Gilles Peterson à l’Aéronef
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Auteur·ice : Jakob Rajky
16/12/2015

Gilles Peterson à l’Aéronef

21h00. On prend une bière et la température à l’Aérobar avec Ango et Supa, en discutant du concert à venir dans une ambiance très bon enfant.

On prend une deuxième bière quand DJ Caroll commence sur la petite scène de l’Aéronef. Elle joue fort, elle joue latino et elle crie beaucoup dans son micro comme pour prouver qu’elle a le sang chaud. La salle se remplit petit à petit sur ses extrémités, laissant au centre le champ libre pour toute expression corporelle qui viendrait à l’esprit des fêtards réunis ce soir. La sélection est très estivale, fortement brésilienne et dansante, et surtout rehaussée de tambourin joué par Caroll elle-même.

Le temps file et c’est Hugo Mendez qui prend ensuite place derrière les decks, introduit au micro par DJ Caroll, notre MC d’un soir. La sélection est pointue, Mendez semble nous distiller ses dernières trouvailles très baile funk, tropical et afro et saute d’un morceau et d’un style à l’autre avec aisance. Le sentiment se confirme en deuxième partie de set, beaucoup plus technique et surtout plus électronique, avec un tempo beaucoup plus 4/4. DJ Caroll, certainement pour qu’on ne l’oublie pas de sitôt, déambule avec son tambourin et son micro dans une gigue endiablée. Coupure son. Une basse lointaine se fait entendre, la pression monte, on sent le public ne faire qu’un et en se creusant les méninges pour trouver « QUEL EST-CE PUTAIN DE MORCEAU ???? » on tombe sur l’évidence. Henrik Schwarz. La salle s’embrase, c’était le dernier morceau du set de Hugo Mendez. On prend conscience de la mixité mêlée d’unité qui règne ce soir. En ces temps troubles, la foi en l’humanité ne peut qu’être restaurée face à cette fiesta siglée worldwide.

Le micro de DJ Caroll annonce Gilles Peterson, ethnomusicologue, baroudeur des records stores du monde entier et patron de label ultra respecté. Sa première alchimie de la soirée ? Un bon gros beat hip-hop 90’s joué avec des chants traditionnels africains. On aurait pu partir à ce moment précis, avec la confirmation que Peterson est un magicien. Mais on s’intrigue de voir un homme dans le coin droit de la scène, sorte de choriste des temps modernes, affublé d’un micro, d’une pédale de loop et d’un séquenceur. La configuration fait mouche et à l’instar de Hugo Mendez, Peterson enchaine les titres avec une facilité déconcertante, sans jamais perdre un groove efficace et entêtant. « Searching for the perfect beat » est la description que l’on peut lire sur sa page Facebook, et je pense personnellement que vous l’avez déjà trouvé Mr Peterson : Le beat parfait est la combinaison de tous ces beats que vous vous êtes démené à dénicher. Le beat parfait est cette pulsation que vous véhiculez partout où vous allez. Le pouls de la Terre.