Eddy de Pretto nous fait (encore) tomber « croque love »
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Auteur·ice : Valentin Dantinne
20/01/2018

Eddy de Pretto nous fait (encore) tomber « croque love »

Le phénomène parisien Eddy de Pretto ne s’arrête décidément plus. Après avoir inondé la presse et les radios avec son premier EP « Kid » ces derniers mois, les Victoires de la Musique le nominent dans la catégorie Révélation scène de l’année. Ce vendredi, le voilà désormais invité de la chaîne COLORS pour un live exclusif de son nouveau titre « Random ». Dernier bijou qui nous rappelle que la nouvelle vague de la chanson française a de beaux jours devant elle. Décryptage.

L’ovni mélangeant musique urbaine et chanson française a encore frappé. Si de nombreux médias le mentionnent comme un des artistes à suivre en 2018, Eddy de Pretto nous montre à travers ce nouveau live que c’est loin d’être injustifié. Toujours aussi percutant et sans fioriture, le banlieusard déclame ses phrases et se dévoile sous une nouvelle facette : son rapport très actuel à l’amour.

Souvent je mens pour faire croire à mon dedans/Qu’il vibre démesurément et qu’il peut même plaire à plein temps/Avec juste un ou deux baisers que je chope à l’envolée/Je m’imagine des volcans qui inonderaient mes champs de plaies.

Dans ses nouveaux vers, le chanteur parle sèchement de sentiments et de désillusion avec une vision très contemporaine, à la fois crue (« des sextos juste pour jouer ») et romantique (« quant à moi, je tombe amoureux »). Après avoir abordé les thèmes de la virilité, de sa banlieue ou de la lassitude des soirées arrosées, le blondinet au physique qui dénote s’attaque maintenant à quelque chose d’encore plus personnel et plus enfoui. On retrouve cette rythmique des anciens morceaux et ce débit parlé-chanté qui atteint sa cible. Une fois n’est pas coutume, sa poésie est fine et éloquente afin d’exprimer ce qui pourrait se traduire par l’empressement d’un amoureux lors d’un coup de coeur : s’imaginer bon nombre de films au départ de pas grand-chose. Le jeune homme a cette façon de se mouvoir qui le caractérise déjà et qu’on a pu voir dans de nombreux lives où il n’était muni que de son iPod, de son micro et de son propre corps. Se laissant porter par son flow, il s’agite dans l’espace avec une gestuelle soignée sur les beats qui l’accompagnent. Ce qu’on aime avec Eddy de Pretto, c’est que l’ensemble de sa proposition artistique est un rendu pur et minimaliste. Des textes sincères et bruts de décoffrage empreints d’une sensibilité intériorisée. Une esthétique simpliste dans sa parure pourtant si particulière. Il faut dire que le bonhomme doit certainement se donner du mal pour éviter toute catégorisation, lui qui se revendique non-genré et contre les classifications. Alors il brouille les pistes et rend toutes les frontières des genres floues. Sans pour autant oublier de frapper là où c’est juste.

Son premier album est prévu pour mars 2018 et dire qu’on a hâte serait un euphémisme. Il sera deux fois au Botanique cette année (le 22 février avec Vincent Scarito déjà sold out et pour les Nuits 2018 aux cotés de Nemir et d’Aloïse Sauvage le 5 mai) et vient d’être annoncé à l’affiche des Ardentes le 5 juillet. De quoi pouvoir s’enivrer de ses textes en live, plutôt deux fois qu’une.

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