Photos : Paul-Louis Godier pour La Vague Parallèle
Le weekend dernier, La Vague Parallèle a traversé les frontières pour écouter, voir et chanter L’Amour. C’est à Genève, dans le centre culturel alternatif L’usine que Disiz, ancien La Peste, a performé le 26 novembre pour y défendre son dernier album et tout ce qu’il a déjà pu offrir de plus beau à la musique.
Le rappeur D’Amiens, ayant déjà exploré le rap à travers toutes ses facettes, se prête au jeu du rappeur lover depuis la sortie de son dernier album L’Amour, dévoilé le 18 mars 2022. Un retour marqué, désormais disque d’or. Presque 8 mois après, ce disque fait encore parler de lui et remplit les salles musicales les plus enivrantes de France et d’ailleurs. Samedi dernier, c’est au bord du Rhône, en Suisse, que le tourbus de l’artiste fait halte devant L’usine, où le nom de Disiz fait salle comble. Allure d’une boîte de nuit, l’espace intimiste et obscure, assurera une certaine proximité avec l’artiste. Que demander de mieux lorsque que la température extérieure frôle le négatif et que le public ne demande qu’à se réchauffer le corps et le cœur ? Entre le public qui le suit depuis des années et celui qui l’a découvert avec son album Pacifique, près de 750 personnes sont au rendez-vous ce soir-là !
Une première partie de spectacle orchestrée par LUCASV (qui n’est autre que l’un des producteurs chéris de Disiz) tempère peu à peu les quelques centaines de personnes amassées devant la scène. Son petit poulain a beau très bien manier les platines, le public guette la porte de la loge surplombant la salle dans l’espoir d’y apercevoir l’homme tant attendu. Impatience bientôt assouvie lorsqu’une silhouette obscurcie par la lumière orange tamisée entre sur scène. Cette silhouette appartient bien à celui pour qui les auditeurs du rap francophone ont tremblé le 18 mars dernier. Malgré une prestance scénique imposante, Disiz partage les quelques mètres carrés de son terrain de jeu avec ses musiciens, certains déjà aperçus lors de son passage à Dour cet été.
Disiz commence par infuser la salle d’un amour mélancolique et consolant avec ses titres Tue l’amour et Sublime. De quoi nous rappeler que l’époque de Bête de bombe est belle et bien derrière nous. Mais on ose espérer que cette nouvelle facette de l’artiste, débordante de vulnérabilité, marquera tout autant notre époque. Après avoir posé le décor, le rappeur s’adresse à toutes les âmes solitaires : « Est-ce qu’il y a des célibataires dans la salle ce soir ? C’est peut-être le moment de vous parler. Là. Maintenant. Peut-être que ce concert pourrait changer les choses… ». Enchaînant directement sur DISPO ?, Disiz espère inciter toutes ces âmes solitaires à être célibataires mais ensemble, le temps de cette soirée !
Après avoir dépeint les couleurs chaudes de son album disque d’or, Disiz a tout de même tenu à rendre hommage à un autre projet à succès. Nous plongeons donc dans le grand bain de Pacifique avec les titres Radeau, Carré bleu, Passage secret (Soma) et Splash. Le temps s’arrête lorsqu’un faisceau de lumière éclaire l’artiste se faufilant entre les têtes ébahies des spectateurs.rices pour interpréter, à leur côté, son titre phare Qu’ils ont de la chance. Quelques timides « merci » se font entendre dans la salle suite à cette prestation émouvante.
Si autant de ses titres sont connus pour leur mélancolie, d’autres ont le pouvoir de nous rendre heureux. Rencontre, par exemple. Tous en cœur, le titre a dû se faire entendre jusqu’en Belgique ! N’est-ce pas le bon moment pour faire son BeReal du jour ? Pour une jeune fille au premier rang, ça ne fait aucun doute ! Cette énergie restera jusqu’à la fin du spectacle, au fil duquel Disiz et ses musiciens prennent la liberté de jouer deux titres exclusifs. Pour finalement nous faire sortir sur une deuxième interprétation de Casino, et nos émotions en pagaille.
Sortez les briquets, les briquets.