La Femme nous donne du plaisir avec Mystère
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Auteur·ice : Valentin Debernard
02/09/2016

La Femme nous donne du plaisir avec Mystère

Il aura fallu attendre trois longues années avant de pouvoir enfin percer le Mystère de La Femme. En ce 2 septembre 2016, le groupe nous dévoile donc son second album, évènement musical de la rentrée. Rapide tour d’horizon de ce petit bijou.

Les trois singles qui ont précédé le disque (Sphynx, Où va le monde et Septembre) nous promettaient un album éclectique et plein de surprises, mais on ne pouvait imaginer une telle diversité. La Femme mélange les genres, sans aucun complexe, et ce avec une grande habileté. D’entrée de jeu on passe du tout au tout avec Sphynx, titre électro psyché, suivi par Le Vide Est Ton Nouveau Prénom, ballade acoustique et lyrique. Mystère ne part pas pour autant dans tous les sens et déroule, de façon homogène, le son unique et reconnaissable de La Femme. Le groupe enfonce le clou avec le dorlotant Septembre qui a, quant à lui, des allures yéyé et un chant enfantin.

On retrouve l’énergie d’un certain Welcome America dans Tatiana, le plus énervé des seize morceaux qui composent l’album et qui avait été, avec d’autres inédits, joué lors des récents concerts. On frappe aussi à la porte du disco avec S.S.D, dédicacé à « tous les festivaliers, tous les fêtards »  lors du passage du sextet à Rock en Seine, dont le ton n’est pas sans rappeler le cultissime Love on the beat de Gainsbourg. Le Hip-hop n’ayant pas été mis de côté, Clémence nous pose un bon rap sur Exorciseur, agrémenté du scratch à gogo de Dj Pone. Après Sphynx et Où va le monde, Mystère n’est pas en reste en matière de morceaux forts. Ainsi, Elle ne t’aime pas, Tueur de fleurs ou Always in the sun prouvent que La Femme n’est pas un simple groupe de passage, et nous donnera du plaisir encore longtemps. Les têtes pensantes du groupe, Sacha et Marlon, n’ont pas perdu leur humour puisqu’ils nous proposent un titre intitulé Mycose. Cependant ce morceau est plus profond qu’il n’y parait et Clémence, dans la peau d’une hypochondriaque, y chante l’envie de partir « loin de ce calvaire, ailleurs que sur Terre ».

La Femme nous fait la danse du ventre sur Al Warda, Psyzook, et Le chemin, trois morceaux aux sonorités orientales. Pour l’occasion, Sarah Ben Abdallah prête sa voix sur Al Warda dans un arabe envoutant. On est totalement hypnotisé. Sur (la) Vagues, on ressent des sensations. Le morceau le plus long de l’album, qui ne dure pas moins de treize minutes, permet à Sacha de s’exprimer avec sa guitare au travers d’un solo des plus planants. On termine ce voyage à travers les styles musicaux avec Always in the sun dont le chant est assuré par la belle Grace Hartzel, mannequin New-Yorkaise et copine de Marlon, qui chante en anglais. Nous voilà donc avec un morceau pop teinté d’Amérique, très bon, qui aurait pourtant gagné à être placé plus tôt dans la tracklist. Notez que la version vinyle n’est d’ailleurs pas dans le même ordre.

La Femme ne s’était pas facilité la tâche en plaçant la barre très haute dès Psycho Tropical Berlin, mais a réussi à merveille l’exercice difficile qu’est la création d’un second album. Le groupe a su se renouveler et Mystère confirme la place de La Femme parmi les meilleurs groupes français du moment, et de l’avenir…

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