Souvenez-vous, le 25 juin dernier, on s’était rendu au Festival Verdur Rock. En plus du simple fait de profiter des concerts et de vous relater notre journée passée à la Citadelle de Namur (article → ICI), c’était l’occasion idéale pour partir à la rencontre des artistes qui figuraient cette année à l’affiche du festival. Etant donné qu’on est très friant du concept des concours Tremplin, on souhaitait vraiment rencontrer l’un des groupes y participant histoire de recueillir leurs impressions. Du coup, on a proposé aux Rising Sparks de venir discuter avec nous après leur passage sur scène. La formation composée d’Adrien Binon (chant), Julien De Wolf (basse), Mika Somppi (guitare) et Manuel de Kan (batterie) s’inscrit dans un univers oscillant entre pop et alternatif. Une énergie débordante et de la bonne humeur à revendre, les gars (qui en plus d’être super cool), sont vraiment doués pour mettre l’ambiance! Ils nous parlent de leur rencontre, de leurs influences et de leur nouvel EP Hey World :
LVP : Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, parlez-nous un peu de vous. Comment est né le projet Rising Sparks ?
Adrien : Rising Sparks ça a commencé en 2011. Au départ j’ai rencontré Manu avec qui on a décidé de monter un groupe. On a commencé à écrire des trucs comme ça… C’était un peu ridicule mais on s’est dit « Allez, on fonce ! » et on verra ce que ça donne. Ensuite, on a posté une annonce sur internet d’où la rencontre avec Mika. Il y avait un ancien bassiste avant Julien… Après l’enregistrement de notre premier EP Silence qu’on a auto-produit, on a rencontré Julien pendant un concert aux 24h Vélo de Louvain-La-Neuve. On aimait bien son style donc on lui a proposé de rejoindre le groupe. Ensemble, en janvier dernier on a enregistré notre deuxième EP Hey World avec Eliot James qui a notamment produit l’avant dernier album de Puggy. Et voilà maintenant ça fait 5 ans qu’on est là !
Manuel : Toujours là, à faire des Tremplins… [Rires]
LVP : C’est parfait tu me permets de rebondir sur ma prochaine question ! Tu les as lues ou quoi ? [Rires]. Vous venez de jouer votre set dans le cadre du concours Tremplin, comment ça s’est passé ?
Adrien : C’était chouette ! Après je pense que c’est difficile de donner son avis car les impressions changent en fonction de si l’on est de face ou sur scène, c’est une énergie complètement différente. Mais pour ma part, je me suis bien amusé!
Mika : La scène était bien et le son était nickel!
LVP : Le cadre est magnifique en plus ! Bon après, le temps c’était pas trop ça…
Julien : Ouais mais pourtant ça n’a pas calmé les gens, les vingt personnes présentes étaient chaud patate !
LVP : Vous avez donc participé à pas mal de concours de ce genre si j’ai bien compris ?
Adrien : Oui, surtout au début. En fait on avait décidé de ne plus en faire après notre troisième année ensemble parce que les tremplins c’est chouette pour commencer, trouver des plans concerts etc. Mais il reste quand même des tremplins en Belgique qui sont assez importants comme le Verdur Rock, le Propulse, les tremplins pour Dour et les Ardentes…
LVP : Adrien, tu as également un pied dans le milieu du théâtre et de la comédie musicale (Magicien D’oz, Piano Plage…). Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté au sein de la formation Rising Sparks ?
Adrien : Je pense que c’est ce qui me permet d’être un peu plus à l’aise sur scène ainsi que sur les mouvements et la « théâtralité » des chansons… Je sais pas si ça se remarque beaucoup…
LVP : Justement, on ressent fort ce côté comédie musicale dans le clip Boomerang, un peu à la « High School Musical »!
Mika : Trop bien ! [Rires]
LVP : Enfin je parle au niveau visuel, ambiance, danse, etc… Pas musicalement !
Adrien : Franchement, pour parler juste de Boomerang, c’était vraiment chouette. On n’a pas eu beaucoup de temps. Au départ on avait juste le lieu et puis on s’est dit qu’on allait trouver une idée par rapport à ça. On voulait être à fond dans le second degré. Aujourd’hui il y a encore des gens qui me disent « Ouais, c’est un peu pop sucré votre clip, mais sur scène ça envoie ! ». C’est peut-être une erreur de l’avoir fait au second degré car avec le budget qu’on avait, on n’a pas pu le faire à fond… Mais bon c’était une première expérience. On voulait y aller à la rigolade, on n’a pas vraiment réfléchi. Et je pense que c’est un peu comme notre musique : soit on pige et on rentre dedans, soit on aime pas et là, tu te demandes : « C’est qui ce gars avec la salopette rouge ? »
Mika : Et avec son expérience dans la comédie musicale, pour nous c’est parfois un peu embêtant parce qu’il veut qu’on danse, etc…
Julien : Il faut faire des claquettes, apprendre à danser en jouant…
Mika : Il est aussi très strict avec nous « Non, non, non, tu ne peux pas mettre cette chemise ».
Adrien : Avant c’est vrai que l’on voulait un peu travailler ça, mais maintenant on s’est donné beaucoup plus de liberté.
LVP : Vous avez sorti votre deuxième EP Hey World en 2015. Comment se sont passés les processus de composition et d’enregistrement ?
Julien : On a eu la mauvaise surprise d’apprendre que l’un de nos guitaristes partait une semaine avant l’enregistrement. Donc on était un peu embêté évidemment, surtout qu’il avait fait les arrangements des trois morceaux qu’on allait enregistrer. C’est un peu délicat d’enregistrer les titres de quelqu’un d’autre alors qu’il n’est plus là… On a alors fait deux nouvelles compositions vraiment sorties de nulle part qu’on a terminées en une semaine, quelque chose comme ça. On était vraiment emballé, c’était un concept différent! Là, c’est vraiment des compos qu’on a faites tous ensemble, on réagissait chacun à ce que l’autre proposait… C’est le bébé de tout le monde et ça procure un sentiment spécial quand tu joues, plutôt que de te dire « Je me mets au service de la musique de quelqu’un d’autre ».
Mika : On avait aussi l’adrénaline… On a fait juste une répèt’ puis les démos chez moi. Ensuite on a tout envoyé au producteur.
LVP : En parlant de producteur, comment s’est faite cette collaboration ?
Adrien : On voulait travailler avec un producteur anglais, par rapport à notre style musical. Je me suis aussi dit que pour la voix et la prononciation des mots, ce serait aussi plus intéressant. On a fait une liste de dix producteurs d’un peu partout. Eliot James a directement été intéressé. On aimait déjà beaucoup son travail par rapport à ce qu’il a pu faire avec Kaiser Chief, Two Door Cinema Club, Bloc Party etc… Donc on s’est dit, pourquoi pas? On a passé une semaine de rêve au Studio ICP à Bruxelles. Tout ça a en partie été financé par Kiss Kiss Bang Bang.
Mika : C’était vraiment cool parce que plusieurs producteurs étaient intéressés. J’étais d’ailleurs étonné, je pensais que c’était très difficile d’obtenir des réponses…
LVP : Quels sont les artistes qui vous ont chacun influencé et donné envie de faire de la musique ?
Adrien : Tu dirais quoi pour moi ?
LVP : Michael Jackson !
Mika : En fait Adrien était black avant…
Adrien : Sinon oui, Michael Jackson évidemment ! Ce que j’aime ce sont les « entertainers », ceux qui bougent : Freddy Mercury, David Bowie avec son côté androgyne et transformiste. J’aime beaucoup Patti Smith aussi par rapport à son personnage… Et plus récemment je vais dire Stromae parce qu’il met l’ambiance, Christine and the Queens et Oscar And The Wolf.
Julien : J’allais commencer en citant Nirvana…
Mika : T’as dit quoi ? Nirvana ? Mais c’est pour moi ça !
Julien : [Rires] J’ai commencé rock’n’roll puis avec mes études de musique, c’est devenu un peu plus jazzy avec des noms que les gens ne vont probablement pas reconnaître. Aussi non Chet Baker, Avishai Cohen… Dans les trucs plus rock et récents je dirais Royal Blood.
LVP : Je les ai vus à Rock Werchter l’année passée, c’était dingue!
Julien : J’aurais tué pour être là mais je devais travailler… Et ce qui a bien tourné dans ma voiture c’est aussi Twenty One Pilots.
Mika : Moi j’ai commencé avec Metallica, c’est vraiment la raison pour laquelle j’ai commencé à jouer de la guitare. Après c’était plutôt Nirvana, Pearl Jam… Tous les « grunge » débuts années 90. C’est peut-être la plus grande influence que j’ai eu. Aujourd’hui j’écoute tout ce qui contient de la mélodie, donc pas de rap. J’adore Royal Blood, les Foo Fighters, Arcade Fire, Radiohead. Le dernier album des Red Hot est pas mal aussi !
Manuel : Dans les premiers albums qui m’ont donné envie de faire de la batterie je crois que c’était les Red Hot avec Californication ainsi que Limp Bizkit. Sinon ce que j’ai blindé écouté c’est Foo Fighters, je suis toujours resté assez calé sur Dave Grohl.
LVP : On remarque des divergences entre vos deux EP’s, Silence sorti en 2012 et Hey World en 2015… Le rendu du second est plus pop et plus affirmé selon moi. J’ai eu l’impression en l’écoutant que vous vous êtes davantage trouvés. Simple envie de changement ou véritable évolution ?
Adrien : Evolution! Notre premier EP a été enregistré 6 mois après que l’on se soit rencontrés, on a tout fait par nous-même. On en avait surtout besoin pour pouvoir faire des concours, avancer et trouver des concerts. Le deuxième a été complètement encadré, réfléchi, donc oui, il y a des énormes différences.
LVP : Et pour terminer, qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite?
Adrien : Le meilleur ? C’est difficile par rapport à notre style, quand tu es un peu entre pop et alternatif. Et j’avoue que ça fait quand même presque six ans qu’on poursuit notre route… Ça passe ou ça casse et si ça casse et bah pourquoi pas rebondir sur d’autres choses, remanier un peu le groupe pour ne pas qu’il s’essouffle…
Mika : Moi j’ai déjà fait un ultimatum pour le groupe, après cet été on doit renouveler notre style. Nouveaux morceaux, nouveaux sons, nouvelle ambiance…
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