(INTERVIEW) Rencontre avec Bagarre, cinq têtes à vifs
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Auteur·ice : Axelle Pauly
23/06/2016

(INTERVIEW) Rencontre avec Bagarre, cinq têtes à vifs

Il y a un mois (oups La Vague Parallèle a eu beaucoup de travail !), on rencontrait Bagarre juste avant leur concert aux Nuits 2016 et c’était chouette. Nous étions six, sous le soleil explosif.

Master Clap au chant

LVP : Pour les gens qui ne vous connaissent pas encore, comment décririez-vous votre musique ?

La Bête : Nous on part du principe qu’on ne décrit pas notre musique. C’est pas un truc pour faire chier les gens qui nous posent la question. On a juste arrêté de se présenter. Enfin si, on dit « Bonsoir nous sommes Bagarre ». Après on a cherché à nous libérer des genres musicaux qui sont assez embarrassants et qui ont plus trop de sens. Du coup c’est pas pour en remettre sur notre musique après et dire « est-ce qu’on est plus rock, plus truc, plus machin ». Donc au final on laisse les gens se faire une idée librement.

Emmaïdee : Et c’est pour ça qu’on a dit à un moment qu’on faisait de la musique de club, c’est comme ça qu’on a appelé notre EP qui est sorti en septembre. C’est justement pour rassembler sous un genre, qui n’en est pas vraiment un, plein de styles musicaux et surtout comme un lieu où il a pu se passer plein de genres musicaux différents, plein de moments musicaux, je le dis hyper mal là… (rires)

LVP : (rires) C’est déjà une bonne explication, je pense qu’on a compris l’idée…

Emmaïdee : Mais je pense que c’est important de parler de ce truc-là, mais là j’ai du mal à le dire.

Bagarre

Photo : Kmeron

LVP : Justement par rapport au titre de votre EP, Musique de Club, est-ce que les textes sont pensés par rapport au sens ou plus par rapport à leur musicalité et aux mouvements qu’on peut faire dessus ?



La Bête : En fait ce sont deux chemins parallèles. Vous c’est la Vague Parallèle, nous c’est deux chemins parallèles (ndlr : joli !). Il y a la musique d’un côté, il y a la danse de l’autre et puis il y en a un troisième qui est la langue. Et les trois doivent fonctionner ensemble, il n’y a pas de parent pauvre. Effectivement, peut-être que notre premier métier, vu qu’on est un jeune groupe et qu’on l’a vécu par la scène, c’est de faire danser les gens, de leur faire vivre un truc. Mais il se trouve qu’on met aussi le texte en avant et on essaie de faire de belles mélodies, mais les trois sont au même niveau. Il n’y en a pas un qui passe avant l’autre.


LVP : On vous avait vu l’an dernier aux Nuits 2015, aujourd’hui on se retrouve ici aux Nuits 2016, qu’est-ce qui a changé pour vous ? On vous a vu sur les plateaux télé : Petit Journal, Grand Journal…

Emmaïdee : Beaucoup de choses.

La Bête : Il y a tout qui a changé. Déjà on est devenu meilleurs dans ce qu’on fait, on est meilleurs dans nos instruments. En fait, on est au début de notre petite histoire de groupe donc au début il y a tout qui change tout le temps. Tout se met en place tout le temps. Quand on a un morceau en tête, il faut se dépêcher de le faire parce qu’après, très vite, il peut se trouver qu’il nous semble un peu passé par rapport à ce qu’on a fait. On est vraiment dans la marge de progrès donc effectivement on a fait aussi nos premières télés, nos premiers gros festivals comme le Printemps de Bourges, Art Rock… Et les Nuits du Botanique l’an dernier c’est le premier gros festival qu’on ait fait. Et puis tu nous as vu aux Nuits Fauve au Zénith, c’était nos premières énormes scènes et on a jamais retrouvé ça d’ailleurs.

Loup au chant

LVP : C’est vrai que Fauve vous a vraiment aidé à vous développer aussi rapidement, vous aviez fait leur première partie au Bataclan…

Emmaïdee : À l’Olympia aussi…

LVP : Voilà sur toute cette tournée…

La Bête : Après ça nous a servi à nous en tant que musiciens et groupe. Au final le retour de ça a été assez cool, à la bonne hauteur de notre groupe à l’époque. Genre on a pas gagné 5000 likes d’un coup et tout le monde s’est rué sur notre musique. Il n’y avait que les gens qui ont aimé qui ont compris donc à échelle humaine c’était assez cool d’ailleurs.

Emmaïdee : On a sorti cet EP Musique de Club à la rentrée, ce qui a été un peu le moment où on a réussi à mettre sur disque une musique qui était vraiment nous. Jusque-là on avait sorti un premier EP plus ou moins auto-produit avec un petit label. Et là on peut dire que c’est un EP (ndlr : Musique de Club) qui était un peu manifeste, qui était vraiment la musique qu’on voulait faire et voilà on peut dire « ok, avec cet EP voilà la musique qu’on offre, c’est vraiment ça Bagarre ». Je pense que ce premier vrai EP, même si on en avait déjà fait un avant, a été important dans cette année.

LVP : Et par rapport à votre label Entreprise, comment s’est faite la rencontre ?

Loup : La rencontre a été assez simple. Il y a une histoire marrante quand même : c’est notre première date hors de Paris. On avait enchainé quelques concerts à Paris dans des bars, dans des caves, dans des trucs comme ça. Et par hasard il y a Grand Blanc qui avait une carte blanche à Metz aux Trinitaires et leur artiste qui était un Lyonnais, je ne sais plus comment il s’appelle, ne pouvait pas venir. Du coup ils nous ont appelés pour le remplacer au pied levé…

Emmaïdee : Ils nous connaissaient pas non plus.

Loup : Voilà, et on n’avait pas de van, on avait rien. On a mis tous les instruments dans un TGV et on est partis à Metz.

Bagarre

Mus à la batterie / Photo : Kmeron

LVP : C’est pas mal comme expérience ! (rires)

Loup : (rires) On a joué devant une trentaine de personnes et pour la plupart c’était les Grand Blanc et les Blind Digital Citizen. Et on a fait un beau concert, c’était complètement foutraque mais il devait y avoir quelque chose qui a plu aux gens puisqu’après ils ont parlé de nous à Entreprise, parce que ces deux groupes étaient signés là-bas. Et puis ils sont venus nous voir et on a discuté.

LVP : Et du coup vous avez sorti Musique de Club avec Entreprise, vous êtes en tournée un peu partout et je suppose que vous allez faire les festivals cet été, alors à quand l’album ?

Loup : À quand exactement, on ne peut pas vraiment donner une date, mais on y travaille. Après est-ce que ça prendra exactement la forme d’un album tout de suite, on ne sait pas. On va peut-être sortir une série de singles au cours de l’année avec des clips pour toujours sortir une chanson avec son clip. C’est très très important pour nous l’association de l’image avec les morceaux. Mais oui, on travaille sur un long format.

Emmaïdee : Justement on en parlait la semaine dernière et c’est vrai qu’un album n’est pas anodin. Encore maintenant, même si l’objet en soi ne vaut plus grand chose, c’est quand même quelque chose et il faut le sortir au bon moment. Il faut qu’on soit prêt, qu’on ait les bonnes chansons, qu’on ait fait ce qu’il faut avant pour l’amener correctement donc on prendra le temps qu’on prendra.

LVP : Est-ce que vous allez tester de nouvelles chansons en live du coup ?

Emmaïdee : Éventuellement oui.

Emmaïdee au chant

LVP : Et comment ça se passe quand vous écrivez ? Est-ce que tout le monde écrit, ou est-ce que l’un de vous est un peu plus dédié à ça ?

Mus : Moi je peux le dire parce que je chante pas encore.





LVP : T’es le seul d’ailleurs.

Mus : Ouais, et en fait chacun présente un texte et chacun le défend.

LVP : Il y a d’abord la musique, ou d’abord les paroles, ou tout en même temps ?



Emmaïdee : Ça dépend des chansons. Au niveau des textes c’est celui qui écrit qui chante son morceau, jusque-là c’est comme ça qu’on a fonctionné, après au niveau des prod c’est beaucoup plus disparate. Pour l’instant, la Bête était principal producteur de Bagarre donc c’était toujours en duo ou à des échelles différentes. Mais voilà au niveau des prod c’est plus diffus, c’est pas aussi simple.

Bagarre

Photo : Kmeron

LVP : J’ai une dernière question mais je crois que le monsieur avant (ndlr : un autre journaliste) a déjà posé la même, salut l’originalité mais bon c’est pas grave : vous écoutez quoi en ce moment dans le bus ?

Emmaïdee : Dans le bus on écoute des podcasts… (rires)

Loup : Des podcasts ! (rires)

Emmaïdee : Des podcasts d’histoire.

LVP : C’est sympa ça !



Loup : Attends c’est quoi… Ah oui, La marche de l’histoire sur France Inter.

Emmaïdee : Oui c’est La marche de l’histoire.



LVP : Je ne connais pas.

Emmaïdee et Loup en même temps : Et il y a aussi Autant en emporte l’histoire ! (rires)

Loup : On essaie d’apprendre des choses !

LVP : Et aujourd’hui c’était sur quoi ?

Emmaïdee : Sur le royaume inachevé de Bourgogne.

Loup : Sur le dadaïsme et les avant-gardes, la notion d’Avant-garde de 1915.

Emmaïdee : Sur le Fantôme de l’Opéra.

Loup : Là je me suis endormi. (rires)

Emmaïdee : Voilà.

LVP : Ok ça se met bien dans le bus, ça met l’ambiance ! En tout cas merci Bagarre, j’en ai fini avec vous et à ce soir.



La Bête au chant

Photos : Kmeron

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