Deux jours aux Paradis Artificiels
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Auteur·ice : Charles Gallet
18/03/2017

Deux jours aux Paradis Artificiels

Les Paradis Artificiels est un festival itinérant de la région lilloise qui se ballade de salle en salle et offre une vision assez large du spectre musical du moment. D’habitude programmé au mois d’avril, c’est cette fois les 15 et 16 mars  qu’il nous donnait rendez-vous devant des artistes qu’on adore : Cléa Vincent & Naive New Beaters au Splendid de Lille, VOYOV & The Pirouettes au Grand Mix de Tourcoing.

15 mars : On arrive dans la salle vers 20h30 pour voir la toute fin du set de Marlin, trop occupé qu’on était à se désespérer de la disparition du seul distributeur à moins de 20 minutes de marche de la salle et à pronostiquer sur le score de Monaco-Manchester City (on avait parié sur un 3/1 pour l’ASM, et on avait vu juste).
20h50 : Cléa Vincent, qu’on a eu la chance d’interviewer plus tôt dans l’après midi, débarque sur scène avec ses musiciens. On l’avait découverte en octobre peu avant la sortie de son album Retiens Mon Désir, qui depuis, squatte allégrement notre platine et nos playlist avec des titres aussi réjouissants qu’Electricité ou Château Perdu. La grande qualité de Cléa Vincent, c’est qu’elle pense et vit pour la scène. Ses chansons sont ainsi travaillées et réadaptées pour nous faire vibrer en live. Et on peut l’avouer c’est une vraie réussite. En 5 minutes et une chanson à peine, les musiciens installent une ambiance magique et chaleureuse, emmenant tout le public dans leur univers. Cléa et sa bande nous enchantent avec tout et parviennent même à nous faire danser sur une reprise endiablée de Dalida.

Pour succéder à la tornade-pop Cléa Vincent, il fallait un véritable ouragan scénique. Grande chance pour nous, c’est Naive New Beaters qui débarque sur scène. La bande d’Eurobélix ne vole jamais sa réputation de bête de scène, capable de pousser jusqu’à l’hystérie une salle pourtant déjà acquise. C’est d’autant plus facile lorsqu’on est mené par un showman de la trempe de David Boring, dont la connexion avec le public et le déhanché, plus que suggestif, font le spectacle.
Ajoutez à ça des tubes tels que Get Love ou Shit Happens, véritables bombes scéniques transformant le public en machine à danser et vous comprendrez qu’on se retrouve une nouvelle fois dans un état d’euphorie non dissimulé. Un concert des Naive New Beaters vaut toutes les médecines du monde et devrait même être remboursé par la sécurité sociale tant il est un anxiolytique puissant. Et tant pis si on a un peu des crampes aux jambes, on se dit finalement qu’elles “guériront demain“.

16 mars : Le lendemain justement, on avait rendez-vous au Grand Mix et cette fois-ci impossible d’arriver en retard. Notre chouchou VOYOV, bientôt à l’affiche de notre soirée Divagation à Bruxelles, débarquait en premier sur scène. Le public était déjà là en nombre: une habitude au Grand Mix, où le public apprécie toujours le choix des premières parties qui finissent souvent par devenir des têtes d’affiche. Et même ceux d’ailleurs qui n’étaient pas spécifiquement venus pour lui, VOYOV n’a eu aucun mal à les emmener avec eux. En associant une musique dansante et des paroles léchées et mélancoliques, il frappe fort au cœur et au corps. Le Nantais ne ménage d’ailleurs pas ses efforts sur scène, se déhanchant comme un beau diable et passant d’un instrument à l’autre. En plus du tubes Les Soirées, on appréciera fortement sa nouvelle chanson pour l’instant intitulée Légendes Urbaines et jouée pour la première fois ce jeudi soir. Un futur tube en puissance. Mention spéciale à sa trompette qui donne un véritable côté épique à ses compostions. En un peu plus de 30 minutes, il aura mis tout le monde d’accord et au vu des discussions suivant son set, on se dit qu’on ne s’est pas trompé: l’avenir appartient à VOYOV.

Le temps d’une courte pause et voilà que débarquent sur scène les héros de la soirée: The Pirouettes. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le murmure du succès qui se sifflait à nos oreilles en octobre, au moment d’un concert chez feu la péniche, s’est transformé en joli cri. On remarque que la salle est Carrément Carrément pleine pour voir jouer le couple le plus sympa de la scène française. Et il ne faut pas longtemps pour transformer le Grand Mix en dancefloor bouillant. Le public, plutôt jeune mais pas que, connait les paroles et se déhanche avec plaisir sur des chansons à la croisée de la chanson française, du hip hop et des 80’s. On sent que les Pirouettes tournent depuis un moment maintenant, leur set est maitrisé, tout en laissant place à une spontanéité et une fraicheur bienvenues. Les tubes comme Jouer Le Jeu ou Signaux font partie des points d’orgue de ce set, avec l’inévitable Dernier Metro. On notera aussi une scénographie assez géniale: des images défilent derrière le groupe avec son logo bien en place (un peu comme les Naive New Beaters la veille).

En deux soirées, on aura donc confirmé avec plaisir que la scène française est non seulement talentueuse, mais qu’elle est surtout foisonnante et éclectique. C’est un véritable plaisir de voir des groupes si différents mais tous portés par une même et simple idée: faire d’un concert un moment suspendu dans le temps, un moment parfois doux, parfois dansant, parfois mélancolique, mais surtout un moment de plaisir.

Article écrit en collaboration avec Ludivine Müller.

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