Nos concerts se suivent et se ressemblent à La péniche de Lille. En effet, ce mardi le bateau le plus cool du Nord-Pas-De-Calais affichait une nouvelle fois complet pour accueillir les Belges d’Italian Boyfriend et les Américains de Porches. Compte rendu d’un concert qui nous aura montré deux facettes d’un prisme pop moderne et foisonnant.
Ce sont les Bruxellois qui investissent les premiers la petite scène de la Péniche: on dit petite car à 5 sur scène plus le matériel, il ne reste que peu de place pour se déplacer. Les Belges les plus déglingués de la musique actuelle étaient venus nous présenter leur premier album Facing The Waves. On les adorait déjà avant, on les adore encore plus après ce live tout en fraicheur. En entendant leur musique, on pense à l’enfant illégitime de Baxter Dury et de Mac DeMarco qui aurait été biberonné toute son enfance à la pop indé californienne. Certes c’est assez chaotique, les voix et les instruments ne sonnent pas forcément toujours juste, mais c’est ce qui définit ce groupe, ça et sa fougue de tous les instants sur scène. On s’amuse, on rigole, on dit des conneries (surtout quand le chanteur nous explique qu’il vend ses tshirt 5€ car ils sont particulièrement dégueulasses et ratés), en gros on a l’impression d’être au concert d’un groupe de potes. Et le public ne s’y trompe pas, leur réservant un accueil particulièrement chaleureux. Leurs chansons passent facilement l’étape de la scène, et on aura passé un moment agréable, même si on a toujours pas trouvé le nom de leur reprise d’un groupe français.
C’est ensuite au tour de PORCHES de monter sur scène et de nous ouvrir les portes de son univers à la fois sombre et rêveur. Autant le dire, il y a un monde entre les deux jeunes groupes. Tout simplement car les Américains, venus présenter leur excellent deuxième album POOL, sont beaucoup plus carrés dans leur live. Le son est puissant et réglé, peut-être parfois trop fort pour la petite salle, et il n’y a que peu de place pour l’improvisation, ce qu’on peut malheureusement regretter pour un live, certes très bon, mais sans réelle surprise. Néanmoins, il serait difficile de bouder notre plaisir face à une pop de cette qualité, qui nous emmène dans un monde assez personnel et intense, on apprécie d’ailleurs la voix si particulière d’Aaron Maine qui prend toute sa puissance et sa splendeur en live notamment sur un titre comme CAR . De plus,sent un véritable plaisir de la part de Aaron Maine de voir une salle pleine alors qu’il ne s’attendait qu’à “voir à peine 10 personnes”. Ses interventions marmonnées entre les chansons resteront elles aussi comme un moment assez étrange et plutôt drôle.
Une fois de plus, on a passé une excellente soirée à la péniche, et on ne peut que se désespérer de la disparition programmée de cette salle pour fin novembre. On se demande à nouveau où on pourra découvrir sur Lille des groupes émergements dans un cadre aussi intimiste et unique.
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.
