High Art Lite : du grand art pour TVAM
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Auteur·ice : Léa Formentel
31/10/2022

High Art Lite : du grand art pour TVAM

Deuxième album, pour le moins attendu pour TVAM. High Art Lite voit désormais le jour, en ce vendredi 28 octobre chez Invada Records, quatre ans après la sortie de Psychic Data. De quoi pallier la grisaille automnale de la meilleure des manières.

Souvenez-vous lorsque TVAM était discrètement, l’air de rien, venu chambouler nos vies avec Psychic Data ? C’était il y a de cela désormais quatre ans. Oui, déjà. Et on peut dire que Joe Oxley aka TVAM n’a rien perdu de sa superbe. Disons-le clairement, il n’a pas complètement changé d’univers. À travers High Art Lite, le producteur britannique nous montre plutôt une nouvelle facette de sa personnalité musicale. Une nouvelle inclinaison, paru ce 28 octobre chez Invada Records et qui met l’accent sur l’immédiat et le personnel. Le point de vue de TVAM sur des choses telles que les modèles, les clichés des personnages de films, et les fables du bien et du mal, est abordé avec le même cynisme, seule différence : une croyance urgente en la condition humaine. Future Flesh, morceau d’ouverture de l’album, propulse directement l’auditeur·ice dans le monde merveilleux du néo-psychédélisme de l’artiste et procure le sentiment familier et agréable du « oh, ça je reconnais ! ».

En fait, il n’y a aucun titre à jeter à la poubelle, c’en est presque énervant. Shallow Ends est sans doute le plus brillant d’entre tous. Il transporte et offre un moment un peu magique. C’est aussi le seul morceau qui n’a pas de paroles (mis à part les morceaux de transition) et qui dure pourtant 5 minutes 42. Tout s’enchaîne parfaitement. Club Nautico (Part 1) et Club Nautico (Part 2) quant à eux, sont des sortes de moments suspendus au sein de l’album, comme une manière de reprendre son souffle.

 

Une vocation plus large

Rappelons-le, Joe fait partie de ces « bedroom producers »  post-internet dont on ne faisait que parler pendant au moins cinq ans, dû à la banalisation de la technologie et l’omniprésence des réseaux en 2015. À l’époque, faire de la prod dans sa chambre était plutôt perçu comme underground, la plupart reste quand même dans l’ombre mais on peut dire que Joe est un petit génie et c’est en 2019 que naît l’incroyable Psychic Data, totalement auto-produit, donc, avec au mixage la participation de James Trevascus du studio Invada. L’album reliait les points entre le rock’n’roll déconstruit de Suicide, la nostalgie irrésistible de Boards of Canada et le bruit infini de My Bloody Valentine. Le morceau Porsche Majeure a même figuré dans la série Succession de HBO. Alors que son premier album se concentrait sur les influences inconnues de notre environnement et les informations qui imprègnent notre inconscient, ‘High Art Lite’ a une vocation plus large, plus colorée mais non moins déconcertante.

Selon Oxley, ce nouveau disque se concentre sur les histoires, les personnages et les croyances que nous absorbons : “C’est aussi sur la facilité de se sentir si éloigné de nos héros”, explique-t-il dans un communiqué de presse. “Le poids de nos propres attentes. La tristesse au cœur qui, à mesure que nous vieillissons, nos options diminuent, l’univers se rétrécit et nous nous retrouvons dans la partie peu profonde.” poursuit-il. L’album est à la fois viscéral et mélancolique, naviguant entre dream pop, shoegaze et synth-pop. Que dire de plus, une merveille de plus à ajouter à votre discographie.

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