La Martyre : le nouveau coup de poing de Baston
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Auteur·ice : Léa Formentel
21/05/2022

La Martyre : le nouveau coup de poing de Baston

Des nouvelles du côté de la Bretagne ! Baston sort de son silence avec La Martyre, son deuxième album paru le 13 mai chez Howlin’ Banana Records, bastion du rock indé français. L’attente valait amplement le coup, le groupe signe ici un retour ébouriffant ! Un vrai régal pour les oreilles.

Il n’aura pas fallu six ans, mais trois cette fois pour que les Bretons de Baston pondent un deuxième album. Et on peut dire que ces trois ans furent prolifiques pour le groupe dont le nom évoque l’altercation. La Martyre se dévoile à travers huit pistes, tantôt électrique tantôt glacial « I don’t wanna se you smile » assène le chanteur, appuyé par la mélodie perçante au clavier. Annoncé le 31 mars dernier, avec l’impeccable single Zodiac, la nouvelle fit l’effet d’une bombe pour les fans du groupe depuis ses débuts. Telle une bouffée d’air frais couplée d’une claque, c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on entendit les premières notes de ce nouveau disque. Il faut dire que ce nouvel album était plutôt inattendu, et est arrivé sans crier gare à nos oreilles. Le groupe y fait ici très bien le pont entre le psychédélisme allemand des 70’s et le post-punk anglais actuel. Le clip offrait alors une série d’extraits de vidéos complètement random et parfois bien énervés pour retranscrire la rythmique bien énergique du duo basse-batterie.

 

Vers une identité plus personnelle

Qu’on se le dise, côté rock, la Bretagne n’a rien à envier aux autres régions. C’est à se demander même si l’air iodé ne donnerait pas un peu envie de se mettre au rock et sa myriade de sous-genres, comme ces schlag de Gwendoline par exemple, qui continuent d’enfiévrer la scène. La Martyre, se compose de huit nouvelles pistes toutes plus géniales les unes que les autres, le tout, composé à distance par google drive interposés en plein énième confinement. Enregistrées à la Roche Maurice (29), dans le garage des parents de Simon Magadur, claviériste du groupe. Claviériste qui les rejoints en 2018 et qui va renforcer ce côté new wave/coldwave. Cette addition leur permettra de continuer de tendre vers une musique froide, hypnotique et lancinante, où les claviers viennent prendre de plus en plus de place, de la composition au mix. Influencée par Cold Pumas, Drame ou Beak>, la musique de Baston slalome habilement entre psychédélisme allemand, post-punk anglais actuel et new wave, et parvient avec brio à imposer une identité qui lui est propre.

Les titres des morceaux font tous exclusivement référence à des boîtes de nuit du nord Finistère. Eh oui, le saviez-vous ? Neptune, Saphir, Flash, et tout le reste ont tous permis à des jeunes fêtards d’enflammer le dancefloor. Un bel hommage rendu au monde de la nuit, que l’on retrouve particulièrement dans Neptune puisqu’une fois de plus, Baston a usé du sample : « Toute la semaine ils n’ont rien à faire » peut-on entendre au cours du morceau. Moins sordide que dans Viande, extrait de Primates où l’on pouvait entendre Christophe Ondelatte énumérer une série de meurtres dans Faites entrer l’accusé. C’est l’un des forces de la formation finistérienne, du rock teinté d’humour et de disto. Côté artwork, qui par ailleurs est toujours extrêmement bien choisi, ce n’est autre qu’une oeuvre de  Goulwenn O., Plafond du porche de l’église Saint-Salomon, La Martyre. Cet album vous donnera envie de faire la bringue et peut-être, qui sait, un petit aperçu d’une teuf en discothèque ?