L’homme est-il condamné à lutter contre les machines ? De Black Mirror à Hollywood en passant par René Descartes, ces dernières fascinent en tout cas les êtres humains autant qu’elles les interpellent. Alexandre Bazin, lui, en a fait son pain quotidien. Depuis son poste au Groupe de Recherches Musicales, il cohabite au quotidien avec des machines légendaires. Synthétiseur modulaire, sampleur, prise de son, bande analogique ou mise en boucle de vinyles, l’artiste baigne en permanence dans un esprit de recherche. Et dévoile It Comes In Waves, prise de contact initiale avec le petit nouveau de Kowtow Records.
Premier élément à découvrir de l’album Concorde à paraître cette année, It Comes In Waves oscille avec brio entre tension et apaisement, comme l’océan qui l’inspire. En à peine deux minutes, le dialogue entre l’homme et les machines se voit sublimé. Une myriade de couleurs nocturnes, aériennes et graves, qui trouvent écho dans les images signées Jeff Scher qui les accompagnent.
L’artiste dont on peut admirer les films expérimentaux au Centre Pompidou, au MoMA ou au Guggenheim nous offre une succession frénétique de collages colorés à base de publicités et de pop culture alliant douce dystopie et optimisme chancelant. Si les images s’enchaînent à une vitesse folle, on ne peut que vous conseiller de faire pause ici et là, au hasard. Chaque visionnage sera l’occasion de découvrir une nouvelle œuvre, comme une manière de se laisser porter par le hasard.
Alexandre Bazin signe avec It Comes In Waves une vibration onirique qu’il a le mérite de faire résonner chez autrui, et qui ouvre la voie à de multiples explorations à venir. Car l’éthéré producteur, à peine lancé, n’est pas près de s’arrêter.
Petit, je pensais que Daniel Balavoine était une femme. C’était d’ailleurs ma chanteuse préférée.
