Hope Tala fait danser la tristesse sur Girl Eats Sun
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Auteur·ice : Caroline Bertolini
18/11/2020

Hope Tala fait danser la tristesse sur Girl Eats Sun

Si vous ne la connaissez pas, il est surement plus que temps de vous présenter Hope Tala : cette jeune artiste londonienne prometteuse qui enivre de ses sons uniques mêlant R&B et bossa nova d’une façon très poétique. D’une tendresse rare. Si le pitch semble déjà convaincant, attendez d’écouter le nouvel EP qu’elle nous a concocté : retour sur le chaleureux Girl Eats Sun, sorti ce vendredi 13 novembre.

Hope Tala avait déjà réchauffé les cœurs avec Sensitive Soul en 2019. L’EP dépeignait plutôt bien son univers, nostalgique dans les mots et dansant dans l’instru. C’est Lovestained qui l’a réellement fait connaitre du public mais aussi des médias, dont Rolling Stone et Vogue. On y découvrait sa douce voix qui contraste avec ses sonorités latines. L’artiste y abordait déjà le thème du soleil dans Jealous ou Sunburn par exemple. On pouvait aussi y voir les prémices de Girl Eats Sun, dont une mélancolie envers l’amour qui est magnifiquement portée par son grain de voix. C’est pendant le confinement que l’artiste, récemment diplômée en littérature, s’est réellement concentrée sur la musique et a ainsi enregistré pour la première fois en studio.

Elle nous offre un son affiné, un EP plus assuré dans lequel elle s’essaye au jeu des featurings surtout, de façon encore maladroite. On avait déjà pu gouter à All My Girls Like To Fight, à savourer autant que faire se peut. C’est la grande force de ce projet. Un single qui transmet énormément de puissance via un arrangement guitare espagnole-violon et une voix pleine d’assurance. C’est l’hymne à la réappropriation du pouvoir dans une relation. « Be quiet, don’t make a sound. Cause all my girls like to fight. » Cherries est, quant à elle, beaucoup plus jouette et moins dramatique. Le featuring avec le rappeur Aminé met en scène une relation abusive dont elle est victime et qu’il contrôle, tout en étant très solaire – même si la collaboration n’apporte que peu au morceau. Mullholland, en featuring avec sky (collectif américain R&B alternatif), reprend aussi ce côté bossa nova mais d’une façon plus douce, faisant la parfaite transition avec le son que Hope Tala amène.

 

C’est dans les trois derniers morceaux que l’artiste s’éloigne de ce son auquel elle nous a habitué, pour exploiter une facette lo-fi et R&B. Plus mélancolique, plus d’esprit, plus de souffle dans la voix. Crazy était le deuxième single que nous avions pu découvrir avant la sortie de l’EP et elle s’accompagnait d’une magnifique session live qui donne la chair de poule. Un peu plus d’espoir en l’amour dans cette chanson qui parle du désir. Drugstore et Easy To Love Me sont également plus douces et plus tendres, mais toujours avec un petit rayon de soleil. « It’s easy to love me », comme pour convaincre la personne qui ne lui porte que peu d’attention. Un son super simple et efficace mené par la guitare. Tout se place alors dans les paroles et la voix et ça brille de mille feux.

Ce qui est très réussi, c’est le mélange mélancolie en demi-sourire et désespoir dansé. Le contraste fait l’effet d’une douce bombe qui envahit tout sur son passage et éblouit. Le thème de l’amour abusif et toxique est raconté avec beaucoup de tendresse. Hope Tala s’ouvre dans ce projet avec des paroles très personnelles et une production très intime. On accompagne l’artiste dans son chemin, dans un temps froid mais ensoleillé. Parfait pour une belle journée d’automne, les joues légèrement écarlates et un rayon qui réchauffe le visage. Hope Tala nous montre la force dans sa fragilité d’une main de maître et elle donne du pouvoir à toutes les âmes mélancoliques par la même occasion. Laissez-vous porter, emporter même, par la douce mélodie de Girl Eats Sun.


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