Alors que nous avons perdu le légendaire BB King cette année, la relève est clairement assurée dans le blues avec le jeune Gary Clark Jr qui sort en cette rentrée son nouvel album intitulé « The story of Sonny Boy Slim ».
Gary Clark Jr, c’est déjà presqu’une légende à lui tout seul ! A seulement 31 ans, il a déjà écumé les plus grandes scènes aux côtés des plus grands (Eric Clapton, BB King, Dave Matthews Band…) et ce qui impressionne, c’est son jeu de guitare ravageur, puissant. Connu du grand public grâce au tube Bright lights, le voilà donc qui fait son grand retour avec 13 nouveaux titres.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que chacun s’y retrouve dans cet album car le Texan ne se limite pas au blues qui lui va si bien, il n’hésite pas à se glisser dans d’autres styles : le R&B (le vrai) sur The Healing, le jazz/stoner sur Grinder ou encore le funk avec Star. Sachant que ces trois titres ouvrent l’album, imaginez jusqu’où peut aller ce garçon.
Pour ce nouvel opus, le guitariste opte pour un style plus accessible au grand public, au risque de livrer des morceaux moins intéressants comme le très hip hop funky Hold on qui coupe l’album en deux mais la transition n’est pas la meilleure qui soit. Toutefois, rien n’est à redire sur la technique instrumentale du gaillard qui manie sa gratte avec l’aisance d’un Lance Armstrong sous EPO. Chaque note arrive avec une précision déconcertante, les compositions sont puissantes et soignées. C’est peut-être ça qui fait aussi tout le talent de Gary Clark Jr, ce sens de la composition parfaite du début à la fin mêlée à une générosité musicale impressionnante car on sent rapidement qu’il veut donner à son public, qu’il veut partager son œuvre.
A l’heure où les guitar heroes sont en voie d’extinction, on peut donc compter sur des artistes hyper talentueux comme Gary Clark Jr. En alternant les styles, les mélodies… mais en gardant un doigté sans nulle autre pareil, il sert un album 100% rock qui ne risque pas de le faire descendre de sa vague de succès sur laquelle il surfe avec brio. De quoi donner envie aux nouvelles générations de musiciens de se bousiller les doigts et de se faire des tendinites en disant « Ce mec m’a donné envie d’y arriver »…
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.
