Le grand mix touché par la grâce de O et François And The Atlas Mountains
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Auteur·ice : Charles Gallet
17/05/2017

Le grand mix touché par la grâce de O et François And The Atlas Mountains

Samedi, on a vécu un véritable moment de grâce, de bonheur et de beauté absolu jusqu’à la satiété. Une fois terminé, n’on en pouvait plus, c’était trop grand, trop beau et ça restera surement gravé dans notre cœur et sur nos rétines pour un bon moment.  Ce moment, parfait, suspendu dans le temps, on le doit à O et à François And The Atlas Mountains, deux groupes qui nous ont prouvé que deux albums sublimes pouvaient se transformer en moments magiques sur scène.

Tout avait pourtant commencé en douceur lorsque O débarqua sur scène aux alentours de 20h30. On avait déjà eu le plaisir de découvrir la pop classieuse et intense du groupe d’Olivier Marguerit lors de son passage aux Nuits Secrètes. On pensait être en terrain connu, on se trompait.
Si le concert commençait calmement, un basculement, presque indistinct et totalement inattendu, se produit lorsque le trio lance sa chanson L’odeur du Coton. On est alors embarqué par le col dans le monde de leur pop universelle abordant des sujets qui nous touchent forcément tous : la naissance, la mort, la vie, le sexe… Après un moment de timidité, les musiciens prennent donc totalement possession de la scène, comme habités par leur musique qui finit forcément par nous posséder aussi. On se retrouve comme face au vide, submergé par les sentiments qui se mélangent en nous et auxquels on ne s’attendait pas, notamment sur des chansons comme Mon Echo ou Un Torrent, La Boue. Si ces chansons étaient déjà merveilleuse sur support physique, elles ont une toute autre saveur en live, où elles prennent corps et vie, gagnent en intensité, en longueur et en épique. De vrais moments de force portés par un groupe incroyable. Le concert se termine sur la merveilleuse A Kiss et encore étourdit, on se dit qu’on s’est réellement pris une énorme claque. Et ce n’était que le début.

Un frémissement nous envahit lorsque les lumières s’éteignent à nouveau. Il est 21h50 et François And The Atlas Mountains débarque sur scène. Leur dernier album, le miraculeux Solide Mirage, avait marqué un véritable tournant dans la musique du groupe. Toujours aussi classieux musicalement, il se révélait surtout beaucoup plus politisé et solide au niveau des paroles. On était donc assez curieux de voir ces morceaux portés sur scènes. Et on n’a pas été déçu. En 1h30, François Marry et sa bande nous auront mis K.O en nous offrant probablement l’un des plus beaux concert de pop qu’on ai vu récemment, voire qu’on ai vu tout court. La musique métamorphe des Français (ou franco-belges désormais) agit définitivement comme un sable mouvant, se nourrissant des rencontres et des voyages pour proposer des textures, des odeurs, des sensations toujours différentes.  Sur scène cette sensation de mouvance est bien présente et ce, dès Grand Déréglement. Habité également par sa musique, le groupe a la grande qualité de laisser respirer ses chansons , de les tordre, de les faire vivre et évoluer en live. Portée par d’excellents musiciens, chaque chanson a son identité propre, nous apportant à chaque moment des vagues de sentiments aussi différents que complémentaires dans lesquels on est heureux de se faire engloutir. C’est notamment le cas d’Âpres Après ou 100 000 000 qui prennent une ampleur assez épique en live.
Si le set donne la part belle au nouvel album, François And The Atlas Mountains  n’en oublient pas les classiques : La fille aux cheveux de soie ou La Vérité mais aussi la grandiose Dessine issue de l’EP-africain L’homme Tranquille, ils s’autoriseront même une reprise toute en classe de Bleu comme toi d’Etienne Daho.
Après une courte pause, le groupe reviendra sur scène pour nous achever, avec la collaboration de François et Rone, Quitter La Ville, qui s’étirera pendant de longues minutes sur des nappes électroniques et hypnotiques qu’ils enchaineront avec le classique absolu du groupe, Les Plus Beaux.
On est achevé, lessivé mais heureux, persuadé d’avoir assisté à un moment presque religieux, englouti par tant de beauté et de poésie.

Il y a un adage qui dit que les absents ont toujours tort. Il n’a jamais été aussi vrai que ce samedi soir au Grand Mix.

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