Hervé dévoile la peur des mots
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Auteur·ice : Charles Gallet
12/04/2019

Hervé dévoile la peur des mots

Au cœur des belles promesses d’une chanson française de plus en plus protéiforme, on a envie de mettre une petite pièce sur Hervé. Alors qu’il s’apprête à jouer aux Inouïs du Printemps de Bourges, il dévoile aujourd’hui dans une session live, sa version de la peur des mots comme une ouverture vers son premier EP Mélancolie FC.

Parmi les monstres sacrés de la chanson française, il y a des noms qui reviennent en boucle sur toutes les lèvres. Loin de la facilité, toujours dans la prise de risque Alain Bashung – au même titre que Christophe – est un géant parmi les géants. Compositeur et interprète de génie, il continue d’influencer et de faire rêver ceux qui aiment la musique pour ses émotions mais aussi pour ses évolutions et ses aventures. Pas étonnant de le voir ainsi évoluer encore comme une ombre bienveillante sur la jeunesse musicale française. Pas étonnant de voir Hervé le reprendre à sa sauce. Les ponts entre les deux artistes sont évidents puisque l’un comme l’autre sont des artistes de contrastes, des artistes de mots mais aussi de sons. Titre inachevé de Bashung, la peur des mots offrait un terrain de jeu idéal pour le jeune homme des Yvelines, lui permettant de s’ouvrir le champ des possibles et les libertés nécessaire à son interprétation tout en rendant hommage à un artiste qui l’a influencé depuis toujours. En emmenant le texte de Jean Fauque dans son monde, en lui offrant des intonations électroniques et tropicales, il met en lumière la beauté d’un texte et d’un rythme sur lesquels le temps n’a pas de prise. Au niveau des thématiques, les ponts se font aussi : la puissance des mots, la tristesse et la violence du monde alentour tout en gardant à l’esprit que la mélancolie n’est pas une chose négative et qu’elle peut amener vers des sentiments positifs.

Comme pour Va Piano, c’est à travers une session live qu’Hervé nous dévoile ce nouveau titre. Logique pour tout ceux qui l’ont déjà vu sur scène, terrain de jeu et de combats qu’il maitrise déjà parfaitement et qu’il explore avec intensité. A ciel ouvert, toujours proche d’une esthétique très anglaise dans ses visuels, il habite ce titre pour le faire vibrer et gronder. L’orage n’est pas dans le ciel mais sur le toit de l’immeuble. Puissant et classe, terre de contraste entre les chuchotements d’un texte presque murmuré et la puissance sonore qui s’y fracasse, la peur des mots finit par nous habiter et nous entêter. Un titre qu’on a hâte de voir exploser au Point Éphémère le 20 mai, en attendant on en profite sur notre écran.

 

Crédit photo : lorelei buser suero

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