Flavien Berger : rencontre du troisième type
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Auteur·ice : Sybille Kowalski
26/08/2015

Flavien Berger : rencontre du troisième type

C’est l’histoire d’un instant plein de surprises, une belle carte postale sonore qui met du baume au cœur : l’écoute du premier album de Flavien Berger, Léviathan. Un album de ceux qui libèrent leur potion magique dès la première écoute et finissent par ne plus vous quitter. Léviathan, la bande son d’un été qu’on voudrait sans fin.

Un premier rendez-vous est pris sur la plage baignée de soleil, un samedi après-midi de Route du Rock. Flavien Berger faussement mal à l’aise nous met rapidement dans sa poche dans un cadre idyllique. Conquis d’avance ou simplement de passage, le public se laisse bercer au rythme de Léviathan, et de Mars Balnéaire et Glitter Glaze, les premiers EP du jeune homme. Les mains sont levées, les jambes dansent dans le sable dans une ronde de sourires.

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© La Vague Parallèle

LA ROUTE DU ROCK

A peine le temps de nous remettre de nos émotions, nous le retrouvons pour faire connaissance, discuter musique, plage et frites bruxelloises.

La Route du Rock, il ne connaissait pas vraiment, manifestement plus porté par une culture ciné que par les festivals musicaux : « Quand j’ai commencé à raconter autour de moi que j’allais jouer à la RDR, on me disait  ‘ouah super prog, c’est la classe, c’est le meilleur festival en France’. Je me suis dit que j’étais super chanceux. »

Concernant son concert de la veille, on avait vu juste, tout le monde a pris son pied. « J’ai pris un plaisir monstre. Je pense que ça m’aurait moins plu de jouer dans le Fort (Fort de Saint Père où ont lieu les concerts du festival). C’est du contexte que dépend ma façon de faire le concert. Plus j’ai de choses à voir, à imaginer, plus mes improvisations vont être liées à des choses intéressantes. »

Un concert sur la plage gratuit, ouvert à tous, la surprise autant que le plaisir étaient lisibles sur les visages « Face à l’océan, ce que je voyais c’était presque une œuvre d’art contemporain, tous ces gens et derrière le paysage même plus bleu mais doré, ondoyant. C’était méga beau. »

 

L’IMPRO POUR SE METTRE A POIL

Vous l’avez compris, les improvisations font complètement partie du show. Flavien Berger conçoit chacun de ses concerts comme un exercice d’esprit en direct permettant de faire des rapprochements de choses en tâtonnant du côté de l’absurde.

« Je ne dis jamais la même chose en live. Ca permet de te mettre un peu à poil. Du coup, ceux qui ne connaissent pas ta musique savent un peu qui tu es. T’es là en ce moment et tu fais pas un truc que t’as fait la veille et que tu feras le lendemain. C’est ça que je veux à tout prix, faire quelque chose de différent à chaque fois. »

 

UNE IDENTITE VISUELLE FORTE

Bruxellois de cœur, il nous explique y avoir vécu deux ans. Actif au sein de son « collectif de recherche musicale et transcendantale » le Collectif Sin, il travaille principalement sur des traductions sonores, des expériences physiques du son. Ca paraît compliqué mais ça ne l’est pas vraiment : « En fait ça veut dire comment tu fais du son à partir d’une image et comment tu fais une image à partir du son. » Robin Lachenal également membre du collectif chapeaute tout le projet visuel de l’album de Flavien. Il réalise toutes les vidéos de l’album, chaque chanson aura même sa propre vidéo. Le clip ne se conçoit pas comme un simple produit marketing. « Cliper chaque morceau de l’album va permettre de créer une sorte de grande histoire de musiques dont tu es le héros et en fait, on retrouve des éléments récurrents, on peut voir un « 8 », une flaque et un coucher de soleil sur la mer dans chacun des clips. » (Vous pouvez visionner les jolis clips de Gravité et La Fête Noire). Ici encore se manifeste cette obsession pour l’artiste de construire autour de lui un univers onirique barré mais sincère et qui fait sens.

MOMENT DE GRACE…

Pour les Bruxellois, sa chanson Rue de la Victoire, le vrai tube de l’été, fait bien référence à la fameuse rue pentue de Saint-Gilles. Un morceau composé de manière très simple : « J’ai une pratique d’auto-sample. Je fais des projets musicaux qui ne me servent pas à grand chose et un jour, j’ai besoin d’un truc, je les assemble et je commence à chanter. Ce que je raconte dans Rue de la Victoire, c’est ce qui se passe en vrai. J’étais dans mon salon, ma meuf prenait une douche et je me suis dit que j’avais le temps pour faire un morceau. Il avait plu, le coucher de soleil arrive juste après, tout étincelle et chacune des gouttes sur les vitres forment des kaléidoscopes de trips et tout prend du sens et les paroles arrivent. »

Pour les frites, il préfère celles de Flagey « plus croustillantes » mais celles de Barrière ont définitivement un goût de patate plus prononcé. Vous pourrez le retrouver un peu partout à la rentrée, notamment le 2 septembre au Palais de Tokyo pour les parisiens, et le 8 octobre dans la superbe Rotonde de Bruxelles : « Je suis trop fier de jouer à la Rotonde !  C’est une des plus belles salles de Bruxelles. C’est convivial, on lève les yeux et hop ! (il siffle) » 

Sybille KOWALSKI, Clément BACQ, Hugo KERMORVANT