Prolifique artiste aux multiples casquettes, Ty Segall ne cesse de composer, à raison d’au moins un album par an. Il signait le 22 juillet dernier un quatorzième album intitulé “Hello Hi”. Ses nouvelles sonorités posent question : le confinement aurait-il eu raison de l’artiste californien en lui donnant l’envie de ralentir un peu le temps d’un album ? Ce qui est sûr, c’est que c’est la douceur acoustique qui fait loi sur ce nouveau disque.
Ty Segall est définitivement une véritable machine de guerre. Après avoir composé la bande originale du film Whirlybird (février 2022), il balance son nouvel album intitulé “Hello, Hi” paru chez Drag City/Modulor. Conçu chez lui et principalement par lui, ce nouveau bébé est jusqu’ici son disque le plus posé et offre dix pistes de guitare acoustique et d’harmonies vocales, avec tout de même quelques gros riffs – sur le titre éponyme Hello, Hi par exemple. Parce que sans ça, ce ne serait pas vraiment du Ty Segall.
Dissonances, douceur et mélancolie
Dès l’ouverture de l’album, les dissonances viennent titiller l’oreille tout en se mêlant à la douceur de la voix de Ty, qui restera perchée dans les aigus tout au long du titre (Good Morning). Les premières notes à la guitare annoncent la couleur : ce sera un mélange entre tension, douceur et mélancolie. A l’image de la période pendant laquelle il a composé les morceaux. Les guitares acoustiques et électriques de Ty se superposent à ses harmonies vocales, offrant une véritable structure à cet album. Différentes textures s’invitent, à la fois légères et dissonantes, et enracinent les chansons au fur et à mesure de leurs mouvements. Le blondinet associe plusieurs arcs mélodiques entre le doute, le bonheur et la rage.
Dans la même lignée que Goodbye Bread et Sleeper, mélangé à des éclats de contrastes et contradictions de choses comme Freedom’s Goblin, Manipulator et First Taste, “Hello, Hi” est la production la plus décontractée et entière de Ty à ce jour. L’icône garage aura délaissé un peu ses pédales d’effets pour une atmosphère plus plaintive et mélancolique. C’est aussi ça, le talent de Ty Segall : savoir se renouveler à chaque album – surtout lorsqu’on est aussi productif que ses confrères de King Gizzard and the Lizard Wizard. Il aime aussi surprendre l’auditeur·ice : ici, il invite à traverser toutes les anciennes nuances et degrés de chaud et de froid. Des chemins sombres s’éloignent brusquement dans une obscurité absurde, puis reviennent à travers des rochers brisés, à nouveau en extase. L’artiste incontournable de la scène garage rock californienne nous sert ici un nouvel assortiment de chansons avant de partir en tournée européenne.
En concert, accompagné du Freedom Band :
· 13 Août | OLT Rivierenhof, Belgique
· 18 Août | Le Cabaret Vert Charleville-Mézières, France
· 20 Août | La Route du Rock Festival Saint-Malo, France
· 24 Août | Magic Mirrors Le Havre, France
· 25 Août | Square Dom Bedos Bordeaux, France
Je passe le plus clair de mon temps à faire des playlists. Je ride aussi les océans.