Crawler : la nouvelle bombe d’IDLES
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Auteur·ice : Léa Formentel
12/11/2021

Crawler : la nouvelle bombe d’IDLES

Les déglingos originaire de Bristol lâchent leur nouvelle bombe : Crawler. Sorti chez Partisan Records, IDLES délivre ici son quatrième disque, avec une fois de plus une pochette mirifique. Autant vous prévenir, c’est intense mais c’est ce qu’on aime, non ?

La clique de Joe Talbot est de retour avec une myriade de nouveaux morceaux (14 pour être exact), rien que pour nous. Intensité, rage et tension sont les mots qui nous viennent tout de suite à l’esprit à l’écoute de Crawler, mais quelques titres ont su attirer notre oreille. Ici, on trouve des extraits plus lents comme MTT 420 RR, progressif et sombre à l’atmosphère pesante démarrant ainsi ce tracklisting. Puis vient le tour de The Beachland Ballroom qui nous frappe instantanément. Joe nous offre un morceau soul, qui se démarque des autres par son côté beaucoup plus mélodique et où le leader de IDLES délivre une performance magnifique. « C’est la chanson la plus importante de l’album, vraiment, affirme-t-il dans un communiqué de presse, le fait d’être capable d’écrire un morceau soul comme celui-ci m’a fait dire, putain – nous sommes à un endroit où nous sommes vraiment autorisés à aller dans ces grandes salles et à être créatifs et pas seulement à faire semblant et à vraiment apprécier ce que nous avons. »

Plus de poésie et d’honnêteté

Dans ce disque, on y devine plus de poésie, plus d’honnêteté de la part du leader qui produit céans une palette de sentiments plus variée. On retrouve Talbot là où on ne l’attend pas, sans pour autant perdre la frénésie propre au groupe de punk anglais. Crawler c’est en fait de la musique punk sur fond d’addictions, sujet déjà présent dans leurs autres œuvres mais qui résonne différemment aujourd’hui. Joe raconte d’ailleurs qu’un soir tard dans la nuit, il a été à deux doigts de percuter un motocycliste. De ce moment de fragilité lui est apparu alors de manière flagrante la chronique des moments formateurs qu’il a vécus. En ressortent d’ailleurs quelques titres évocateurs : Car Crash, Stockholm Syndrome ou encore Meds.

Pour le guitariste, Mark Bowen, Ultra Mono (paru le 25 septembre 2020) était « une sorte de caricature de notre identité qui nous a aidés à la voir sous tous ses aspects », de là « CRAWLER est un album de réflexion et de guérison au milieu d’une pandémie mondiale qui a poussé la santé mentale et physique collective de la planète au point de rupture. »

Talbot explique alors ce qui a poussé le groupe à aborder ces thèmes : « Nous voulons que les personnes qui ont vécu un traumatisme, un chagrin d’amour ou une perte aient le sentiment de ne pas être seules. Cet album montre le côté hideux de l’origine de ces choses, mais aussi comment il est possible de retrouver la joie de ces expériences. » Il ajoute : « Avant son assassinat, Trotsky savait que les hommes de Staline allaient venir le tuer. Il savait qu’il allait mourir. Qu’a-t-il fait ? Après avoir regardé sa femme dans le jardin, il a écrit dans son journal : ‘malgré tout, la vie est belle‘. Une semaine plus tard, il reçoit un pic à glace dans la tête. Il était juste heureux de s’asseoir dans son jardin et de regarder la personne qu’il aimait le plus faire ce qu’elle aimait. Je pense que c’est une chose magnifique ». N’y-a-t-il pas plus punk que de vouloir montrer l’aspect hideux des choses et citer Trotsky ?

 

Enfin, l’essence même de IDLES c’est des chansons comme The New Sensation. Un morceau impétueux —parce qu’après tout ici on fait du punk rock— dont le titre est répété en boucle, il fait immédiatement penser à la véhémence de Never Fight With a Perm ou encore d’Anxiety qui apparaît sur Ultra Mono. C’est une claque de plus pour nous que nous envoie IDLES avec Crawler. On saluera également le bon goût pour la pochette de ce 14 titres.

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