Eosine nous a déjà fait vibrer et rocker avec Plant Healing, il y a un mois. Avec Digitaline, le groupe confirme la direction que va prendre son EP et affine son identité musicale. Dès les premières notes de Digitaline, un riff nous capte directement, rappelant les atmosphères hypnotiques de The Cure. Mais outre l’influence post-punk, Eosine est à fond dans le shoegaze, et rappelle d’ailleurs des groupes iconiques du genre, comme Lush.

Ce single s’inscrit parfaitement dans le genre : le son est dense, immersif, porté par des guitares distordues et reverberisées. Elena Lacroix chante d’une voix un peu distante et vaporeuse. Le groupe casse le rythme du morceau plusieurs fois, et crée ainsi du relief qui donne différentes dimensions à cette chanson à la fois douce et intense, qui suspend le temps puis qui donne envie de se casser la nuque en balançant sa tête trop fort. Bref, du relief, quoi.

Le clip, co-réalisé par Joris Ngowembona et Elena Lacroix, est simple mais envoûtant : les membres du quatuor se donnent sous des jeux de lumière verdâtre tamisée, qui ajoutent une part de rêve à leur énergie incroyable.

Le rêve tourne d’ailleurs un peu au cauchemar lors du pont où Elena Lacroix, en vraie rockstar, enchaîne des phrases de panique en tenant un regard caméra, ses voix se superposent, on ne comprend pas tout mais on saisit un “I’m disintergrating“. C’est comme une transe. Ce couplet, additionné à des effets visuels un peu anxiogènes, se finit en apothéose par un cri suivi d’un final instrumental absolument jouissif.

Ce clip promet un beau moment en concert, tant Digitaline semble avoir été composé pour nous permettre de nous lâcher au beau milieu d’une foule en effervescence. Pour entendre Eosine en live, ce sera soit au Botanique à Bruxelles, le 24 octobre soit au Reflektor à Liège, le 12 décembre. Alors, on s’y voit ?