Concerts, révélations et consécrations : retour sur le MaMA
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Auteur·ice : Victor Houillon
11/11/2021

Concerts, révélations et consécrations : retour sur le MaMA

Avez-vous suivi notre guide prévisionnel des soirées du MaMA ? Nous, pas totalement. Mais c’est aussi ça la force du festival de Pigalle. Au gré des envies et suivant le hasard des rencontres, on prend plaisir à partir vers l’inconnu pour découvrir les artistes d’aujourd’hui et de demain. Revenez avec nous sur trois soirs délicieux le long du boulevard de Rochechouard.

Festival en pleine ville, le MaMA se démarque depuis des années par son ambiance particulière, entre rendez-vous musicaux et  sentiment de liberté à déambuler de salle en salle toutes plus iconiques les unes que les autres. Un moment que l’on revit avec joie grâce aux photos d’Alice Sevilla.

Mercredi

À tout seigneur, tout honneur. C’est LAAKE qui lance les hostilités, dès le tout début de la soirée de mercredi. Pas du genre à se laisser impressionner par le cadre de la Cigale, il saisit au contraire parfaitement l’occasion pour magnifier son set en accompagnant son piano d’un orchestre. Ensuite, au-delà du tour de force de Sopico dont le style mi-rap, mi-rock, nous ravit tout en rendant perplexes nos génitrices, on passe surtout du bon temps au Backstage by the Mill, pour une ambiance électrique et orientalisante tout au long de la soirée, avec notamment la disco venue d’ailleurs de Ko Shin Moon ou les épopées clubesques de Kasbah. Manque de bol, le Backstage est aussi la salle la plus éloignée des autres, et nous offre ainsi le joli spectacle de festivaliers au pas hâté en direction des Trois Baudets pour voir TERRIER ou Franky Gogo d’un nouvel oeil. Deux artistes qu’on a l’habitude d’écouter en sautillant joyeusement dans une salle aux allures de théâtre assis ? Sacré paradoxe, qui nous aura tout de même permis d’apprécier différemment les textes qui nous étaient offerts. On vous avoue n’avoir pas trop fait long feu après, car la soirée du lendemain s’annonçait costaude.

 

Jeudi

Si l’on ondulait déjà allègrement la veille, cette fois-ci pas de place au doute : soubresauts et chaos seront au programme. Et comme souvent, c’est en partie à la Machine du Moulin Rouge que ça se passe. Comme à son habitude, le quatuor de Lulu Van Trapp libère son énergie fédératrice sur scène et au milieu du public dans une ode à l’amour qu’on connait par coeur, et qui nous charme pourtant à chaque fois. S’ensuit ensuite une véritable déflagration : nous attendions Gargäntua de pied ferme, et ils sont au rendez-vous. Véritable lance-flammes à la rencontre de la chanson française et de l’électro qui tabasse, le duo transforme la salle des machines en brasier euphorique. Paroles abrasives scandées par une foule de fidèle, jet d’eau bénite ou ingestion de protéines, le concert théâtral dériderai les plus sceptiques. Quel bonheur, quelle consécration ! Hasard de l’emploi du temps, il faut cependant redescendre rapidement en énergie pour aller à la rencontre d’un autre de nos chouchous, le belge David Numwami. Mélancolique, mielleux et rêveur, il réchauffe les coeurs autant qu’il apaise les esprits, teintant sa pop d’attitudes rock, solo de guitare et jet de micro inclus. L’amour et la violence, en quelque sorte, comme son mentor Sébastien Tellier. On file ensuite au Backstage by the Mill faire le plein de découvertes à la soirée des Inouïs du Printemps de Bourges, avec notamment le fascinant Annael. Ensuite, c’est le grand classique du MaMA : tout le monde se retrouve sur la terrasse de la Cantine de la Cigale et ses alentours, et on regarde (ou plutôt on oublie de voir) défiler les heures en tentant de se persuader que ça ira, demain au boulot.

 

Vendredi

Avec peu de sommeil en poche mais un entrain toujours sans failles, on profite de November Ultra pour un démarrage en douceur en buvant un diabolo grenadine, avant de filer voir les copains d’Ojos et la scénographie incroyable de Lucie Antunes. Et alors qu’on pensait profiter d’un repos bien mérité après la surprise DeLaurentis, la Boule Noire se transforme en dancefloor pour un after jusqu’au bout de la nuit. Il est tout à coup cinq ou six heures du matin, et il est enfin temps de rentrer dormir non-stop pendant de longues heures et de revenir à la réalité après ces trois jours aussi intenses que féériques.

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