Kevin Morby contera la mélancolie du coucher du soleil sur son prochain album Sundowner
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Auteur·ice : Jeremy Vyls
07/09/2020

Kevin Morby contera la mélancolie du coucher du soleil sur son prochain album Sundowner

“Sundowner (nom commun) : celui qui ressent une mélancolie accrue au crépuscule”. Voilà comment s’auto-définit Kevin Morb, et définit par la même occasion son nouvel album, Sundowner, qui sortira le 16 octobre. À peine 1 an et demi après Oh My God, Kevin nous fait un joli cadeau, sans qu’on s’y attende vraiment. Le single Campfire nous sert de tendre avant-goût et annonce un retour à des chansons aux racines folk joliment emballées. Après 3 ans de maturation, elles éclosent enfin aujourd’hui. Asseyons-nous un instant avec Kevin Morby, pour ressentir avec lui l’effet mélancolique du coucher de soleil.

Kevin Morby et Katie Crutchfield, aka Waxahatchee, dans le sundown du Midwest.

 

Ces 3 dernières années ont marqué de grands changements dans la vie de Kevin Morby. Retour en 2017. Le singer-songwriter a d’abord quitté la frénésie de Los Angeles pour s’installer dans sa ville natale de Kansas City, dans le Missouri. Pour se (re)construire une vie calme, d’abord seul, ensuite avec la chanteuse et musicienne Katie Crutchfield, aka Waxahatchee. Il est alors parti sur les routes pendant plus d’un an, avec son excellent album Oh My God dans son baluchon. Et puis, début 2020, il s’est confiné des mois durant, comme nous tous. C’est dans ce contexte que la collection de chansons qui forme Sundowner est née et a grandi, jusqu’à devenir un album aujourd’hui. Sur son site, Kevin Morby raconte en détails ce chemin qui l’a mené à écrire ce nouvel album. Alors qu’il se fabrique de nouveaux repères dans le Midwest de son enfance, il vient d’acheter un enregistreur à cassettes 4 pistes d’occasion et de se construire un abri bricolé dans le fond de son jardin pour se constituer un home studio de fortune. Il s’installe derrière la mini-console, et la magie opère. “J’ai écrit tout l’album avec des écouteurs, recroquevillé sur la table d’enregistrement”, se souvient-il. “J’ai laissé ma voix et ma guitare passer dans la machine, me perdant dans la chaleur de la bande comme si une autre version de moi-même vivait à l’intérieur, chantant ma voix en retour. J’étais fasciné par la magie du 4 pistes, non seulement comme dispositif d’enregistrement, mais aussi comme instrument, et je l’ai considéré comme mon partenaire d’écriture tout au long du processus.” Ces sessions vintage se répètent au fil des saisons et des moods du moment de Kevin. Les chansons hibernent ensuite dans la machine, sont réveillées lors d’un enregistrement en bonne et due forme au mythique studio Sonic Ranch, dans le désert mexicano-texan, pour être finalisées à distance pendant le confinement.

Musicalement, on ne peut pour l’instant se faire une idée que sur Campfire, le single éclaireur. Tout le talent de Kevin Morby ressort sur ce titre, ballade folk en deux actes, avec ce petit quelque chose en plus qui le fait s’installer dans le creux de votre oreille pour un bon moment. Son chant est comme d’habitude conté, comme expiré au bout d’un souffle. La mélodie est simple mais immédiate. Et sa moitié Katie vient y fredonner quelques paroles, à mi-chemin. Le musicien semble avoir trouvé le bon mélange entre les atmosphères de ses deux précédents recueils, City Music et de Oh My God. La très belle vidéo qui accompagne Campfire, réalisée par Johnny Eastlund et Dylan Isbell, emmène Kevin, veste en jeans sur le dos et guitare dans les mains, dans la nature d’un canyon. Il y retrouve bientôt Waxahatchee, qui l’attend dans un pick-up. Ils passent ensuite le crépuscule à danser à la lumière des phares, Kevin faisant même une petite démonstration de nunchakus (qu’il a par ailleurs pratiqués durant tout le confinement dans ses stories Instagram).

Sur le fond, tous ces nouveaux morceaux seront donc intimement liés à ces 3 dernières années faites de changements, d’isolement et de reconstruction. Sundowner est ma tentative de mettre en son le crépuscule du Midwest américain – sa beauté profonde, bien que pas toujours immédiate. C’est une représentation de l’isolement. Du passé. D’un avenir incertain. De provisions. D’un présage. D’un cerf mort. D’une icône. D’un hôtel à thème sur Los Angeles dans la campagne du Kansas. De feux de camp, d’une sirène et d’une route bordée de fourrure de lapin. C’est une représentation du sentiment de nervosité qui accompagne l’annonce fière du ciel qu’une autre journée va bientôt s’achever, alors que la lumière rose s’éloigne et que les lampadaires et les lumières des maisons s’allument soudainement.”

Avec Sundowner, Kevin Morby nous promet de mettre en mots et en musique ce sentiment familier qu’est la mélancolie. “Hey who are you? / I’m a sundowner too”, nous lance-t-il à la fin de Campfire. On va bien s’entendre, nous aussi.

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