(Interview) The Pirouettes, un putain d’avenir devant eux
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Auteur·ice : Charles Gallet
05/02/2017

(Interview) The Pirouettes, un putain d’avenir devant eux

En octobre 2016, les Pirouettes sortaient leur premier album Carrément Carrément. Le buzz commençait alors autour du groupe. Entretien avec le couple le plus cool de la pop française.

LVP : Pour les gens qui ne vous connaissent pas encore, vous pouvez vous présenter ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?

  • Leo : Alors on s’appelle les Pirouettes, on est un mec et une meuf. Moi j’ai rencontré Victoria au lycée. J’étais fou amoureux d’elle alors pour la séduire, je lui ai écrit une chanson.
  • Vicky : Eh oui (rires) … Et moi j’ai chanté la chanson avec Léo et on ne s’est plus quittés.

Lvp : Je vais parler un peu de votre album. A chaque article vous concernant, on parle d’Elli & Jacno, je trouve ça un peu réducteur et je voulais savoir comment vous résumeriez votre projet au niveau des influences ?

  • L : Je suis assez d’accord avec toi quand tu dis qu’on peut pas le réduire à un sous Elli & Jacno.  Le côté synth pop est présent mais on s’inspire de plein d’autres choses comme du rap par exemple. On est très ouvert musicalement, on ne se met pas barrières.

Lvp : Pour parler de votre musique, j’avais parlé de « pop égo trip ». (rires parce que je suis trop marrant comme mec). Vous faites de la pop mais en balançant des punchlines comme le ferait n’importe quel rappeur.

  • L : Effectivement, on est assez attachés à l’écriture égo trip, en tout cas c’est quelque chose qu’on aime bien chez les rappeurs.
  • V : Ça nous fait marrer.

LVP : Justement, ça rend votre projet assez inédit puisqu’on a souvent l’un ou l’autre, mais là vous mélangez des synthés et une structure pop avec une écriture égo trip.

  • L : Après je précise qu’il faut vraiment le prendre au second degré, je pense que personne ne fait de l’ego trip au premier degré (on lui fait remarquer que si un peu, tout le monde rigole).. Y’en a surement oui, mais y’a avant tout une part de challenge personnel.

LVP : Je trouve votre musique très ancrée dans l’air du temps. J’ai l’impression que si vous aviez fait votre album dans un an, il aurait été très différent.

  • L : Je ne pense pas qu’on suive particulièrement la mode pour autant, je pense qu’on est restés très fidèles à ce qu’on fait depuis le début. Mais effectivement, c’est très inspiré de la vie de tous les jours, je vois ce que tu veux dire.

LVP : Votre concert a affiché complet assez rapidement, vous étiez aussi sold out la veille à Nantes et vous remplissez deux fois la Maroquinerie (interview réalisée en octobre). Je voulais connaitre votre ressenti sur ça.

  • L : On est trop content.
  • V : On est assez surpris, puisque ça ne nous est jamais arrivé, on est hyper contents. En plus là on est avec Cléa Vincent, donc je pense que c’est le combo qui fait que les gens n’hésitent pas à prendre leur place.

LVP : Vous avez déjà joué à La Péniche. Et toi Léo tu as aussi joué plusieurs fois avec Coming Soon. Je voulais savoir si vous aviez choisi la salle en sachant qu’elle allait fermer ?

  • V : On avait bien envie de jouer à la Péniche, on a appris que ça allait fermer, et on cherchait une date en urgence à Lille. On a quand même réussi à jouer ici au dernier moment, parce qu’on kiffe vraiment cet endroit et qu’on en connait pas tant d’autres en fait.
  • L : J’ai l’impression qu’il y a un gap à Lille entre la Péniche et le Grand Mix, mais c’est vraiment triste que ce lieu ferme en fait (et on est bien d’accord…)

LVP : Vous chantez en français, est ce que ça s’est imposé automatiquement ou vous y avez réfléchi ?

  • L : Ouais, j’écrivais en anglais avec les Coming Soon, et au début avec les Pirouettes. En fait c’est au moment où on a repris une chanson de France Gall et Michel Berger qu’on a eu envie de passer au français, on s’est rendu compte que ça nous allait bien.
    Aujourd’hui on repasserait difficilement à l’anglais parce que c’est vraiment une manière d’être sincère dans ses textes, je trouve, que d’écrire en français.

LVP : Je vous ai vus à certains concert de Bagarre, y’a toute une scène qui se développe, en sachant que vous avez tous des styles totalement différents.

  • L : C’est ça que j’adore parce que rien que dans la nouvelle pop française, on est tous différents. Je pense à Cléa Vincent, Paradis, nous,.. On fait vraiment tous des trucs différents mais y’a une énergie commune qui fait vraiment plaisir.
    On est super fiers d’être entourés de tout un tas de jeunes groupes français qui ont la classe, Bagarre c’est un super exemple.

LVP : Vous pensez quoi du retour au français ? Avant, l’anglais semblait être la langue obligatoire pour fonctionner dans la pop. Ça vous plait de voir le retour en force du français ?

  • L :  Ça nous plait parce que c’est avec le français qu’on se sent à l’aise, tant mieux. Mais c’est vrai que l’anglais est presque devenu un peu has been en ce moment en France.
  • V : C’est pas que c’est has been, c’est juste que c’est plus compliqué à maitriser quand t’es français. Du coup y’a beaucoup de groupes qui se sont décomplexés et qui se sont chauffés pour chanter en français alors qu’il y a cinq ans, s’ils avaient chanté en anglais, ça aurait été moins cool (Leo acquiesce). Après, y’a quand même des groupes français qui chantent en anglais et qui le font très bien comme Las Aves ou Coming Soon (et on est bien d’accord, à nouveau).

 

LVP : Y’a une vraie recherche visuelle chez vous, dans les pochettes ou les clips,  c’est important pour vous, l’image qui va avec le son ?

  • L : Non, honnêtement ce n’est pas important, rien à foutre ! (Rires)
    V : Mais oui c’est important.  C’est vrai qu’il y a des gens qui s’en battent les couilles et qui font faire leur pochette par quelqu’un qu’ils ne connaissent pas, mais pour nous c’est primordial.
  • L : Et on aime bien avoir la main sur l’intégralité de l’aspect visuel.
  • V : Parce qu’en plus le visuel c’est quelque chose qui joue beaucoup dans l’appréciation de la musique. Après j’aime bien de la musique qui a des visuels horribles.
  • L : Mais c’est rare.  Et puis on a la chance d’avoir Victoria qui sait tout faire, elle sait faire des clips, elle sait faire des pochettes, elle gère Photoshop. Elle est forte.

LVP : Leo, tu fais de la musique depuis que tu as 14/15 ans, comment tu fais pour garder de la fraicheur ?

  • L : J’ai toujours eu la chance d’être le plus jeune, mais j’ai l’impression que ça va bientôt changer (rires).
  • V : Ça, ça ne change rien…

LVP : Y’a pas beaucoup de gens qui ont moins de 25 ans et qui ont 10 ans de carrière dans la musique…

  • L : C’est vrai, mais là tu vois on joue avec un batteur qui s’appelle Lewis et qui a 18ans, et du coup je prends grave un coup de vieux. Et Lewis a un projet qui s’appelle Lewis OfMan, c’est très bien ce qu’il fait. Mais pour répondre à ta question, comment je fais, je sais pas…
  • V : Tu aimes trop ça !
  • L : C’est ma passion quoi.

LVP : Dernière question : c’est quoi vos coups de cœurs récents ?

  • L : Récemment on a vu Victoria, qui est un film français avec Virginie Efira et Vincent Lacoste, très sympa, je ne m’attendais pas à ce que ce soit un bon film et en fait si. On a aussi vu le dernier Xavier Dolan qui est vraiment super.
  • V : on a regardé Die Hard 2 hier soir et c’est aussi bien (instant cinéphile : on est tous les trois d’accord pour dire que c’est le plus sous-estimé de la série)
  • V& L : Niveau musique, on écoute le dernier Solange sinon, pas mal l’album de Paradis,  Cléa Vincent toujours, Stella Lepage qui vient de sortir une mixtape sur Soundcloud, (et qui a fait leur première partie en octobre) c’est autoproduit et c’est super cool.

Merci aux Pirouettes pour leur temps, vous pourrez les retrouver en tournée dans toute la France, le 11 février à Bruxelles et en mars au Grand Mix de Tourcoing.

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