Pour l’année 2019, on a pris deux bonnes résolutions : mettre beaucoup plus en avant les femmes artistes et creuser le sillon de la découverte. Prendre le risque en somme, de vous faire découvrir des artistes et de vous inviter à la curiosité car c’est aussi ça notre rôle. Aujourd’hui on a décidé de vous parler d’un artiste au nom aussi étrange que sa musique est intrigante. Aujourd’hui, on vous fait découvrir Villevieille.
En 2019, avoir un nom qui claque c’est déjà faire une bonne partie du chemin. C’est toujours une vraie mission que de se trouver un nom qui veuille dire quelque chose et qui en même temps est une portée poétique. Il faut aussi que le nom intrigue et garde parfois une portée mystérieuse qui nous donne envie de le découvrir. Autant le dire qu’avec ce nom, Villevieille a coché toutes les cases qui nous ont poussé à découvrir sa musique. C’est un peu casse gueule aussi, car si on tape Villevieille sur google, on se retrouve avec beaucoup d’informations sur une ville du Gard. A la manière d’un Jaune, d’un O ou d’une Canine, il porte un nom qui n’aidera pas au référencement mais qui poussera les plus curieux à le chercher, à partir à sa recherche pour mieux découvrir la musique d’un artiste. Et à l’écoute de ces deux premiers titres, sortis aussi rapidement qu’ils sont finalement très opposés l’un à l’autre, on a voulu mettre en lumière Villevieille.
Il y a d’abord eu Mes Rêves, ballade étrange, hypnotique et languissante. Ici, le jeune homme emploi un phrasé parlé qui amplifie chaque phrase, qui donne de l’importance aux mots et qui pousse à l’écoute. C’est une ode à la rêverie, un condensé de fantasmes qui vont de l’intime à l’absurde, une manière de rêver sa vie mais aussi de tenter de s’en échapper, de rattraper des choses qu’on a loupées ou face auxquelles on ne peut plus rien faire, le temps étant passé par là. Mes Rêves intrigue d’abord, finit par convaincre avant de rentrer en tête de manière obsédante. Cela tient aussi sans doute au minimalisme de la production, cette rythmique simplissime qui s’insère dans nos tympans pour ne plus vraiment les quitter. Cette petite variation électronique qui rendrait presque fou si elle ne nous faisait autant de bien. Projet total, ce premier titre s’accompagner d’une vidéo réalisée par l’artiste lui même, permettant aussi d’accrocher à sa musique un visuel fort et affirmé. Une manière de contrôler chaque partie de son projet.
Et puis, même pas deux semaines après, il nous présentait Sabrina. Autre monde, autre ambiance. Comme pour montrer qu’un projet neuf n’avait pas forcément à s’attacher à une couleur musicale mais pouvait se faire explorateur et divers. Ici la chanson se fait plus pop, plus chantée, usant avec parcimonie du vocodeur pour enclencher certaines intentions robotiques. Bien sûr l’atmosphère est toujours aussi atmosphérique, vaporeuse et portée vers la rêverie. Mais ici, on est loin du monologue intérieur, la chanson se portant plus vers un dialogue, une histoire, une relation naissante tourmentée et plein de doute. Du romantisme à fleur de peau mais qui ne tombe jamais dans le niaiseux, trouvant dans le classe de ses mots une certaines distances avec le sirop qui mène parfois au dégoût. Avec Sabrina, il trouve ainsi le parfait dosage entre doux et amer, attirance et répulsion, fantasmes et réalité.
Si cette idylle semble à certains moment vouée à l’échec, celle qu’on a enclenché avec Villevieille semble bien parti pour durer ! On attend la suite avec un EP sans doute prévu pour plus tard dans l’année. En attendant Villevieille se définit en deux mots : pop moderne.
Pour mieux apprendre à le connaitre, on a pris le temps de poser quelques questions à Villevieille.
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.