Entre délicatesse et simplicité, Gregory Alan Isakov nous revient avec un live hors du temps
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Auteur·ice : Hugo Payen
18/04/2021

Entre délicatesse et simplicité, Gregory Alan Isakov nous revient avec un live hors du temps

| Photo : Rebecca Caridad

Dans ses Session Numérique, La Vague Parallèle sillonne la toile à la recherche de ce qu’Internet nous réserve de plus fort, de plus doux, de plus coloré. Aujourd’hui, on revient sur un titre emblématique de l’éblouissant Gregory Alan Isakov, She Always Takes It Black, qu’il a décidé de reprendre avec toute la douceur et l’authenticité qu’il a pu y déposer il y a huit ans maintenant. Un retour aux sources en toute simplicité qui nous permet de patienter encore un peu en attendant la sortie de son huitième album. 

Fraichement débarqué d’Afrique du Sud dès son plus jeune âge, Gregory Alan Isakov découvre rapidement les joies des grands espaces américains regorgeant d’inspiration et d’ambitions. Après des études d’horticulture et d’agriculture, c’est dans la petite ville de Boulder dans l’État du Colorado que ce fascinant singer-songwriter décide de s’installer avec sa famille. Et si Isakov se consacre quotidiennement au bien-être de ses terres et de sa ferme, il n’en oublie pas pour autant un autre de ses premiers amours, la musique.

Nous proposant une folk naturellement honnête et authentique, c’est accompagné de banjo, harmonica et d’instruments à cordes en tout genre que l’on peut retrouver Isakov depuis presque vingt ans maintenant. La musique que nous offre Isakov s’apparente alors à un véritable travail d’orfèvrerie, ne laissant aucun détail de côté. Une vision artistique étincelante et artisanale qui lui permet aujourd’hui d’atteindre les hauteurs d’un genre peu mis en lumière de notre côté de la planète.

La musique a toujours fait partie de ma vie. Je joue quotidiennement, avant ou après mon travail. C’est quelque chose de presque élémentaire, quasiment vital pour moi. Je n’aurais jamais cru une seule seconde que j’allais pouvoir faire ça de ma vie comme job en plus de mon quotidien à Boulder. Et c’est la plus belle chose qui aurait pu m’arriver. 

Et comme une évidence, pas un jour ne passe sans qu’Isakov ne décroche quelques accords de sa guitare, sorte sa plume délicate pour écrire au gré des aventures que la vie lui propose. Une passion qui s’apparente à un besoin presque vital pour l’artiste qui, après six albums aussi puissants qu’envoûtants, voit la consécration d’une vie arrivée en 2019. Depuis des années, Isakov parcourt le monde entier aux côtés de talentueux musiciens, tout en maintenant ses devoirs d’agriculteur. Avec la sortie il y a deux ans de son cinquième album studio, Evening Machines, et de ses titres phares San Luis et Chemicals, sa carrière musicale impressionnante atteint de nouveaux sommets, lui ouvrant les portes de la célèbre cérémonie des Grammy Awards grâce à une nomination pour Meilleur Album Folk de l’année.

Depuis, Gregory Alan Isakov s’est vu prendre un peu de recul, s’octroyant cependant quelques dates à travers le globe. Un peu de temps hors des tourbillons de la vie, qui lui permet alors de se concentrer sur la suite de son aventure musicale. Se faisant discret depuis trois ans maintenant, c’est au travers d’une session acoustique somptueuse que l’on a pu redécouvrir aujourd’hui toute la sensibilité de l’artiste et de son univers ensorcelant.

 

Au cœur de son studio assombri pour l’occasion, Isakov et sa seule guitare acoustique nous prennent alors par la main pendant ces trois minutes hors du temps et nous accompagnent sur She Always Takes It Black, cette ballade originale de 2013 clôturant avec panache son quatrième album. Un live qui nous permet de retrouver toute la délicatesse de l’artiste et sa touche personnelle indétrônable nous ayant tant manqué pendant ces trois années.

La carrière de Gregory Alan Isakov repose sur cette vision artistique presque difficile à décrire de par ses complexités et son authenticité. Ce que l’on peut affirmer cependant, c’est que la magie continue d’opérer après ces vingt années de carrière, et ne risque pas d’arrêter d’opérer de sitôt. Avec ces subtiles mais déchirantes mélodies, le troubadour américain ne cesse de remuer nos émotions, album après album. Et en attendant le prochain, en pleine phase d’enregistrement, cette capsule temporelle remise au goût du jour par l’artiste lui-même saura trouver vos cœurs impatients avec toute la tendresse qui fait de Gregory Alan Isakov, le génie qu’il est aujourd’hui.