Crédit photo : Nina Hasni
Il est parfois des étoiles si brillantes qu’on s’étonne de ne les avoir vues plus tôt. On fait ici amende honorable et elle nous le pardonnera sans doute : on était passé·e à côté du premier EP de Tetha, Bound To Lose. Vous le savez, on n’est pas du genre à répéter les mêmes erreurs et on était bien décidé·e à nous rattraper. C’est donc avec un plaisir non dissimulé qu’on vous présente aujourd’hui son nouveau clip, Rosebud, un véritable cri du coeur à découvrir en exclusivité sur La Vague Parallèle.
Une fois n’est pas coutume, on va commencer par un conseil : pour apprécier à sa juste mesure le titre qui va suivre, on vous recommande chaudement de prendre le temps d’enfiler un bon casque. N’y voyez aucune coquetterie mal venue et croyez-nous sur parole, vous ne le regretterez pas. Car c’est ici que tout se joue, dans le luxe de détails que propose la musique de Tetha : au moyen des modulations de sa voix aux possibilités étourdissantes, la jeune artiste fait naître des univers entiers, les pare d’atmosphères tour à tour solennelles ou exaltées par un subtil jeu de respirations, leur donne aussi des couleurs souvent sombres, parfois éclatantes.
Cet habile travail sur les contrastes, Tetha le file également dans son esthétique visuelle, qui mêle volontiers l’élégance et la violence. Preuve en est avec son dernier clip, Rosebud, dévoilé dès aujourd’hui en avant-première dans nos colonnes.
Tournée dans le cadre somptueux du massif des Vosges, la vidéo réalisée par Tom Josso débute dans le silence pesant d’une forêt enneigée… Vite rompu par le feu follet Tetha. Et c’est ce qu’on aime aussi dans son projet : loin de proposer une musique vaine et superficielle, il s’attache à explorer les sujets les plus sensibles, quitte à briser la glace et à mettre les pieds dans le plat. C’est le cas de Rosebud, qui s’attaque à l’hypersexualisation dont sont victimes les femmes dès leur plus jeune âge et les invite à se réapproprier leur image. Un véritable cri du cœur, sourd et déchirant, qui monte, gronde et finit par éclater, mettant le feu partout sur son passage sur cette bande-son aux accents hyperpop, acérés et entêtants à la fois.
Après Pure Sadness et Bitch Bye-Bye, la collaboration entre Tetha et Tom Josso accouche donc d’une nouvelle petite merveille à la beauté incandescente, sublimant cette direction artistique qui se nourrit de nos émotions les plus puissantes et de nos douleurs les plus intimes. Les trois morceaux sont à retrouver sur le deuxième EP de Tetha, Biafine On My Scars, à paraître dès demain. Vous l’aurez compris, la comète Tetha est en train de prendre son envol et on lui souhaite une trajectoire fulgurante et pérenne.
Retrouvez Tetha en concert aux Disquaires le 12 décembre prochain.
Pratiquant assidu du headbang nonchalant en milieu festif. Je dégaine mon stylo entre deux mouvements de tête.
