DMS surfe sur la nouvelle vague d’influence du rap français avec son premier projet Rideaux Bleus. Après deux années de travail, quelques titres et de belles collaborations, le jeune rappeur s’est fait une place et devient facilement identifiable parmi le catalogue de rappeurs de cette nouvelle génération. L’occasion est venue pour nous de surfer sur la vague DMS.
Aujourd’hui, il nous présente Rideaux Bleus, un projet sur lequel on retrouve des invités influents tels que Chanceko, Le Motif, La Fève et 99, ainsi que de nombreux producteurs talentueux. Autant d’artistes qui partagent un même ADN, aux multiples sonorités et influences. Une compil de génies apportant une certaine homogénéité et une cohérence au projet dans sa globalité. Ces artistes, regroupés sous une appellation un peu floue de “New Wave”, s’affranchissent des codes du rap de manière assumée, étant à présent au devant de la scène du rap avant-gardiste.
On ne veut pas spécialement proposer quelque chose de différent, c’est juste une musique propre à nous. On aime faire des expériences, jouer avec les effets, les baby-voices, etc. Moi, par exemple, je vais pousser sur l’autotune le plus loin possible et m’en servir comme un vrai instrument.
Rideaux bleus fait d’abord référence à un aspect spirituel apporté au projet, que l’artiste mentionne d’ailleurs dans son morceau éponyme ; « Est-ce Dieu a béni le gang / À travers ces rideaux bleus ». Mais le choix de ce titre se greffe également au ciel qui prend une place importante dans les décors et l’ambiance du projet ainsi qu’à son label Ciel, au cœur de la production de ce projet.
Des artistes comme Sonbest, Khali, Chanceko et tous ces gars-là, avant de bosser dans des studios bien équipés, on bossait dans nos chambres. Au départ, on fait nos propres rec., nos propres recherches en termes d’effets, de plugins, etc. Donc le fait de monter notre label Ciel, ça nous permettait de rester le plus autonome possible dans la conception et la création de notre musique. D’autant plus que notre musique est encore lowkey, en phase de développement et même si nos projets sont aboutis, on est constamment dans la recherche. Je pense que c’est compliqué d’avoir cette autonomie dans les grands labels où on donne notre plein pouvoir à d’autres gens. Signer des contrats d’artistes sur des profils comme les nôtres, ce serait nous freiner dans notre propre création et vision de la musique.
Constat unanime après l’écoute attentive du projet : quelle essence ! Titre après titre, couplet après couplet, DMS impose et pose une empreinte de plus à la palette des rappeurs d’influence. Aux allures de « mauvais garçons », comme se décrit lui-même le rappeur dans son titre Pendentif, il étale de manière nonchalante son affinité particulière pour l’argent, les femmes et la notoriété. Même si ce genre de thématiques revient constamment dans le rap français, DMS s’approprie complètement l’interprétation de cette vie d’artiste. Jusqu’à ce que le rideau tombe sur les deux derniers morceaux du projet dans lesquels le rappeur dévoile et extériorise ses émotions, ses doutes et ses démons.
Sur la conception du projet, il y a quelque chose de très egotrip au début et tout au long de l’évolution du projet, la carapace de cet egotrip tombe petit à petit pour arriver sur des morceaux plus personnels. C’est vrai qu’il y a des thématiques qui reviennent beaucoup, mais je voulais plus exploiter les toplines et l’aspect musical que mes textes. Après, c’est quelque chose que je vais développer sur mon prochain projet, que j’ai commencé à travailler et dans lequel j’ai envie de me livrer plus. Tu sais, à l’époque des réseaux où les personnes te suivent et partagent beaucoup, quand tu te livres dans tes textes tu donnes de la matière personnelle à des gens, mais tu ne sais pas comment ça va être accueilli. Donc, ce projet, c’est une entrée en la matière, je ne me voyais pas arriver et raconter ma vie directement à tout le monde.
Pour affiner ce travail léché, DMS dévoile le clip de Rideaux Bleus. Fidèle au décor et à l’ambiance du projet, ce visuel ne trahit pas l’aspect qualitatif que propose le rappeur.
Voici Rideaux Bleus, 10 titres, 0 skip.
Sortez les briquets, les briquets.
