quand des chansons marchent déjà, il faut savoir revenir à l’essentiel. Mais comme tu l’as écoutée plein de fois et que tu la connais, tu vois moins la forme du truc. D’un coup, tu te retrouves à te questionner. À la base, ça déchirait, pourquoi maintenant ça sonne moyen ? Tu ne peux pas te branler sur ta musique en continu en te disant “wow, c’est incroyable“. Tu t’y perds.

© Alice Sevilla

LVP : Vous avez une personne, en dehors de vous trois, qui vous sert de curseur dans ces moments-là ?

Tous en choeur : Mehmet !

M : Mehmet Krikoresku, le quatrième membre du groupe.

K : Il a fait les percus sur trois morceaux de l’EP : La Flemme de Danser, Tetri Gedhi et Abreshumi.

Z : Ce qui est bien, c’est que tu peux lui mettre n’importe quoi, il aura toujours quelque chose à dire (rires). Il y met du cœur à 300%.

M : On lui a dit qu’il fallait avoir le sens critique, et il l’a pris au premier degré. Il s’est dit “this is my job“.

Z : Il est trop marrant. Tu te prends la tête sur un truc, et il va te sortir une réflexion sur quelque chose de complètement différent. Du style “en fait, moi, là, j’aurais tout enlevé et fait ceci“. Et il ne lâche pas le morceau. Il est capable de t’en reparler quelques jours plus tard.

M : C’est un super musicien, qui se pose beaucoup de questions. La Flemme de danser, on l’a rendu le 21 décembre et on était un peu à l’arrache. On était à la bourre, on n’avait pas de clip, on a monté des images de manif à l’arrache, et lui nous disait “il faut tout balancer tout de suite !“. Sauf que maintenant qu’on bosse avec Idol, on ne peut plus tout faire à la one again si on veut décoller, il faut tout préparer un mois à l’avance pour tout ce qui est promo, streaming, etc…

Z : Et lui de nous répondre “dites à tout le monde d’aller se faire foutre et sortez le truc !“. Non, Mehmet, il faut nous faire confiance là.

 

LVP : Comparé à l’année dernière, votre environnement devient plus pro. Vous arrivez à garder ce côté schlag de prestige ?

Tous en chœur : Ouais t’inquiète pas (rires) !

Z : Niveau branlette, on n’est pas au top de notre succès pour l’instant, on ne roule pas non plus sur l’or.

M : Rien n’a changé, à part quelques articles à droite à gauche.

K : On reste des rigolos, on ne fait pas de la pop chiante.

M : Après, bien sûr, ça n’a rien à voir entre Pete the Monkey et maintenant. On sent un essor.

Z : Mais les concerts des dernières années, le Pop-Up, c’est là qu’on a fait nos preuves. Là qu’on s’est dit “OK, c’est maintenant qu’il faut foncer“.

© Alice Sevilla

LVP : Vous avez un objectif, une attente concernant ce projet ?

Z : En vrai, tu n’en vois jamais le bout. Tu peux aller dans tellement de directions. Je ne pense pas qu’on finisse dans un truc mainstream, parce que ce n’est pas notre créneau, mais on veut aller chez tout le monde.

M : On veut jouer partout. Il y a tellement d’horizons différents.  Si ce n’est pas pour toucher tout le monde, ça me déprime.

Z : On the road again, man.

K : On veut partir là où il n’y a pas ce mot interdit qui commence par un C.

M : Dans la vie d’un artiste, après chaque moment de composition, tu te remets en question. Sinon, tu es baisé et tu n’évolues pas.

Z : Il n’y a rien de plus important dans la création que de savoir se renouveler. Et donc de savoir s’inscrire dans la durée. Un groupe qui dure un an, ce n’est pas intéressant car il n’a pas pu aller au bout de son travail. Regarde Bowie, ce sont des années et des années, en passant par plein de phases et de tableaux.

K : Picasso aussi est passé par plein de périodes.

M : Et je pense que si tu faisais écouter à Bowie en 2000 ce qu’il avait fait en 1975, il te dirait “arrête de me faire écouter ça, je n’en ai plus rien à faire“. Réécouter sans cesse la même chose et se branler dessus, c’est déprimant, ou alors tu es vraiment un gros branleur. J’avais joué pour un pote en première partie de Pete Doherty, et on avait honte d’avoir joué avant ce type. C’était horrible, horrible, vraiment à chier. Il te ressort les mêmes trucs d’adolescent qu’il faisait il y a 25 ans.

Z : J’avais envie de lui péter dans la bouche. Si tu fais ce genre de concerts à 45 ans, c’est que tu es un connard. À l’époque de La Femme, on n’en pouvait plus de jouer Sur La Planche au bout de huit ans. Ça sera marrant de voir ce que ça donnera dans quelques années, quand on devra jouer Ras Dva Tri.

M : Mais nous, on en fera des versions différentes. Des versions améliorées. Faire la version pour se faire kiffer, de base. Après, si la première version te fait toujours kiffer, pourquoi pas, mais on rajoutera toujours un truc nouveau. Musicalement, tu évolues tous les jours.

 

Comme les tapis volants, la connerie n’a pas de frontières

LVP : On arrive à la fin de l’interview, vous avez un dernier message à faire passer ?

M : Si tu es un bookeur dans un pays hyper loin où il n’y a pas le corona, tu peux nous contacter ! On a un pote au Sénégal, un banquier, mais je l’ai mis sur le coup.

Z : Comme les tapis volants, la connerie n’a pas de frontières. On aimerait essayer de se construire en allant partout. Là, on essaye de mettre en place un partenariat en Asie. En Chine, on a une date pour sûr, mais comment faire pour en trouver d’autres ? L’idée, c’est d’arriver sur place. On les tchatche, on les force à nous faire jouer. Hanoï, Hong Kong…

M : On peut repartir, comme au début, à l’arrache, avec deux-trois instruments ! J’ai hâte que les concerts repartent. L’avantage dans tout ça, c’est que Tomorrowland a été annulé. Et ça fait du bien pour la planète, car c’est un festival de climatosceptiques (rires). À la base, c’était fat, mais maintenant ce festival me fait surtout penser à la musique des pubs Wish qui s’affichent sur internet.

LVP : Du coup, si on vous le propose, Murman à Tomorrowland, c’est mort ?

M : Non, on y va direct wesh !

K : On dira même qu’on est climatosceptique.

M : On fera un set climatosceptique : de la grosse hardtek et de l’EDM un peu pourrie, avec un pitcher sur ma voix pour être hyper aigüe.

© Alice Sevilla


Murman, Krikor et Zaouri fêteront leur Release Party à la Boule Noire le 12 février 2021


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