Jorja Smith : la bonne élève de la soul anglaise
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
18/01/2018

Jorja Smith : la bonne élève de la soul anglaise

Tic tac, tic tac. La bombe à retardement Jorja Smith est prête à exploser cette année 2018 déjà très alléchante musicalement (parce que pour le reste, bon…). La pépite de la scène britannique toujours plus généreuse s’est vue couronnée par le très convoité Critics’ Choice Award lors de la dernière cérémonie des BRIT Awards, qui récompense chaque année les grands noms de l’Outre-Manche qui sont susceptibles de chambouler l’industrie de la musique. Ici, pas de doute : du chamboulement, en voici en voilà!

                                                     

Jorja Smith c’est l’archétype de la (déjà) grande qui rentre dans la cour des grands d’un pas décidé. A 20 ans seulement, cette artiste indépendante prouve non seulement qu’elle sait ce qu’elle veut mais aussi qu’elle sait comment l’avoir. En gâtant timidement 2017 par des titres de registres variés, elle prouve ses capacités vocales sur les mêmes bases orgasmiques ornées de soul ici et de jazz là-bas. Au delà de ses prouesses musicales, l’Anglaise accorde un soin tout particulier à l’esthétique de ses oeuvres. De l’épuré “Where Did I Go” au très cinématographique “Teenage Fantasy”, ses visuels reflètent une nonchalance envoûtante qui subjugue et qui s’articule avec harmonie aux sonorités de la jeune métisse. Aussi, elle sélectionne son cercle d’influence avec goût et sera ainsi perçue comme la nouvelle muse de Drake, la B.F.F. de l’acidulée et rétro Kali Uchis – avec qui elle partage un entraînant duo – et la petite protégée du rappeur britannique Stormzy qui ne cesse de s’élever et qui l’accompagne sur le récent et délicat “Let Me Down” qui laisse fleurir la fragilité de la petite prodige.

À son jeune âge, sa prise de position est totale et on discerne – pour notre plus grand plaisir – un esprit libre qui, par sa musique, compte cracher le fond d’une pensée colorée et nuancée quant à une société tiraillée. Ainsi, lorsqu’elle se dévoile pour la première fois en 2016 avec son mélancolique “Blue Lights”, c’est pour dénoncer les violences policières tandis que “Beautiful Little Fools” est une hymne au féminisme dévoilant l’endoctrinement médiatique néfaste subit par les femmes. Une transmission subtile de tels messages d’émancipation, un peu de douceur dans ce monde de brutes.

                                                         

Son premier album JS1 est pour 2018. Il n’a pas encore de date de parution mais est attendu de pied ferme. Gardez donc un oeil sur la petite car cette année c’est la sienne.

En bonus, juste parce qu’on aime vous chouchouter, voilà sa moelleuse reprise du maître Frank Ocean :