Dark outside, soft inside. Rythmes tapageurs, sujet dur et personnel : Charles nous présente Far Gone, son vibrant second single. Faisant suite à Wasted Time, ce nouvel élan réveille à nouveau l’univers clair-obscur de Charlotte Foret qui confirme son identité artistique pointue. En s’appropriant le thème délicat des violences conjugales, la pépite belge se montre engagée en dégainant un morceau nécessaire, relançant par la même occasion un débat indispensable. Au fil des sorties, Charles continue de sublimer les premières lignes d’une histoire dont vous voulez être les témoins, croyez-nous.
Dans une atmosphère généralement dansante, la voix chargée et forte de la musicienne se mêle à des lignes de basse chaloupantes sur les couplets, avant d’être relevée par des percussions franches et un piano grondant sur le refrain. Des gimmicks pop-rock imparables qui insufflent à ce Far Gone une touche opportune de dynamisme. Et si la facette plus pop de Charles semble rayonner sur ce nouveau morceau, ce n’est pas pour autant que la chanteuse nous a concocté un tube acidulé et naïf, ce n’est pas son genre. Esprit visuel sombre et inquiétant à la Billie Eilish (la comparaison est trop tentante), la cantatrice aux cheveux d’or peroxydés façonne son personnage mi-nonchalant, mi-torturé avec finesse et minutie.
“J’avais plus que besoin d’écrire à ce sujet car moi-même et plusieurs de mes connaissances sommes passées par là et je sais à quel point c’est compliqué d’en sortir. Ce n’est pas normal d’avoir à subir ça, pas normal de se laisser rabaisser par une personne qui est notre égal, que ce soit physiquement ou mentalement. Ce n’est pas non plus à nous de nous demander si on a fait quelque chose de mal car ce n’est pas le cas. Le seul fautif dans l’histoire, c’est l’agresseur.“
Les violences conjugales, un propos à la proximité douloureuse qui se retrouve également dans les séquences léchées du clip. Signé Maxime Lorand, le visuel semble directement inspiré de la vibe à la fois glam, punk et foncièrement dark qui caractérisent Charles. En résultent des tableaux remarquables aux jeux de lumière captivants, déclinés du rouge sanguinaire de l’urgence au bleu glacial mortuaire. La métaphore visuelle parvient alors à mettre en images une problématique tristement d’actualité qui continue de faire ses victimes et de laisser ses cicatrices. En décidant de rouvrir les siennes, Charles condense ses blessures pour les transposer en un hymne à la résilience et à la (sur)vie.
AGENDA :
- 08 Octobre : Nuits Botanique x Festival Fraucofaune (Bruxelles – BE)
Caméléon musical aux allures de mafieux sicilien.