Jordan Rakei joue de ses charmes avec Mind’s Eye
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
27/02/2019

Jordan Rakei joue de ses charmes avec Mind’s Eye

C’est le retour de la scène Britannique ultra fructueuse. Enfin, pour le coup c’est plutôt la scène Néo-Zélandaise exportée en Australie qui quitte finalement tout et s’en va chanter du côté de chez nos voisins anglo-saxons. Une multitude d’endroits et de cultures différentes qui apportent forcément leur lot d’influences dans les compositions enchanteresses de Jordan Rakei.

Des textures originales et intéressantes pour un premier album en 2016 intitulé Cloak et qui dévoilait déjà le côté très orchestral et délicieusement bordélique dans les compositions du jeune artiste. Une grande agitation instrumentale toujours soulagée par la sensualité d’une voix forte et profonde contribuant fortement à cette atmosphère très céleste et envoûtante. En 2017, pris sous l’aile généreuse de la maison Ninja Tune (BonoboKate TempestThe Cinematic OrchestraForest Swords), il se dévoile sur Wallflower, un disque de qualité porté par le brillant Eye To Eye. Un album qui prouve l’importance accordée par le jeune Jordan aux percussions, aux basses et à toutes ces petites fantaisies qui produisent l’effervescence musicale de morceaux orphelins de toute catégorie prédéfinie.

Plutôt discret depuis lors, on a cependant pu l’entendre sur les projets de son camarade de longue date Tom Misch, mais aussi aux côtés du producteur FKJ, des frères Disclosure ou encore tout récemment sur le sublime Ottolenghi de la nouvelle sensation rap british Loyle Carner. C’était donc avec surprise et une réjouissance non dissimulée que nous découvrions l’an passé sa session solo pour les visionnaires COLORS Studios. Avec une interprétation du très jazzy Wildfire, il annonçait déjà une abondance de jolies choses pour le futur. Et les jolies choses, elles arrivent maintenant. Avec Mind’s Eye, on soupçonne la fièvre électro de s’être emparée du brun ténébreux pour redéfinir un univers déjà très riche et le rendre plus complexe encore. Toujours ces compositions très instrumentalisées, ces percussions animées, ces rythmes fiévreux, mais avec une touche de sonorités plus froides, plus électro pour un rendu des plus efficaces.

Si ses deux premiers projets se ressemblaient beaucoup, ce nouveau titre annonce peut-être une prise de distance agréable tant elle arrive à entretenir un équilibre positif avec les antécédents musicaux de l’artiste. Au niveau du texte, c’est de la série Black Mirror que l’inspiration lui semble être venue. Et décidément, il faut croire que c’est un peu la muse de pas mal d’artistes ces temps ci.

“Le sujet du morceau relate l’expérience d’une défaillance technologique qui inonde “l’esprit de l’oeil” avec des projections de chaos qui amènent à questionner la réalité”

Il sera au Dour Festival cet été et s’il y’a un bon conseil qu’on peut vous donner, c’est de ne le rater sous aucun prétexte. En bonus, on vous partage tout l’amour de cette reprise de Frank Ocean sublimée par le pianiste virtuose Alfa Mist lui aussi présent du côté de Dour cette année. Un petit duo qui se profile à l’horizon?