La politique est devenue un spectacle. Toujours plus loin, toujours plus grand, toujours plus fort. Pas étonnant que désormais elle se transforme en musique. Aujourd’hui, nous n’allons pas vous parler du titre de Joachim Son-Forget avec Doc Gynéco mais bien de l’un des projets les plus excitants de la scène électronique française : Dombrance, qui est bien décidé à ramener la politique sur le dancefloor. Tout un programme qui trouve aujourd’hui une nouvelle déclinaison avec Taubira.
En politique, il faut avoir la peau dure. Encore plus quand on est une femme. Encore plus quand on s’appelle Christine Taubira. Parce qu’elle aura tout subi, tout vécu : sexisme, racisme, homophobie, calomnie. Et qu’elle n’aura finalement jamais plié l’échine, restant droite dans ses bottes, contre vents et marées, face à la stupidité et la violence du pays des soi-disant lumières mais capable de plonger de plus en plus profondément dans l’obscurantisme et la bêtise la plus bête et la plus terrifiante. Pour tout ça, l’ancienne garde des sceaux méritera tout notre respect. Et cette paix intérieure, cette façon presque improbable de rester zen face aux événements et aux torrents de boue qui se sont déversés sur elle, a désormais une chanson et une illustration : Christine Taubira est transformée en maître zen et mise en musique par Dombrance.
Quelques mois après avoir transformé Raffarin en hit électronique, croisement réjouissant et hyper efficace entre Soulwax et la disco, le musicien revient avec un nouveau chapitre de son projet qui vise à transformer les hommes et femmes politiques en pépites musicales. Ici, l’ambiance est forcément moins immédiatement efficace, Taubira retranscrivant avec une incroyable perspicacité les ambiances et les sentiments soulevés par la récente carrière ministérielle de la femme politique. On se retrouve donc face à des ambiances plus sombres et mélancoliques à la limite du mystique et de l’élévation spirituelle. On danse, certes, mais en gardant en tête toutes les avancées qu’on a encore à faire. La voix se fait plus distanciée, dans un spleen urbain qui exprime à lui seul toutes les progrès nécessaires à venir. Un titre qui pousse à l’écoute continue, s’incrustant dans notre esprit de plus en plus au fil des répétitions. Un mantra qui se transforme en obsession, Dombrance a une nouvelle fois bien réussi son coup. Désormais, on attend la suite avec beaucoup d’impatience.
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.