Mosaïque #1 : Témé Tan, résolument d’aujourd’hui
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Auteur·ice : Paul Mougeot
08/07/2018

Mosaïque #1 : Témé Tan, résolument d’aujourd’hui

Dans Mosaïque, La Vague Parallèle explore les multiples aspects et facettes cachés de ses artistes favoris pour en dresser un portrait original, esquissé à petites touches. Pour le premier numéro de ce nouveau format, nous avons rencontré Témé Tan à l’occasion de sa venue à Solidays. Interview au soleil d’un globe-trotter haut en couleurs qui exploite à merveille les richesses de son époque.

Un mot pour définir ta musique ?
D’aujourd’hui.

Un morceau qui symbolise tes origines ?
Matiti.

Un morceau qui représente tes influences ?
Wow… Je pense à un morceau sorti sur la version japonaise de mon album, dont le clip va sortir à la fin de l’année. Motamo, c’est un titre qui est chanté en français, en japonais et en lingala. C’est un mélange de musique électronique et de percussions acoustiques.

Un morceau qui décrit ta personnalité ?
Peut-être le morceau Ondulé de Mathieu Boogaerts. Il a l’air de parler d’un gars qui peut se balader un peu partout, changer d’humeur, et puis l’emballage de la chanson est très minimal, efficace et groovy. Voilà, je me vois comme quelqu’un de minimal et de groovy (rires) !

Un morceau ou un artiste qui te rappelle ton enfance ?
Le morceau La Vie est belle de Papa Wemba, parce que c’est le premier film dont je me souviens, et c’est aussi le premier film dont j’ai connu les répliques et les dialogues par cœur. Ce n’est pas le film italien du même nom, c’est bien le film belgo-congolais qui a révélé Papa Wemba.

Si tu ne pouvais garder qu’un instrument ?
Je ne sais pas si on peut me retirer la voix, mais en tout cas, je garderais d’abord ma voix. Et si la voix est hors catégorie, je choisirai une loop station parce que tu peux tout faire avec la voix ensuite.

Un morceau ou artiste qui t’a donné envie de faire de la musique ?
Ce serait d’abord un groupe, les Beastie Boys. Et si je devais choisir un morceau, ce serait Super Disco Breakin’, le titre qui ouvre l’album Hello Nasty.

Si tu devais choisir une décennie musicale ?
 Je choisirais celle qui vient de commencer. Je suis hyper content de faire de la musique aujourd’hui parce que les artistes se décomplexent de beaucoup de choses, il y a beaucoup plus de liberté. Pour faire une référence à Bob Dylan, quand il est monté pour la première fois sur scène tout seul, des gens voulaient détruire ses amplis à coups de hache : je pense qu’on a fait beaucoup de chemin depuis.

Tout est plus facile : on peut collaborer avec des artistes qui se trouvent à l’autre bout de la planète très facilement en leur envoyant des pistes, moi je me présente sur scène avec ma guitare, mon sampler et ma loop station… Maintenant, je déplore la disparition des big bands parce qu’il n’y a plus les moyens de les faire tourner, il n’y a plus assez de sous. En revanche, je suis ravi de tourner tout seul, je ne pourrais pas aller à la Réunion, en Hongrie, en Croatie, si j’étais avec un band.

Si tu pouvais collaborer avec un artiste de n’importe quelle époque ?
Il y en a beaucoup… J’écrirais bien des textes avec le MC Solaar de l’époque Prose combat, et je ferais bien de la musique avec les Thom Yorke et Johnny Greenwood de l’époque Kid A.

Un morceau que tu écoutes en cachette ?
Ah, c’est une super bonne question ça ! Il y en a certainement… J’écoute Djadja, tu ne connais pas Djadja ? C’est le nouveau tube en France ! Ce n’est même pas que je l’écoute en cachette, c’est que je n’ai pas vraiment le choix de l’entendre (rires) ! Mais voilà, j’aime beaucoup Djadja.

 

Un morceau qui te fait voyager ?
Il y en a un qui m’emporte assez bien, c’est Water No Get Enemy de Fela Kuti. Mais il y en aurait beaucoup d’autres… J’écoute beaucoup de musique pour voyager.

Le morceau que tu écoutes quand tu es sur la route ?
En ce moment, je dois avouer que j’écoute surtout les démos de mon prochain disque. Sinon, j’écoute un peu les nouveaux trucs : j’écoute notamment le nouveau Kanye West.

Le morceau qui te rend heureux ?
Il y a un morceau de Franco et Jolie Detta qui s’appelle Massu, c’est de la musique congolaise et c’est vrai que ça me rend bien heureux.

De quelle couleur est ta musique ?
Orange, il paraît (rires) ! Non, je dirais qu’elle est plutôt bleue indigo et orange sanguine, parce qu’elle est très rêveuse et calme mais elle donne aussi la pêche. Elle n’est pas que douce, elle peut être aussi un peu agressive.

Si tu devais choisir un paysage ?
Ça, c’est vraiment compliqué ! Ce serait quelque chose avec un beau lac pour que je puisse aller m’y baigner : un lac ou un fjord dans le Nord de la Norvège. L’eau est hyper importante pour moi.

Un pays dans lequel tu rêverais de jouer ?
Il y a l’air d’avoir des paysages incroyables en Alaska. L’Afrique du Sud m’influence beaucoup, je trouve qu’il y a énormément de choses intéressantes qui s’y passent. Donc je dirais entre l’Afrique du Sud et l’Alaska, ça laisse une belle diagonale (rires) !

Si tu ne devais garder qu’une langue pour écrire tes morceaux ?
Je choisirais le français. C’est une très belle langue, c’est un réel défi d’écrire en français. C’est la langue que je parle 70% du temps, c’est donc logique pour moi d’écrire dans cette langue.

Si tu devais choisir une saison ?
Le printemps. Tout revit, l’énergie est dingue, la chaleur revient, les bourgeons arrivent : c’est un recommencement.

Un artiste que tu vas voir à Solidays ?
J’ai vu Eddy de Pretto et j’ai trouvé ça très fort, ça me plairait bien de le revoir. Il y a aussi mes potes de Milky Chance que je n’ai pas revus depuis que j’ai fait leur première partie sur leur tournée européenne, je vais aller les voir aussi, je suis curieux de voir ce que leur show est devenu.

Un mot pour décrire ton prochain disque ?
En un mot ? Je dirais “d’aujourd’hui”.

Témé Tan sera en concert le 7 juillet au festival Hello Birds (France), le 14 juillet au Cactusfestival (Belgique), le 28 juillet au BlueBird Festival (Belgique), le 2 août à la Plage de Rock (France), le 4 août au Ronquières Festival (Belgique) et le 12 août au festival Les aériennes (France).

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