Curtis Harding and we don’t wanna go home
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Auteur·ice : Corentin Souquet-Besson
11/11/2015

Curtis Harding and we don’t wanna go home

Lundi soir direction l’Epicerie Moderne à Feyzin (Lyon) pour tortiller des hanches sur la soul de Curtis Harding. Tu l’auras compris, l’Epicerie Moderne ce n’est pas une épicerie ouverte 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 mais une salle de concert emblématique de la région lyonnaise. La salle a d’ailleurs fêté sa dixième année le mois dernier, avec notamment le vernissage d’une exposition consacrée aux 10 ans, un joli livre retraçant les étapes marquantes de l’Epicerie Moderne et même un vinyle de 20 titres qui est en train d’être pressé. Pour l’occasion, leur site à fait peau neuve, il est désormais de rouge vêtu et à l’approche des fêtes de fin d’année, ce costume est d’occasion.

Juste rassasié d’une pinte peu chère (c’est toujours agréable), me voilà dans la salle. L’ambiance est feutrée, des lumières en suspensions sont disposées juste au dessus du public. L’éclairage est léger, on se sent comme chez soi. Quelques places assises sont mises à disposition mais pas de doute là-dessus, c’est bien debout que le concert se fera ce soir.

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Automatic King et leur blues entament la soirée. 4 membres, une contrebasse à la mode façon léopard, deux guitares dont une avec un bottleneck et un batteur multi-instrumentalistes jouant aussi bien du berimbau que de la kalimba. Et même si ce n’est pas à l’instrument que l’on juge le musicien, je peux vous dire que la musique se jouait bien hier soir à l’Epicerie Moderne. Le son est pur et bien réglé, les membres prennent du plaisir sur scène et les morceaux sont entraînants et maîtrisés. Tout était réuni pour une première partie comme on les aime, c’est-à-dire celle où à la fin tu te dis « Quoi ? C’est déjà fini ? ». Et qu’on se le dise, ça n’arrive pas souvent. Mention spéciale au dernier titre, hybride entre blues et country qui a fait mouche … de la blutry ?

Place maintenant au soulman Curtis Harding … enfin … pas totalement puisqu’en guise d’introduction un membre du staff lâche un rap-reggae histoire de mettre le « Smile on our faces ». C’était singulier et impromptu mais ça fonctionne, le public est chaud pour la suite.

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Le set débute avec l’enchaînement de Beautiful People et Freedom : le concert commence donc avec deux morceaux majeurs de l’album Soul Power. Derrière ses lunettes noires Curtis Harding distille une soul timide et intimiste, intimité plus que présente au moment de la douceur des aigus du refrain de Freedom.

S’en suit Cast Away qui donne encore plus l’impression d’entendre Lenny Kravitz que sur la version de l’album. C’en est troublant mais l’habile solo final du titre me fait sortir de ma réflexion. D’autant plus que Curtis se met à philosopher sur les bienfaits de l’eau comparée à la bière … il aime la bière rassurez-vous … mais … ça le fait pisser quoi !

Les membres rentrent dans leur concert avec Next Time et le public suit l’affaire. Les hanches dodelinent et les premiers sifflements d’excitation se font entendre à la fin du morceau. 15 minutes et déjà 5 chansons … Attend il y a 12 chansons sur son album donc dans 20 minutes c’est fini quoi ?

Drive My Car et son genre plus blues font irruption. Le bassiste paraît comme monté sur ressorts, je transpire pour lui. Curtis Harding se démène à la guitare, il transpire pour nous. Il continue avec le rock déchaîné de I Don’t Wanna Go Home et de Surf. La salle répond présente. Non, nous non plus on ne veut pas rentrer à la maison ce soir. C’est court, c’est maîtrisé, c’est comme sur l’album. Un peu trop d’ailleurs mais cela n’empêche pas aux hanches de continuer leurs dodelinements.

Le jeu se calme avec The Drive, qui marque le premier coup de mou du live. Le band se reprend vite grâce au morceau mélangeant soul et funk Heaven’s On the Other Side, titre où le déhanché de la foule sera à son maximum lors de cette soirée.

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Il sera l’occasion avec Cruel World d’observer les premiers pas de danse de Curtis Harding. L’homme se lâche enfin ! Il nous gratifie de quelques pas dont lui seul possède le secret. I Need A Friend se pointe et l’on découvre CH en orateur : le regard haut et le visage expressif. Il aura fallu une dizaine de chansons pour qu’il nous livre le plein potentiel sa personne.

Love Is All et le très attendu Keep On Shining seront les deux derniers titres avant le rappel. Le premier marque un deuxième coup de moins bien mais le second relève la barre. L’artiste chante plus bas que sur l’album, le live ça use la voix Curtis ? Les sourires demandés au début sont toujours présent et l’osmose prend place.

Place au rappel avec un titre inconnu au bataillon qui sera vite effacé par la reprise de No Pressure, morceau qu’il jouait avec Night Sun, groupe constitué de lui même et de Cole Alexander des Black Lips. Un petit plaisir de terminer sur un titre rock garage clôturé par un symbiotique duo voix/guitare.

Curtis Harding a ce mélange de sympathie et de timidité qui fait qu’on apprécie ce genre d’artiste. Je t’ai d’ailleurs entendu chanter du Lenny Kravitz à la jeune demoiselle qui te l’a demandé à la fin du concert Curtis. Un petit bémol sur la durée du set, à peine une petite heure. L’instant était si agréable que j’aurais souhaité qu’il se poursuive. Avec un seul album à son actif c’est peut-être beaucoup demandé mais les morceaux live ressemblent un peu trop au morceau du disque. J’aurais aimé plus de solos, plus d’instrumentaux, que ça colle moins à l’arrangement de l’album. Mais cela n’enlève rien au sourire que chacun a ramené chez soi ce soir là, oh non.

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