Juin 2021 sera le mois du retour des déesses de l’indie pop, ou ne sera pas
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Auteur·ice : Valentin Dantinne
11/06/2021

Juin 2021 sera le mois du retour des déesses de l’indie pop, ou ne sera pas

Nos offrandes ont été récompensées, et nos prières entendues. Il semblerait que les astres et la nature s’alignent pour que le mois de juin nous offre une renaissance des artistes féminines qui ont marqué de leur empreinte l’indie pop des années 2010. On entend déjà l’excitation ou le soulagement d’une cohorte de millenials. Leur retour était attendu, il est maintenant imminent. Lorde, Clairo et Banks ont annoncé (ou ont déjà sorti) une release en juin, et sonnent le glas de plusieurs mois ou plusieurs années d’attente dans lesquels étaient plongé·es leurs fans. 

Lorde sort de son hibernation revigorée

La rumeur courait déjà depuis quelques jours, au point de devenir une tendance sur Twitter. Suite à l’annonce du line-up du Primavera Sound 2022 à Barcelone, la toile s’est affolée en lisant les cinq lettres formant le pseudonyme de Ella Yelich-O’Connor en tête d’affiche.

Pourtant, les réseaux sociaux de l’artiste de vingt-quatre ans étaient restés figés depuis de nombreuses années. Un état des lieux qui laissait les fans pantois·es au vu du nombre d’informations proche du néant que la chanteuse laissait filtrer quant à sa vie, son parcours musical et son retour.

 

Il y a quelques jours, son site web est enfin actualisé avec l’écriteau : “Arriving in 2021, patience is a virtue”. Un artwork est joint, présentant le corps de Lorde capturé depuis le sol, son corps se mouvant devant la luminosité du soleil. Solar Power est le tant attendu retour de la chanteuse, qu’elle dévoile à travers un clip le 11 juin. Le morceau est aussitôt sur les plateformes, déjouant les rumeurs qui parlaient d’une release le 21 juin (ou peut-être une autre surprise nous attend-elle lors du solstice d’été ?).

Avec des chœurs de Phoebe Bridges et de Clairo, et une vidéo qui respire la vitamine D, la sérénité et la communion, Lorde semble sortir de sa tanière plus apaisée qu’elle ne l’a jamais été après son hiatus de quatre ans. Elle s’est elle-même chargée de la co-réalisation du clip, comme pour mieux nous transmettre l’essence de son nouveau titre, hymne à l’été et au salut qu’il apporte.

 

Toujours entourée de Jack Antonoff, elle nous délivre des sonorités différentes, légères, se reposant sur les guitares. On entre dans le “new state of mind” de l’artiste, sans que l’on puisse s’empêcher de voir des liens avec ses précédents chapitres artistiques. “I hate winter, can’t stand the cold” rappelle I hate the headlines and the weather” de Perfect Places.

Come on and let the bliss begin.Lorde se présente comme l’apôtre qui viendra mettre fin à votre épisode de tourments, comme un être surnaturel venu vous apporter la félicité et le repos. On ne peut s’empêcher de la regarder “disappear into the sun“.

La virale Clairo fait son retour chez Jimmy Fallon

Claire Cottrill en a fait du chemin. L’américaine était propulsée sur le devant de la scène par sa vidéo webcam de Pretty Girl devenue virale sur les réseaux en 2017. Très (trop ?) vite, la jeune femme avait été appelée à se produire en live, alors qu’elle avait encore du mal à dégager suffisamment d’énergie sur scène pour avoir l’air présente. S’ensuit alors la sortie de Hot Flaming Cheetos ou encore l’incroyable featuring avec Rejjie Snow (Hello?). Le premier album de Clairo était alors très attendu – notamment par la critique.

La jeune femme ne s’est pas laissée impressionner, a continué à faire ce qu’elle faisait de mieux : purger ses sentiments dans la musique. En 2019, Immunity, son premier album, est né, co-produit notamment avec un des ex-membres de Vampire Weekend. Aujourd’hui, il garde une place de choix dans notre discographie. Même s’il peut sembler parfois un peu monotone sur la longueur, le long-format a cette atmosphère quelque peu unique et précieuse, et des singles comme Bags ou Sofia en son sein.

 

Moins dans l’aspect solaire que Lorde, Claire Cottrill fait son retour avec le titre Blouse, défendu en live sur le plateau de Jimmy Fallon. “Why do I tell you how I feel when you’re too busy looking down my blouse”. Fébrile et suintant l’honnêteté sur le plateau télé, Clairo revient avec un titre tout en aveu et en tristesse, demandant à être entendue émotionnellement plutôt que désirée physiquement.

Lorde assure les background vocals sur le morceau, comme un juste échange de contribution – les deux chanteuses ayant été chacune sur le nouveau morceau de l’autre. Jack Antonoff, producteur des deux artistes sur ces nouveaux morceaux, y est peut-être pour quelque chose. Que demande le peuple maintenant, si ce n’est un featuring ?

Banks tease un retour démoniaque

Jillian Banks était en phase d’écriture depuis un bon moment après avoir défendu son dernier album III en tournée avant que le monde cesse de fonctionner un instant. Discrète, mais filtrant quelques photos sur Instagram où l’on pouvait deviner via la légende qu’elle était en train d’enregistrer, l’Américaine avait laissé peu de place à l’imagination jusqu’ici quant à la nouvelle ère qui l’attendait.

III était conçu et dépeint comme un troisième album clôturant une trilogie dans le parcours artistique de la chanteuse. Toutes les possibilités semblaient donc ouvertes pour le quatrième album à venir. On espère la chanteuse libérée d’anciens carcans et prête à s’engouffrer dans une nouvelle voie. C’est une imagerie démoniaque (et comme à son habitude badass bitch) qu’a choisie Jillian pour son prochain chapitre.

La chanteuse publie depuis quelques jours des extraits vidéo laissant entrevoir une Banks encore plus confiante, assertive voire autoritaire. The Devil est le titre choisi du prochain morceau, annonçant sans aucun doute l’album. Un artwork où elle se présente en démone, flanquée d’un serpent noir, laisse présager une ère un peu différente, tout en restant dans la même énergie. Les cours extraits publiés la montrent “boss” d’une mafia, articulant des mots en russe ou présentent des chorégraphies aux allures de sororité et de sorcellerie dont on a hâte de pouvoir se délecter. Banks se sent bien et irradie dans les ambiances sombres, et cette ambiance à la True Blood ne saurait que lui réussir. She’s our Queen of the Darkness.


Vous l’aurez compris, entre les trois artistes, il y aura de quoi nourrir n’importe quelle humeur. Surtout, chérir leur retour. Les ami·es, on vous le dit, l’été sera bon.

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