La musique de Loyle Carner a toujours eu pour nous une saveur particulière. En effet, au milieu du vacarme assourdissant du monde, nos petites oreilles délicates en quête de réconfort ont toujours pu compter sur son flow apaisant et ses productions soul/jazz qui appellent à la sérénité. Bref, Loyle Carner représente parfaitement ce rap de bon élève que quelques raccourcis scénaristiques nous pousseraient volontier·ères à opposer à la pléthore d’artistes drill qui inondent notre temps d’écoute quotidien. Et pourtant, nul·le n’est unidimensionnel·le, et il semblerait que notre ami en ait assez de passer pour le gentil de la bande.
C’est ainsi qu’arrive Hate. Avec ce titre, le Londonien présente une évolution notoire de son répertoire, sans pour autant travestir ce qui constitue son ADN musical. La production, toujours dominée par ses influences jazz, soutient parfaitement et avec frénésie le flow bouillonnant de Carner alors qu’il nous déballe l’un de ses textes les plus politiques à ce jour. Assisté par un clip auto-réalisé d’excellente facture, le morceau nous aspire alors immédiatement dans cette spirale aussi schizophrène que libératrice pour ensuite s’évaporer dans la nuit, au cours d’une bataille intérieure dont on ignore l’issue.
Pour ce qui est de la suite d’ailleurs, rien n’a encore été annoncé, mais on se réjouit d’avance de découvrir notre rappeur/crooner préféré explorer de nouveaux horizons sur un projet qu’on espère tout proche. Et en attendant, on se fera un plaisir d’aller l’acclamer comme il se doit lors de sa prestation le 17 juillet prochain sur la Last Arena du festival de Dour. Alors, on s’y voit ?
Biberonné au rock de Pink Floyd et Led Zeppelin puis reconverti au hip-hop, j’aime ma musique comme j’aime mon café : dès le réveil et sans édulcorant !
