Doechii balance une masterclass de versatilité pour sa session COLORS
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
13/10/2022

Doechii balance une masterclass de versatilité pour sa session COLORS

On vous la présentait récemment comme une superstar en devenir, et rien dans ce que Doechii propose ne semble contredire cette promesse. En août dernier, elle dégainait un EP de cinq morceaux aussi éclectiques que puissants, consolidant une discographie déjà bien ficelée. Joyau multi-registres de l’écurie TDE, l’inclassable Doechii continuait récemment de faire ses preuves chez COLORS avec son nouveau single Stressed. Prenez note, voilà à quoi ressemble un 10/10.

Sabotagin’ me ’til I’m forced to rip the mask off
This lobotomy is just a reflection of the last lost
This body is in remembrance of the last lot
And this lady is too pretentious of the mascot

Sur ce nouveau single orphelin (on croise les doigts pour un premier album bientôt), l’Américaine quitte l’ego trip qui a fait la gloire de ses premières sorties pour délivrer un texte personnel et rempli de vulnérabilité. Son rapport au stress est ici ciselé via différents moods, tantôt fiévreux sur un rap débité à vive allure, tantôt plus suspendu avec un RnB langoureux et même quelques envolées vocales. Une méthode qui rappelle son tube manifeste Yucky Blucky Fruitcake, véritable kaléidoscope hybride qui prouvait déjà toute la versatilité de l’artiste.

I’m in Balenciaga, bitch/I’m with Colors you know, and I’m still stressed

 

Un véritable plaisir, donc, de voir cette maîtrise du caméléonisme musical transposée en live devant les toiles monochromes de chez COLORS. Ce n’est pas tant qu’elle passe d’un genre à l’autre sans mal, mais surtout que chacun d’entre eux se voit accordé une parenthèse convaincante tout en s’assemblant sur un morceau d’une cohérence forte.

Pas besoin de beat switchs ici, c’est le timbre et le flow de Doechii qui temporisent le morceau, au fil d’une instru planante produite par un trio de choix, dont 48th St (à l’œuvre pour la regrettée Chynna) ou encore iotosh, producteur jamaïcain derrière certaines pépites de Protoje. À tout cela se glissent les “AH!” caractéristiques de Doechii, qui insuffle via ces cris tribaux (retrouvés sur l’explosif Crazy) une bonne dose de bestialité féminine.


 

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