Keiynan Lonsdale, la révolte arc-en-ciel de la musique versatile
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
15/04/2020

Keiynan Lonsdale, la révolte arc-en-ciel de la musique versatile

De la caméra au micro, Keiynan Lonsdale est la nouvelle sensation qui affole la médiasphère et qui s’invite au rang d’icône queer aux talents multiples pour colorer l’industrie de la musique de son arc-en-ciel pétillant et engagé. Car si certain·es ont tendance à user d’un pinkwashing nauséabond, l’Australien n’est qu’authenticité et véritables élans de protestation émancipatrice. Il s’agit ici d’envoyer des claques et des paillettes en même temps, tout en revendiquant ses droits et ceux d’une communauté trop souvent aliénée ou stéréotypée. On vous parlerait bien volontiers de son sourire providentiel et de son charme ineffable, mais la focale est ici portée sur sa musique légère et lumineuse, empreinte d’une versatilité attirante. Il sortait cette semaine son nouveau single Gay Street Fighter et notre fangirling inconditionnel est en ébullition. 

Si son entrée dans le monde de la musique fait tant de bruit, c’est qu’on avait déjà la petite boule de talent dans le viseur depuis ses apparitions dans la saga Divergente ou encore Love, Simon, le teen-movie aux airs appréciables de révolution pro-queer dans le monde trop conservateur du cinéma adolescent. À côté du grand écran, c’est surtout pour son rôle de Wally West dans la série à succès The Flash qu’il jouissait d’une célébrité grandissante sur les réseaux. Si ses deux premiers sons Kiss The Boy et Preach laissaient déjà présager ce trait spécifique de multiplicité, c’est avec son morceau Rainbow Dragon paru l’été passé que Lonsdale s’affirmait.

L’occasion pour lui d’exposer ses couleurs et de s’ouvrir dans la lumière d’un coming out fait quelques années auparavant qui agira sur le jeune éphèbe comme une véritable épiphanie identitaire d’abord, artistique et créative par la suite. Une révélation qui catalysera l’esprit farouche et assuré de ce talent naissant dont les multiples identités se verront explicitement mises en image dans un clip survolté et coloré. Si l’esthétique du morceau reflète cette volonté d’émancipation, les paroles le réaffirment avec vigueur et sans langue de bois.

Keiynan dégaine sa pop facile, son RnB ardent ou ses couplets de rap aiguisés en deux temps trois mouvements, nous laissant juste l’occasion d’admirer toute la finesse de cette versatilité musicale fascinante et prometteuse. Un exploit qu’il réitérait cette semaine avec Gay Street Fighter, un nouveau morceau survolté qui emprunte les marques de fabrique d’un bon Kendrick Lamar en y infusant les cuivres glorieux d’un Lizzo et les refrains aigus d’un Timberlake. Le résultat, c’est près de quatre minutes de messages d’acceptation de soi et de défense des droits des marginalités qui s’enfilent sur des rythmes bouncy à la Kaytranada. Vous comprenez mieux pourquoi le mot versatilité colle à la peau de Keiynan Lonsdale ?

“Plus je gagnais en confiance en tant qu’homme noir queer assumé, plus je m’insurgeais face à l’inépuisable homophobie présente dans le monde entier. J’avais besoin de chanter à propos de ça. […] Dans la vie, tout est queer, c’est les forces de la nature, c’est pour ça qu’elle est agréable et colorée. Chaque once d’homophobie est le reflet de quelqu’un qui n’a pas fait assez d’efforts pour être en paix avec la complexité de sa propre sexualité.”

En s’inspirant des combattant·es de ses jeux vidéo d’enfance, Keiynan endosse ainsi le rôle du gay street fighter pour lutter contre une homophobie et des discriminations grandissantes à coups d’uppercuts mélodieux et de kicks vocaux. Une musique engagée comme on les aime qu’il nous tarde de découvrir dans un long format qui promet d’être explosif et pétulant.

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