Si Charles Baudelaire avait été un de nos contemporains, il aurait été chanteur de pop. Stupide ? Sans doute êtes-vous encore trop attachés à la douleur scolaire de l’étude de ses textes pour réaliser la beauté et l’incroyable modernité qui résonnent dans l’œuvre du poète parisien. Ses textes respirent l’urgence, l’immédiateté et le regard acéré d’un homme, non pas sur son époque, mais sur l’humain, ce qui au rend finalement son oeuvre intemporelle et d’une beauté foudroyante et toujours actuelle. Peu importe l’époque, il n’y a ni passé, ni futur, mais juste le présent chez Baudelaire, un présent qu’on façonne à la lecture de ses poèmes.
On est donc qu’à moitié étonné que François Marry, poète parmi les chanteurs pop et l’une des plus belles plumes de la musique française actuelle (allez lire le texte de Quittez La Ville, vous verrez, c’est assez édifiant) s’accapare la prose de Baudelaire pour l’emballer d’un apparat pop et musical.
Le projet voit sa première ébauche apparaitre en 2016, lorsqu’on demande à François Marry d’effectuer un concert dans le cadre de l’exposition “Baudelaire, l’œil Moderne“. Pour retenir les poèmes du poète, il s’aide d’accord de guitares afin de trouver une manière mnémotechnique de retenir les textes. C’est alors qu’il est frappé par l’incroyable facilité avec lesquelles ils se glissent dans un format pop. Fleurs du Mal était né.
C’est donc sous le pseudonyme de François Atlas qu’il a décidé d’enregistrer ce projet. Mais ceux qui suivent les pérégrinations de ce personnage aussi lunaire que solaire savent que pour lui l’aventure est toujours plus belle lorsqu’elle est partagée. C’est donc accompagné de compagnons de routes partageant sa passion pour Baudelaire qu’ils présentent ce projet avec notamment des duos avec Fishbach, Juliette Armanet et Barbara Carlotti mais aussi la participation musicale de Voyou et le trio Vacarme.
Il présente aujourd’hui A Une Passante, premier extrait de l’album à paraitre en septembre. Et loin de la scolarité et du côté rigide qu’on aurait tendance à voir chez Baudelaire, c’est bien la rue et le souffre propre à l’auteur qui transpire de cette adaptation et qui prouvent toute la mélodie et la beauté qui émanent de l’œuvre du poète.
Définitivement, Baudelaire aurait été un chanteur pop.
Photo : Margaux Shore
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.