(Découverte) La douceur de Mou
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Auteur·ice : Charles Gallet
23/01/2018

(Découverte) La douceur de Mou

Notre première approche de l’univers de Mou est passée par une photo. Un bonnet de marin, une grosse barbe, un ciré orange et une allure de droopy pour compléter le tout. Au grand jeu des devinettes musicales, on imaginait le nantais d’adoption pratiquer soit une techno minimaliste, soit une espèce de folk dépressive, le genre de mec qui s’enferme dans un cabanon dans les bois pour écrire un album à une nana qui s’appelle Emma.

En vérité, on ne s’était jamais autant planté. Pourtant on le sait, qu’il ne faut pas juger les gens à leur physique, donc imaginer la musique d’un artiste à une photo est une véritable erreur de débutant.

Mais alors, comment définir la musique de Mou ? Il est sans doute son meilleur VRP lorsqu’il déclare avec un humour fou dans Chemise Ne t’inquiètes pas bébé c’est moi Mou, aka les temps sont durs, aka le caramel sur ta molaire.” Mou est un funambule, toujours sur la ligne, mais jamais là ou on l’attend vraiment. Il est à la croisée des mondes, comme le centre du prisme musical de ce que sera 2018.

Full Sentimental, son premier EP 4 titres paru chez FVTVR, est une véritable déclaration, une note d’intention réjouissante. Après tout quand on joue avec un titre phare d’Alain Souchon pour le titre de son EP, on se pose déjà là.

Sur des instrus produites par La Brousse, il pose un flow décalé et décapant pour une musique qui  a autant les pieds sur terre que la tête dans les nuages. Qu’il rende hommage à sa plus belle Chemise, qu’il se fasse douceureux et séduisant sur Juste Pour toi ou qu’il parle de Ford Fiesta de la même manière que Lomepal parlait de Peugeot 103 dans Bécane, ses textes, souvent cash et directs, servent des histoires du quotidien mais détournées de façon à la fois délirante et onirique. Mou utilise les codes du rap et de la chanson française pour mieux les pervertir et les malaxer au gré de ses envies, afin de leur donner une intention, une respiration qui n’appartiennent qu’à lui pour une musique toujours pleine de tendresse et de volupté.

Ni rappé, ni chanté, le bonhomme séduira donc autant les fans de Roméo Elvis que ceux d’Eddy De Pretto ou de Voyou. Un grand écart musical qui n’en est finalement pas un, à une époque pour la frontière entre les genres est de plus en plus floue, Mou joue de cette porosité pour exploser les codes et proposer un projet à la fois original et universel. Encore un artiste sur qui mettre une pièce cette année.

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