Départ immédiat pour Voodoo Sonic, le nouvel album de Parov Stelar
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Auteur·ice : Giulia Simonetti
26/11/2020

Départ immédiat pour Voodoo Sonic, le nouvel album de Parov Stelar

Marcus Füreder, mieux connu sous le nom de Parov Stelar, est de retour avec un album qui mérite bien sa place. C’est en ce 27 novembre que le king de l’électro-swing décide de marquer les esprits avec un nouvel album. Voodoo Sonic regroupe trois EP (trilogie) dans un album final. C’est dans une ambiance 100% Stelar qu’on rejoint le swing et les années ’30 auprès du cher Benny Goodman. Comme à son habitude, l’artiste autrichien arrive à nous propulser dans des ambiances cinématographiques aux allures contemporaines : de quoi nous faire toucher les étoiles.

C’est bien le king Parov Stelar qui défie une fois encore l’industrie musicale et ses codes pour sortir un album à la fois vintage, atypique et très actuel. Ce sont des titres comme All night, Booty Swing et The Sun qui lui ont permis d’accéder aux sommets des classements internationaux en dépassant les frontières autrichiennes. On connaît bien évidement Marcus pour l’électro-swing, sa signature par excellence. Sa musique ne possède toutefois pas de limites précises. Elle peut en effet surfer entre le manouche, le jazz et le tango mais aussi passer par la musique de film ou l’électro. Cette maîtrise et sa connaissance musicale se reflètent entièrement dans la qualité de son dernier bijou qui recèle dix-huit morceaux. Les titres de Voodoo Sonic sont déjà parus dans trois EP sous forme d’une trilogie. Le dix-huitième est Sophie and the Hacker, la toute dernière exclusivité qui sort avec cet album.

Parov Stelar reste fidèle à son identité tout en sachant comment surprendre et se réinventer à chaque sortie. Le titre de l’album fait référence à la religion Voodoo. C’est au Bénin que cette religion puise son origine, là où la danse, les rituels et la connexion sont des concepts phares qui cadrent à merveille avec la philosophie musicale de Stelar.

Le 33 tour commence avec Silver Line, un morceau onirique et romantique. Le titre très intense donne libre cours à l’imagination. On se retrouve comme dans un film qui se passe dans un jazz club des années ’30 où un couple danse le charleston entre deux clopes et trois bières. Parov Stelar propose donc des images flottantes : Black Marlin fait écho à Silver Line pour son caractère cinématographique. L’intro de Black Marlin est digne d’une colonne sonore de film d’auteur. La mélancolie initiale est d’emblée suggérée par la délicatesse du piano qui provoque une émotion déroutante. Cette tension monte en crescendo jusqu’à se fondre dans une ambiance plus dansante colorée par la trompette.

La danse est un élément clé de l’univers de Parov Stelar. C’est dans des morceaux festifs que l’on retrouve la patte la plus connue du grand artiste. Dans des titres comme Pink dragon, Red Cat ou encore Brass Devil, on a juste envie de se laisser transporter par le rythme et de vivre la musique dans tout son corps. Le groove et le swing sont encore plus intenses grâce à ce côté électro, répétitif et moderne. La prouesse de l’artiste autrichien est de proposer des morceaux en suivant les codes du jazz classique et en les relevant avec des mix électro. L’introduction de Crush & Crumble fait un clin d’œil au célèbre Sing, Sing, Sing de la Big Band dont on connait notamment le grand Benny Goodman et sa fabuleuse trompette. Crush & Crumble pourrait être un morceau sorti pendant ces années folles où l’on dansait jusqu’aux petites heures le lindy hop, le charleston ou les claquettes.

Tango Del Fuego est le deuxième titre de l’album, réalisé avec la voix de la sublime Georgia Gibbs. Ici on comprend que les frontières musicales de Parov Stelar sont inexistantes : Tango Del Fuego renvoie aux codes du tango argentin très sensuel, agrémentés d’une touche prévisible plutôt électro. Le clip de ce morceau sorti le 5 juin a tout d’une bande annonce de film muet en noir et blanc, avec quelques touches de couleurs en plus. Quant à Purple moon, c’est un titre qui puise plutôt ses influences dans le jazz manouche français, plus léger et plus chic.

The Voodoo Engine est une véritable pépite sonore. Ce morceau atypique défie les standards classiques. Après une introduction de plus d’une minute, le titre décolle et nous propulse directement dans l’espace. Sur la même lignée électro, on retrouve aussi Fade to Red avec une pointe de rock-blues et de surréalisme estompée par la voix aérienne d’ESCHES. L’intro est inhabituelle, mais on retrouve toutefois nos points de repères dans le refrain. Pour clôturer ce voyage, c’est accompagné de la talentueuse Lilja Bloom que le king de l’électro-swing décide de nous saluer. Le titre se nomme The Fall, comme la chute en quelque sorte de cette trilogie qui se métamorphose en un album incontournable.


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