Entre post-rock et vaporwave, découvrez Slamino
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Auteur·ice : Guillaume Scheunders
14/04/2022

Entre post-rock et vaporwave, découvrez Slamino

C’est pendant le premier confinement, en 2020, qu’éclot l’idée de Pablo Fleury, aka Slamino, de se lancer dans la production. Évoluant auparavant dans une formation de math-rock appelée Rince-Doigt, le néo producteur bruxellois s’en est détourné pour s’engouffrer sur le chemin de la vaporwave. Il vient de dévoiler son premier EP, Ego Trip, sur le très bon label Luik Music (It It Anita, Annabel Lee, Alaska Gold Rush…), synthétisant ses premières compositions où l’on découvre sa tendance électronique subtilement parsemée de traces de son amour pour le post-rock.

Je n’ai pas d’idée précise quand je compose”. C’est lors du premier confinement que Pablo Fleury s’est mué en Slamino. Ses racines aux accents math-rock ou post-rock, issues de son expérience précédente au sein du groupe Rince-Doigt, il les a déclinées en une musique électronique guitarisée qu’on pourrait apparenter à de la vaporwave, genre rendu célèbre notamment grâce au mouvement Simpsonwave. “Quand on gratte le vernis, c’est un genre hyper riche avec plein de déclinaisons, des connotations, des sujets qu’on y retrouve qui me parlent beaucoup.”

 

Certains événements sont parfois le fruit du hasard. Le projet de Slamino aurait sans doute pu ne jamais voir le jour sans un coup de marketing de la marque Ableton en 2020. “J’avais un groupe avec lequel on composait, mais le confinement lui a un peu été fatal. En parallèle à cela, Ableton a eu la très bonne idée de mettre son logiciel en période d’essai gratuite. Je me suis mis à la production grâce à ça. L’énergie que je mettais dans le groupe, je l’ai donc concentrée dans les productions que je réalisais dans ma chambre.” En 2021, il sort déjà son premier single, Electric Pond, morceau phare de l’EP avec lequel on cerne d’entrée le style du Bruxellois : un loop de guitare prédominant introduit par quelques glitchs, évoluant vers des sonorités synthétiques oscillant entre consonances et dissonances. Un début plutôt réussi pour quelqu’un qui n’avait aucune notion de composition électronique auparavant.

 

J’aime créer des accidents sonores

 

Venant d’un univers résolument post-rock, Slamino est sorti de sa zone de confort pour composer cet EP, s’inspirant de modèles plus tournés vers l’electronica. “Je me suis un peu inspiré de Thom Yorke et de son album The Eraser, qui mélange la froideur des machines avec des guitares. Mais aussi d’artistes comme Boards of Canada ou Mogwai au niveau post-rock.” Et sans avoir la moindre idée d’où sa musique allait le mener, il a suivi ses mélodies assez naturellement pour arriver au résultat que l’on connait aujourd’hui. “J’étais moi-même le premier surpris de la tournure et du genre vers lesquels mes morceaux partaient”, s’amuse-t-il.

 

Son esthétique visuelle s’appuie énormément sur sa musique. Le côté glitché, dissonant, imparfait, que ce soit de ses clips ou de ses morceaux, lui est primordial. “C’est une esthétique qui m’inspire, ce côté imparfait, glitché qu’on retrouve dans ma pratique de guitare avec des pédales d’effets qui vont déstructurer les notes. Pouvoir arriver à glitcher, ça me semblait une évidence, explique-t-il. Dans ses précédents groupes, il a développé l’habitude d’enregistrer des sons qui pouvaient être reproduits en live. Ici, il a nagé à contre-courant de cette idée, sans se poser la question. “J’ai essayé d’obtenir des sons que je n’aurais jamais pu obtenir, sans me poser la question de savoir si je pouvais les jouer en live ou pas.”

En travaillant avec des samples, Slamino a introduit une autre nouveauté dans sa musique : des paroles. Si elles sont ici presque anecdotiques, il ne s’interdit pas d’aller plus loin dans le futur en posant des paroles sur ses productions. “Que ce soit moi ou des invités, c’est quelque chose que j’aimerais bien faire par la suite”. Mais ce qui l’anime le plus pour ses prochaines productions, c’est de mettre davantage en avant le jeu de synthés. “La guitare reste la sécurité, mais je voudrais davantage me plonger dans la connaissance de la synthèse sonore, travailler des ambiances. J’aimerais bien proposer des EP avec des ambiances précises, des thématiques…”

Retrouvez Slamino en concert à La Vallée le 15 avril, au Kultura le 22 avril, aux Aralunaires le 30 avril ou encore au Reflektor le 1er juin.


 

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