C’est important un nom. Un nom se retient, il définit une personne. Un nom permet, en musique, de définir un style, une personnalité musicale, un projet. Un nom, ça claque et ça reste en tête, ça s’imprime sur la rétine et dans la mémoire plus que tout autre chose. C’est surement ce qu’a du se dire Frédéric Rivière, plus connu sous le nom d’Anoraak, lorsqu’il a décidé de changer d’alias pour se lancer avec Oυтвlacĸ.
Faire sa mue, changer de peau comme un serpent pour revenir à nouveau, présenter des influences inédites et un projet différent. Porté par un premier clip sublime, réalisé par Tamara Seilman (déjà à l’œuvre chez Tonus et VOYOV) le Marseillais a sorti son premier EP Void chez Endless Summer.
S’il est influencé par les jeux de noir de Soulage, la musique d’Oυтвlacĸ est pourtant en tout point lumineuse : on plonge donc avec un plaisir non feint dans le vide qu’il nous invite à explorer. Chaque chanson parcourt l’electrop pop comme Soulage travaille le noir, nous dévoilant une facette différente d’un style qu’on pensait pourtant connaitre par cœur.
Lost In The Void, avec Brothertiger, prend des teintes rêveuses et vaporeuses proches de la chillwave du New Yorkais. What Is It, en collaboration avec la Californienne Moona, explore des territoires plus house et moites.
La grosse surprise de l’EP se trouve clairement dans la participation du nantais Lenparrot sur How Hard It Is, qui se révèle être une réussite probante, un tube en puissance qui nous rappelle au bon souvenir de Clean, la collaboration de Woodkid et Panteros 666 et qui prouve que quand le talent est là, il est facile de réunir des artistes que tout semble pourtant éloigner.
Runnin’ vient cloturer Void, porté par un piano et des nappes tout en douceur, la chanson gagne en puissance sur la longueur avant de s’envoler à l’apparition des voix dans son dernier tiers.
On se laisse donc facilement happer par la musique d’Oυтвlacĸ, voyage réjouissant et dansant dans les limbes d’une electro-pop qu’on n’aura finalement jamais fini d’explorer. C’est important un nom. Et avec un premier EP aussi classe que Void, vous risquez de ne pas oublier celui d’Oυтвlacĸ.
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.
