Sans contexte, la ville est un point central de la vie moderne. Qu’elle nous dévore ou qu’elle nous nourrisse, la ville est une partenaire du quotidien, une amie ou une alliée selon les moments et les émotions. Elle est aussi le terreau de souvenirs, d’une adolescence parfois perdue qu’on essaye de retrouver. Pour SiAu, la jeunesse se reflète dans le miroir de Port Marianne, quartier de Montpellier qui l’a vu grandir. C’est aussi le titre du nouveau morceau qu’il dévoile en exclusivité sur La Vague Parallèle.
De notre point de vue, le monde a besoin de douceur. Le quotidien et sa noirceur nous niquent assez la gueule comme ça, on cherche donc des dérivatifs et des échappées vers un retour espéré à la bienveillance, une visite éphémère vers la candeur et tendresse. Dans cette optique, on fait aujourd’hui une escale sur Port Marianne, pépite mélancolique et lumineuse de SiAu. Le jeune homme trempe ici sa plume dans l’encre de sa mémoire, s’offrant une escale fantasmée et rêvée dans les rues occitanes de Montpellier qui ont guidé son éveil et ont fait de lui ce qu’il est. Un retour en apesanteur, léger comme le coton, une ballade de 4 minutes sur le fil ténu de l’émotion, comme un équilibriste qui jongle avec ses souvenirs pour en tirer la sève de son inspiration.
Dans une ballade électronique en français, SiAu puise dans son intime pour nous ramener au notre, les histoires d’adolescence étant par essence universelles : les levers de soleil entre amis, les cuites mémorables et ce sentiment d’infini qui nous aura envahi plus d’une fois. Il a confié la réalisation de la vidéo à sa soeur, Louise Autain, qui capte à la perfection cette essence onirique, ces images à la fantasmagorie prononcée qui joue en miroir avec les propos de la chanson. Des vagues, des corps dansants, les êtres toujours filmés de dos, l’horizon où le ciel rose rejoint le bleu de l’eau… Du flou, de l’imagerie presque réelle pour souligner cette idée de rêve, de retour sur soi presque tangible mais toujours voilé par le temps qui passe et qui modifie fatalement la perception qu’on se fait de notre passé.
Port Marianne a la force émotionnelle de ces amulettes mentales qu’on caresse pour se rappeler de tout ce qu’on a aimé, de tout ce qu’on a vécu, la joie mélancolique des souvenirs qu’on n’oublie pas. Un moment suspendu qu’on chérit à l’infini.
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.