Johan Papaconstantino ne se prend pas au sérieux dans Premier Degré
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Auteur·ice : Léa Formentel
20/03/2023

Johan Papaconstantino ne se prend pas au sérieux dans Premier Degré

Quatre ans pile après avoir sorti son EP Contre-jour, Johan Papaconstantino nous fait à nouveau rêver grâce à ses mélodies enivrantes en sortant son premier album. Intitulé Premier Degré, il paraît sur le label Animal63 de Believe ce 3 mars 2023.

Après avoir gracieusement teasé son retour avec plusieurs singles comme Glass, Mode d’emploi, ou encore le dernier en date, Bricolo, le musicien né à Aix-en-Provence délivre (enfin) son tout premier album, intitulé Premier Degré. Les onze titres s’y déploient les uns après les autres ne laissant pas l’auditeur·ice indifférent·e. Depuis le début, Johan Papaconstantino séduit par ses mélodies captivantes au bouzouki et aux rythmes chaloupés. Déjà sur son EP Contre-jour, nous avions été agréablement surpris·es par l’enchaînement de ces neuf titres, aux noms qui paraissent aléatoires de prime abord. Comme happé·es, c’est un peu comme ça qu’on se sent à l’écoute de la musique de Johan. Il décide de nommer ce premier disque Premier degré, comme un jeu de miroirs. « Ça évoque la brûlure, la température, le premier niveau… C’est aussi un peu drôle. » explique-t-il dans un communiqué de presse. Et puis la pochette aussi a son rôle à jouer puisque ce n’est autre que le ventre rond de sa compagne enceinte qui y figure, faisant penser à un la forme d’un disque.

 

De ses premiers DJ sets à l’adolescence en passant par son premier groupe appelé Tendre émeute jusqu’à son premier EP, Contre-jour, l’artiste n’a cessé de faire des ponts entre les styles. « J’avais envie d’essayer de fédérer des sensations et de les partager, tout en chantant en français parce que c’est ma langue. » nous dit-il dans un communiqué de presse. Ce qui le distingue dans l’univers de la pop française actuelle est définitivement l’usage du bouzouki, instrument national grec depuis le début du XXe —que l’on peut même apercevoir dans certains de ses clips comme Pourquoi tu cries??— ou le fait qu’il fasse usage du folklore grec. Pourquoi tu cries?? est d’ailleurs sa première chanson, résultat d’une déception amoureuse. Sur le morceau Dans ma vie, il chante « pourquoi bébé tu cries ? » référence évidente à son tube. Avec des accents très R&B des années 2000, on sent les influences musicales côté maternel. Autour du bouzouki et de son chant, plus sensuel qu’indolent, claviers, clarinette, flûte, machines, guitare électrique, tambourin et autotune viennent se mêler. Dans les titres Intro et Ça m’époustoufle, il modifie ainsi sa voix pour aller chercher dans le registre très grave. Dans ce dernier, il s’agit d’un personnage ébloui par des fleurs qui poussent, mais cela reste surtout un prétexte à jouer avec les sons.

Pour Premier DegréJohan Papaconstantino a aussi choisi de s’entourer de très bons artistes, tels que Rad Cartier, Prosper ou encore Drea Dury révélant d’autres horizons à sa musique déjà reconnaissable. Mon chat danse en feat avec Prosper en est l’exemple parfait. Super bien produit, les paroles n’ont elles, pas de sens (« J’aime bien que mon chat danse/J’aime bien sa nonchalance/Pendant que le monde avance », chante-t-il en boucle, telle une ritournelle hypnotique). Mais il n’est pas là pour se prendre au sérieux, et la chanson donne envie de se déhancher. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il collabore avec l’artiste Prosper, il était en charge de la prod sur le titre Lait Salé (titre figurant sur Autant pour moi). Alors qu’avec Dans ma vie, Johan mélange, sur une mélodie encore une fois délicatement tissée, reggaeton et rumba alors que le chant de l’artiste belgo-colombienne Drea Dury, l’une des trois invités de l’album, nous fait décoller avec son chant aérien. De la composition de chanson à la prod, le musicien fait tout de A à Z, proposant ici plusieurs facettes tantôt surprenantes, tantôt rassurantes, pas étonnant lorsqu’il nous raconte que : « Toutes les musiques m’ont marqué. Je pense être très très ouvert ». Dans ses textes, le musicien né il y a une trentaine d’années zoome sur le quotidien, sur tout ce qui fait la vie, la convivialité (Beau temps featuring Rad Cartier), la séduction (l’emballant Glass), la paternité (Tata), le réconfort (Bricolo), mais aussi la passion avec Mode d’emploi et son groove délicieux.