| Photos : Nereis Ferrer
Dans notre élan de découvertes musicales aussi brutes qu’ensorcelantes, c’est sur le nouveau projet de Bianca Steck que se portent nos oreilles de passionné•es en ce premier jour d’été. Pour célébrer l’annonce d’un premier album déjà prometteur, c’est sur Old Fashioned Parade, un premier teasing éclatant, que Bianca Steck nous revient. Coup d’œil.
Si son nom ne vous dit rien, pas de panique. Avec Old Fashioned Parade, c’est la parfaite introduction vers son univers délicat que Bianca Steck signe aujourd’hui. Architecte et musicienne, c’est naviguant entre ses deux passions que l’auteure-compositrice d’origine britannique et allemande tente de construire son petit monde musical.
Ancrée dans la tradition classique de par une formation au Conservatoire de Barcelone, Bianca Steck allie la richesse de son piano aux différentes explorations que lui apportent la folk et la pop. Entre des harmonies intimes et des textes gorgés de sens, Bianca arrive à convaincre en quelques secondes.
Un sens du storytelling que l’on a pu découvrir il y a deux ans déjà, à travers un premier EP : A Site for My Mind, où s’entremêlent quelques histoires écrites après son passage par la Norvège. Une aventure tant personnelle que musicale, qui lui ouvrit les portes vers de nouvelles perspectives.
Sur Old Fashioned Parade, l’auteure-compositrice tente d’exprimer de toutes ses forces cette frustration quotidienne, face à cette prétendue marche de la société vers le progrès qui n’est finalement qu’une procession pleine de prétention. Elle dépeint alors la société comme un podium où les gens se suivent sans réfléchir, sans se soucier de la direction ou de l’objectif.
Une vision pleine de sens et des mots forts qui ne peuvent que résonner encore plus fort ces derniers jours. On doit l’avouer, ça fait du bien de les entendre ces mots. Une dose de douceur plus que nécessaire, qui vient nous mettre un peu de baume au cœur.
À l’image, c’est sous l’œil de Romain Szuwalski qu’Old Fashioned Parade prend vie. Une mise en scène chorégraphiée à la perfection qui vient habiller tout ce que l’auteure-compositrice nous raconte trois minutes durant. Des mouvements de danse venus symboliser l’enchaînement de nos mouvements quotidiens répétitifs, nos actions et nos apparences presque uniformes.
Dans un effort de la ramener avec elle dans ce monde décrit à travers les mots de Bianca Steck, dans leurs routines finalement, celle-ci résiste. Elle résiste obstinément à rentrer dans cette conformité commandée, dans ce mode de vie.
Un avant-goût de la direction artistique que prendra son premier album, en pleine construction aux côtés de Nil Ciuró et prévu pour l’année prochaine sous Unday Records. Encore un peu d’attente donc, qui le vaut sans aucune hésitation.
Toujours au premier rang d’un concert par amour mais surtout parce que je suis le plus petit. Je fais de la mélancolie mon principal outil.