Julian Casablancas + The Voidz – Tyranny
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Auteur·ice : Arthur Deplechin
17/10/2014

Julian Casablancas + The Voidz – Tyranny

Il est là. Après 5 longues années et “Phrazes For The Young”, le tant attendu deuxième album “solo” de Julian Casablancas est sorti en physique lundi, on s’est bien évidemment jeté dessus et on s’est encore pris une grosse claque en se disant que les deux extraits sortis il y a plusieurs semaines allaient faire parti des 3 meilleurs morceaux comme sur le premier album du leader des Strokes. Oui, on a mis solo entre guillemets car techniquement on ne sait toujours pas si The Voidz, le groupe qui l’accompagne sur cet album, est maintenant à associer au chanteur.

Tout le monde est prêt ? On lance la lecture de ce cher “Tyranny”.

“Take Me In Your Army” ouvre donc le bal avec une mélodie lente qui rappelle les titres les plus doux de “Angles” voire même de “Comedown Machine”. Au fur et à mesure, une ambiance inquiétante et hypnotisante s’installe comme pour nous préparer au nouveau son de l’album. Ce morceau est une introduction au nouveau Casablancas.

“Crunch Punch” débarque grâce à un message d’alerte, ça y est ça commence. Un riff puissant et entêtant qui s’interrompt brutalement pour reprendre de manière inattendue sur un refrain crié plaintif comme sait si bien le faire le chanteur New-yorkais.

On repart immédiatement pour “M.utually A.ssured D.estruction”, sans doute le morceau le plus dark de cet album. La distorsion est poussée au maximum sur les micros et les guitares, on ressent la hargne des premiers morceaux des Strokes et ça nous avait un peu manqué.

On s’en est pris pas mal dans les oreilles, il es temps de se calmer avec le véritable ovni “Human  Sadness”. Quand ce morceau est sorti, on était evidemment sur le cul, 11 minutes de poésie “Casablanc-esque”. Avait-il déjà sorti un titre aussi magnifique ?

Encore embrumés par “Human Sadness”, on se fait vite réveiller parles premières notes agressives du deuxième single sorti, “Where No Eagles Fly”. Si vous aimez le lo-fi, vous allez être servis, The Voidz se sont chargés de rendre le sons de leurs refrains bien crades, c’est à la limite du métal,violent mais tellement jouissif quand on atteinte break rageur et ravageur du groupe qui donne une dimension épique à ce titre.

On arrive donc sur “Father Electricity”, un des morceaux auxquels on s’attendait beaucoup moins de la part de Julian Casablancas. Un titre inspirée par une mélodie afro-pop électronique assez brouillon ambiante et envoûtante.

 “Johan Von Bronx” commence à peine qu’on sent la tension se réinstaller. Une basse menaçante qui n’attend que les breaks de Casablancas pour s’enflammer sur des sons 8-bits. On avait déjà entendu ce morceau, anciennement appelé “Ego”, sur ses sets pendant le SXSW et on était déjà fan.

The Voidz ont décidé d’en remettre une couche avec “Business Dog”, la tension s’exulte et les couplets rappellent certains morceaux de “Room On Fire” des Strokes. C’est puissant, rapide, efficace, pour tout dire on n’a pas réellement le temps de comprendre quoi que ce soit que le morceau est déjà terminé.

Tout redescend comme un bon anti-dépresseur pour “Xerox”, qui porte pour le coup parfaitement son nom. C’est aussi psychédélique et entêtant que fixer Kaa dans Le Livre de la Jungle quand tu avais 5 ans. Un des morceaux les plus marquants de l’album.

“Dare I Care” marque un changement assez brutal avec ses notes orientales et assurées pour se lancer dans des riffs chaotiques accompagnés de violons. Surprenant. On a le droit à une épopée de plus de 6 minutes qui s’achève avec un solo de guitare lancinant et mémorable.

On se lance dans le très 80’s “Nintendo Blood”, lui aussi parsemé de ce côté 8-bits qu’affectionne tout particulièrement Casablancas depuis son premier album solo. C’est mélancolique, un peu romantique sur les bords mais surtout destructeur sur le break comme sur tous les titres de “Tyranny”.

Dernier morceau de cet album, “Off To War” est une longue complainte du chanteur qui a poussé la distorsion de son micro à sa limite pour l’occasion. Une composition qui garde un sentiment de pureté en opposition aux sons proposés. C’était juste ce qu’il nous fallait pour clôturer cet album plein de rage.

En résumé, Julian Casablancas et son groupe nous offre un petit bijou avec un album assez difficile d’accès mais puissant dans son fond et également avec ses sonorités plutôt violente. Comme le disait le chanteur, “Je suis encore plein de rage”, on l’a bien vu et on se dit que Julian Casablancas a toujours de très belles choses à nous faire écouter ! Sans aucun doute un des meilleurs albums de l’année.

 

 

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